samedi 29 décembre 2007

Bob l'éponge.

Chers lecteurs,
le sujet d'aujourd'hui est grave. Finit la gaudriole et les serpentins, adieu foie gras, gras du bide et crise de foie. Bon, pas tout à fait d'accord mais c'est bien parce qu'on doit remettre ça dans deux jours.
Je voulais vous faire part d'un de mes traits de caractère très particulier, qui est surement trouvable chez d'autres personnes je pense et qui m'a pourrit la vie ce matin. Ce phénomène, c'est celui que j'ai bien nommé "Bob l'éponge". J'explique. Il s'agit en fait de l'art de tout garder pour soi, bien caché au fond, les joies comme les peines bien sûr, ce qui agace et ce qui fait plaisir aussi, évidemment; et de tout recracher d'un coup, dans un accès de colère incontrôlable qui n'a, à la base, rien à voir avec les choses qui sortent de sa bouche.
Pour être plus concrète, un exemple. Je m'éveille d'une excellente nuit de 12h dans les bras de mon cher et tendre Chou et je l'enjambe pour pouvoir me mettre en position debout et descendre déjeuner. Je mets un pied par terre, le droit pour être de bonne humeur, et là... c'est le drame. Parce qu'au pied de mon lit, Chou a laissé la veille ses habits en touillon, le livre qu'il a lu, une boite de mouchoirs, son téléphone, une bouteille d'eau parfois voire ses lunettes. Et bien sûr, non content d'avoir posé ses affaires en vrac par terre, il les a étalées tout le long du lit, ce qui ne me laisse absolument aucune chance de les éviter. Vous qui me connaissez assez bien maintenant, vous sentez le coup de gueule qui monte ? Non mais c'est vrai, quoi de plus agréable que de marcher sur le caleçon sale de la veille de son homme, sur un bouquin qui glisse sur la moquette et provoque un claquage au réveil ou sur la belle paire de lunettes super fragile dès le matin ? Si encore il faisait un tas, je pourrais savoir où il est et éviter ce petit désagrément mais non. Mon lit fait 1m90 de long et y'a 1m90 de merdes à lui par terre sur une bande de 40 cm.
Bon ça, c'est le phénomène A on va dire, celui qui provoque la colère lambda, celle de tous les jours, susceptible d'intervenir dans n'importe quelle relation amoureuse, quelles que soient les personnalités des membres du couple.
Attention, ça se complique car la dispute une fois entamée, apparait le phénomène B. Il réunit à lui seul les millions de petites choses sur lesquelles on a évalué auparavant qu'elles ne méritaient pas une dispute mais qui finalement doivent irrépréssiblement sortir là, maintenant, tout de suite. S'engage un ping-pong du genre "Pourquoi tu es grognon alors que j'ai rien fait", "Bah justement, c'est parce que t'as pas rangé hier soir que je grogne et d'abord je grogne pas (pauv' con ; ça, ça se dit pas mais on le pense très fort), "Et d'abord t'es pas ma mère!", "Non et heureusement !!!" "Et t'es pas ma femme non plus"... Et là, phénomène B : "Alors pourquoi quand je viens chez toi c'est pour faire la vaisselle, le ménage, le repassage, la bouffe et les courses?!" Et vlan.
Etrange non ? C'est parti d'un coup, on n'a rien vu venir ni l'un ni l'autre. Ca n'a rien à voir avec l'idée de départ ce phénomène B. Et il peut aller très très loin. Par exemple la dispute sur le bordel du matin qui a déjà bifurqué sur "Je suis pas ta bonne" peut s'engager dans "Mais d'abord j'étais pas grognon, vraiment c'est le camembert qui dit au roquefort tu pue ! j'ai haussé le ton à cause que toi tu me parlais déjà pas correct !!! ", et à monsieur d'enchainer "C'est pas vrai, moi je suis toujours souriant et avenant alors que toi, je supporte tes sempiternelles colères" (note, j'avais prévenu, j'ai jamais menti sur la marchandise ! ) et là, re-phénomène B : "Oh l'autre comment qu'il a la mémoire courte, tu te souviens pas du jour où [...] c'est qui qui faisait la gueule et qui a ralé alors que j'avais rien demandé, moi ?"
Très étrange donc ce phénomène "Bob l'éponge". Selon Gad Elmaleh, il est propre aux femmes. Je ne suis pas tout à fait d'accord, vous noterez bien que c'est monsieur qui a commencé avec un "t'es pas ma mère" qui reflète un compexe oedipien refoulé ou que sais-je encore, une volonté de petit garçon de s'habiller tout seul comme un grand, peut-être... Enfin bref, bien complexe que ce phénomène, qu'en pensez-vous ?

mercredi 19 décembre 2007

Télé-magouilles ?

Bon, ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas un peu discuté ensemble et ça vous manquait… Pas vrai ? Je veux parler de Nabot bien sûr. Oui Nabot et son super gouvernement hyper actif (surtout pour nous faire souffler dans un éthylotest parce que Michel Drucker a dit que c’était quoi qu’il fallait faire), Nabot et ses boulettes internationales (« Ta gueule » en libyen, ça se dit « Rama Yade » ?), Nabot et ses œuvres humanitaires… Chez Mickey !!!
Et oui, voilà où je veux en venir. Je suppose que vous n’avez pas raté une once du joli conte de noël qu’il nous propose. Et même pas diffusé sur TF1 en plus. Qui a dit que la Une était à Nabot ce que Télé Moscou est à Poutine ? Franchement, c’est pas gentil. Il communique pas du tout avec ses amis Mougeotte et Le Lay. Il leur a même pas encore envoyé une carte pour la nativité.
Enfin voilà, ce matin à la radio, j’entendais un gugus de l’Express dont j’ai oublié le nom critiquer ouvertement les journaux de TF1, à la botte de l’Elysée. Et voilà que PPDA est un journaleux qui ne sait que faire la promotion de ses livres, et Pernault et son méga-top journal de 13h en prend aussi pour son grade à cause qu’il défend son bout de gras et donne des leçons de journalisme à tout le monde alors que lui il y connaît queue d’ale.
Bon, c’est vrai que TF1 est la seule chaîne (et bien la seule de chez seule) qui n’ait pas traité le sujet brûlant du lifting de Cécilia. La voilà rajeunie de quinze ans, se faisant appeler Carla et prétendant être chanteuse. En tout cas, elle est l’atout cœur du président, elle l’a confirmé après les clichés-volés-posés à la parade de Disneyland. Ce à quoi la chaîne répond, PPD en tête que « Ce n’est pas de l’info, ça relève de la vie privée ». (Je cite texto ce que j’ai entendu en direct à la radio ce matin)
Ok, notre président a une conquête, ce n’est plus une rumeur. Il sort avec la people que tout le monde s’est tapé, de gauche de surcroît. Oui non parce que faut rappeler aussi que la belle s’est cognée, en plus de son Raphaël écrivain de qui elle a un fils, Mick Jagger, Vincent Perez, Charles Berling, Jean-Jacques Goldman ou encore Laurent Fabius. Rien que ça ! Nabot s’affiche donc avec ce joli minois et effectivement, c’est son problème. Après tout, on s’en fout, il peut bien sortir avec elle ou une autre, peut importe. C’est sa vie. J'ai 23 ans aujourd'hui et je m'en cogne.
Mais si la vie privée du président on s’en fout, pourquoi est-ce qu’on a fait tant de tintouin sur son divorce ? « Parce que c’était la première fois qu’un chef d’Etat divorçait dans l’exercice de ses fonctions. » dixit PPD. Donc si je résume les dires de notre présentateur de JT adoré, les infos peoples, c’est pas de l’info, sauf quand c’est inédit. Ok donc la vie très privée des peoples n’a rien à foutre dans un journal télévisé… Rappelez moi juste combien de sujets ont été faits sur le mariage d’un certain TP avec une bomba latina en juillet dernier… Ca aussi on s’en foutait, c’est même pas un chef d’Etat et il est même pas champion du monde. Et de surcroît, c’était pas non plus le premier basketteur à se faire passer la corde au cou que je sache ! C’était de l’info ça ?
Alors puisqu’il s’agit ici d’une guéguerre entre journaleux qui ont tous la même carte de presse, laissez-moi ouvrir un débat qui en fait est la question sous-jacente de cette histoire : Les journaleux peoples sont-ils de vrais journaleux ? Non parce que si la vie des peoples c'est pas de l'info, pourquoi est-ce qu'on la trouve dans TOUS les journaux ?

lundi 17 décembre 2007

Cadeaux et boules de neige

J-7 avant la nuit fatidique ou le Papa Noël va se décarcasser pour nous distribuer à tous joujoux et boulets de charbon, selon notre degré de gentillesse de l’année écoulée.
Et voilà qu’on se lance dans la dernière ligne droite, la dernière semaine avant les vacances, les derniers jours pour acquérir les cadeaux de chacun. On épuise nos ultimes énergies pour que tout soit parfait, que rien ne manque.
On choisi avec un soin méticuleux les plats du réveillon et ceux du jour de noël. On veut faire original et puis finalement on retombe toujours dans les grands classiques : foie gras, fruits de mer et bûches glacées. On a écumé les magasins divers et variés pour trouver les couleurs des décorations de la table et de la salle (même si choisir est un bien grand mot dans ce cas, vu que les magasins ont été investis par des tendances Valérie Damido et qu’en fait, si on veut autre chose… bah on n’a rien !)
On ruine notre pouvoir d’achat dans des coups de fils incessants aux proches qui partageront cette fête avec nous, pour leur expliquer le chemin, leur demander d’amener ceci cela, pour compléter ce que nous sommes bien incapables de faire, faute de temps. Et on peut être sûr que quelque chose sera oublié. Bah oui, y’en a bien un qui va se perdre dans la pampa le 25 décembre au soir ou qui va oublier son costume VIP et passer le réveillon en survêtement façon Deschiens. Les coups de fils servent aussi à se dire des "t'es où ?" et des "Je prends ça, tu crois que ça ira ?" ou encore des "Qu'est-ce que tu veux pour Noël ?" ce à quoi les gens répondent un peu au hasard tellement ils ne savent plus où donner de la tête. Sauf pour la dernière question. Mais on ne donne jamais une vraie réponse franche. En général, les plus feignants se contentent d'un "bah je sais pas" voire d'un "rien" ou d'un "ce que tu veux". Et les enfants... Ah ces chères têtes blondes qui elles savent très bien ce qu'elles veulent : LE jouet qu'on ne va pas trouver dans les trois premiers magasins, celui que tout le monde a commandé, celui là même et pas un autre : la maison de Charlotte aux Fraises code AFD775 sur le catalogue Jouets Club du mois d'octobre page 3 !!!
On emballe avec soin ces cadeaux dans des papiers qui coûtent les yeux de la tête (si si, 3,20€ le rouleau, ramené en francs c’est carrément démesuré !) On a bien fait attention de choisir les plus beaux d’entre tous, ceux qui sont "in" et qui mettront en valeur le fait qu’à travers eux, nous sommes tendance. Les plus classiques choisirons le papier uni en plastique bleu, vert, rouge, or ou argent… Ce papier de merde qui se déchire mal et qui est une vraie torture pour celui qui emballe le cadeau. Les autres choisiront les best-sellers du moment : les pères noël et les boules sur fond rouge (à ranger également dans la catégorie classique), les Winnie l’ourson (quand je pense que quand j’étais petite, il existait déjà, je l’adorait et j’étais bien la seule de mon entourage !) et les rouleaux qui ressemblent au papier peint de la dernière émission D&Co, baroque noir-blanc-rose fushia ou chocolat-crème-moka. Perso, j’ai tellement de cadeaux à emballer que j’en achète des classiques et des fashion et j’adapte selon la personne à qui le présent est destiné. J’ai commencé samedi, j’ai continué ce matin et je n’ai toujours pas finit. Faut dire que Coyotte, le chaton de 5 mois de ma grand-mère ne m’a pas trop aidé. Pendant que je rabattait un coté d’un paquet pour une de mes cousines (un sac Molly Mocket mais ça on s’en fout… Enfin non, on s’en fout pas vu que le sac a une forme tordue assez hard à emballer. Franchement, un monde ou les sacs sont en forme de nonos à toutou parce que la blondasse dedans promène quatre chiots avec une seule laisse c’est crédible ça ? … Ils connaissent pas les formes primaires chez Molly Mocket non de Dieu ?!) Bref, j’ai rabattu les premiers côtés l’un sur l’autre et je tente de m’appliquer pour refermer le troisième quand Coyotte, assis en face de moi dans un amas de sacs plastiques où il s’éclate, trouve drôle de s’élancer pour finir tête la première dans le quatrième coin du paquet pas encore fermé. Et voilà que le sac nonos de Molly Mocket est enfoncé dans la partie que j’étais en train de scotcher et qu’il faut tout défaire pour tout refaire. Encore heureux que le papier n’ai pas été déchiré, sinon j’emballais dans la seconde suivante une descente de lit en vraie peau de chat à ma grand-mère !!!
On a passé le week-end dernier à courir dans les magasins divers et variés, bousculant, cherchant avidement l’article que l’on avait repéré. Quoi ?! Comment ça plus en stock ? Je me suis ruinée le dos, les bras, les reins dans le métro à courir tout Paris, moi qui n’ai pourtant que des cadeaux… OUPS !!! Failli faire une gaffe et trahir mes secrets ^^, oubliez la phrase. Aujourd’hui encore, on se creuse la tête pour ne pas offrir un simple chèque à une personne qu’on aime.
J-7 avant le grand jour et rien n'est prêt. C’est fatiguant Noël.

mardi 11 décembre 2007

Le blues ça veut dire que je t'aime

Ce soir j'ai envie de pleurer. Mais les larmes ne viennent pas. J'ai envie de ne pas y penser. Mais je ne pense qu'à ça. Je viens juste de réaliser et ça me fait un mal de chien. Un an. Un an et toujours la même peine, la même rage, les mêmes questions qui trottent dans ma tête, les mêmes peurs, les mêmes doutes.
Et pourtant tellement de choses ont changé en une année. J'ai raté mon CAPES, redoublé pour la première fois de ma vie. L'un d'entre nous s'est marié, ça n'était pas arrivé depuis 17 ans. On a fait une grande fête et on a beaucoup pensé à toi. Un autre a promis de le faire, chez nous, dans notre fief, bientôt. Un bébé va venir, une nouvelle génération, un nouvel avenir.
J'ai été publiée aussi. J'ai fini une chose dont tu aurais pû être fier et je n'ai même pas eu le temps de te le dire. Je t'ai dédicacé pour l'éternité ce morceau important de ma vie. Parce que tu y joue un rôle essentiel. Tu partage cet ouvrage avec un autre, l'Autre qui est parti lui aussi, bien avant toi, avec la même douleur. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Encore une question dont je n'aurai jamais la réponse. Sais-tu qu'en écrivant, je me demandais quels acteurs seraient les mieux appropriés pour jouer nos rôles si un jour on me demandait de transformer cette histoire en film ? Pour toi, j'avais un imaginé un grand parmis les grands... Lui aussi est parti cette année. Il s'est envolé de la cage aux folles pour te rejoindre. Il n'y aura jamais de film. En y réfléchissant, il y en a beaucoup de grands du cinéma qui sont devenus des étoiles cette année : Jean-Pierre Cassel, Michel Serrault, Jean-Claude Brialy. Te souviens-tu que Papa a joué avec lui ? Un officier allemand face à Arsène Lupin. On a trouvé le film en dvd sur une brocante. Je cite les grands du cinéma en priant pour que la liste ne s'allongent pas trop, pas trop tôt, mais il y en a d'autres, qui méritent autant d'être cités : Lucie Aubrac qui jusqu'au bout est allée raconter la guerre dans les lycées sans faire l'apologie des résistants, simplement pour raconter sans fioritures son histoire s'imbriquant dans cette grande Histoire qui me tient tant à coeur ; Luciano Pavarotti ; l'abbé Pierre ; le mine Marceau et Jacques Martin, prince de la télévision en son temps.
Ca y est, c'est passé. J'ai versé quelques larmes mais je n'ai plus envie de pleurer. J'ai juste envie de me souvenir avec ce petit sourire nostalgique. Me souvenir de ta générosité, de tes colères, de tes manières un peu bourrues qui ne cachaient pas l'amour que tu nous portait à tous. Me souvenir de ces surnoms que tu nous donnais : La belle-en-cuisse, Marguerite... C'est toujours ma fleur préférée.
Je n'ai pas osé te dire que j'avais rencontré quelqu'un. Que cet homme est merveilleux et qu'il me rend heureuse. Comme toi, il a ses défauts et comme les tiens, je les aime parce qu'ils ne gâchent en rien ce qu'il est. Il est séduisant, me fait rire. Il est présent et à l'écoute. J'aurai voulu te le présenter. J'aime imaginer qu'il t'aurait plu.
Je suis contente malgré tout, parce que nous sommes tous en bonne santé, que nous allons fêter noël ensemble. Et tu seras là. Quelque part dans la pièce, dans les mémoires, dans l'étoile en haut du sapin peut-être. Tu trôneras comme d'habitude, tu surplomberas la pièce et capteras tous les éclats de rires, les blagues, les cris de joie et de surprise des petits devant l'ombre du Père Noël et les cadeaux dont les papiers d'emballage vont voler haut encore et finir par mettre un bordel monstre dans la pièce. Tu voudras encore manger des fruits de mer alors que ton diabète te l'interdit. Tu tiendras tête à tes enfants qui te le rappeleront et tu cèderas devant les suppliques d'un petit enfant qui est presque aussi tétu que toi.
J'ai envie de t'écrire pour la première fois, je crois, ce que je n'ai pas osé te dire il y a un an. Parce que tu étais si mal et que tu n'aurais probablement pas aimé : je t'aime. J'ai préféré alors te transmettre les mots de ceux qui ne viendraient pas plutôt que de prononcer les miens. Je ne regrette rien. Tu n'aurais pas aimé que je te dise ça. Tu n'avais pas besoin de l'entendre. On n'a jamais eu vraiment besoin de se le dire dans la famille, de simples regards suffisaient.

lundi 10 décembre 2007

Cékiki ?


Aujourd'hui, j'ai envie de vous faire jouer à un petit jeu que d'aucun trouverons peu constructif mais qui a le mérite de me défouler monstrueusement. Ce jeu, c'est le "cékikisefouleplusdemagueule ?". Très simple en somme, une liste de personnes, d'objets ou de phénomènes qui m'agacent en ce moment de façon prodigieuse et qui sont donc nommés (et non pas nominés, merci) au titre de Celui-qui-se-paye-le-mieux-ma-tête-en-ce-moment. Et en cette période de noël, les candidats sont :



- Les parapluies : alors ceux-là c'est les number one ! Il y en avait un, pliable, assez grand pour mon sac et moi dans la poche avant de mon sac de cours. Il a tenu le coup tout l'automne sans soucis et voilà que l'hiver et ses averses répétées venues, il me lâche sournoisement. Bien sûr, tous les autres parapluies de la maison qui tiennent dans un sac sont destroy. Résultat : ça fait deux semaines que je me trimbale un parapluie à l'ancienne, grand format, que j'oublie partout parce que j'ai pas l'habitude et qui m'encombre car, bien entendu quand il pleut j'ai cours et quand il ne pleut plus je suis dehors. J'ai l'air con avec ce pépin rouge vif dans la main alors qu'il pleut pas, je ne vous dis que ça ! Et encore, les premiers jours j'avais l'air encore plus con parce qu'il faisait un soleil magnifique alors que la météo nous promettait le déluge !


- Les trajets pour aller à la fac et les gros tracas qu'ils provoquent. "De quoi tu te plains? tu viens de dire qu'il ne pleuvait pas quand tu allais à la fac." me direz-vous. Oui, mais vous ne connaissez pas mon parcours pour arriver jusque là. Avec la pluie, ça devient le parcours du combattant. Je vais d'ailleurs aller piquer le treillis de mon chéri bientôt tellement ça devient l'enfer ; sable mouillé, file d'autos toujours plus longue et pas une pour me laisser traverser même dans les clous, boue, flaques d'eau à enjamber, tout pour vous faire plaisir ! Ce midi, trop contente d'avoir parcouru la bouillasse en ayant failli prendre un bain de boue moins de trois fois, je monte sur le trotoire bitumé et stable, quand une connasse dans son automobile trouve rien de plus drôle que de rouler dans l'énorme flaque du caniveau, me trempant de la tête aux pieds, sac à dos et parapluie qui sert à rien compris !!! "Bah vas à la fac en bus ma pauvre fille !" pensez-vous ? Bah non pas trop. D'abord parce que des bus, y'en a que toutes les demi-heures et bien sûr, pas aux horaires qui m'arrangent. Ensuite parce qu'à pieds, je mets autant voire moins de temps qu'en bus, c'est dire s'il est pratique ce putain de bus ! Et le mieux dans tout ça, c'est les retours. Parce que je termine trois fois par semaine après 17h et qu'il fait nuit. Autant dire que la boue dans le noir, je ne le tente même pas en rêve. Alors je me gèle les *ouilles à attendre ce #µ*%£$ de bus à un arret où, la semaine dernière une nana a été agressée une heure après que j'y soit passée. No comment.


- les profs. Alors là, super gros morceau parce que ce matin j'en ai eu de belles ! J'ai un immense respect pour eux, vraiment, mais j'ai la vague impression qu'ils ne font rien pour m'aider à faire partie des leurs ces égoïstes ! Ils se font une discipline d'arriver en retard systématiquement alors que moi, je me tape le parcours du combattant pour être à l'heure. En fait non c'est pas ça, je reformule : ils arrivent à l'heure du cours à la fac mais le temps qu'ils s'installent, qu'ils prennent leur café, qu'ils papottent avec les secrétaires, qu'ils aillent chercher le rétroprojecteur... Bah il est 9h15 au moins quand ils entrent dans la classe. Bien entendu, ils décalent d'autant leur cours à la fin, comme si on n'était à leur entière disposition toute la journée et, comble du comble, ils allument les élèves qui arrivent en retard à la fin de la pause !!! Et par dessus tout ça, ils ne font pas leur boulot correctement, l'avoue sans scrupules ("oui, personne n'a trouvé le II du sujet de capes blanc, mais c'est normal parce qu'on ne l'a pas traité en cours... Et le III non plus d'ailleurs..." [sic] ) et comme si ça ne suffisait pas assez comme ça, ils ne communiquent absolument pas entre eux. Donc ça donne des phrases du genre "Je ne traiterai pas de la méthodologie du croquis de synthèse parce que ma collègue du jeudi le fera" - "mais madame, elle a dit qu'elle le ferait pas !" -"Ah bon? Bah moi j'aurai pas le temps, dommage !" (note: croquis de synthèse = 1/4 de la note d'écrit en géographie !!! )


- Les copains du groupe capes/agreg. Pas mal aussi dans le genre ceux-là. Parce qu'à défaut de suivre la fin du cours de méthodo et de continuer à écouter la prof sur les lacunes de son cours, je me suis dit que j'allais rentrer bosser l'histoire grecque à la maison. Mais ça ne marche pas non plus parce que les copains qui ont fait les fiches, ils les font, mais ne les font pas tourner. Donc le livre de base, bah je l'ai pas alors qu'il est fiché depuis plus d'un mois. Grand merci ! Quand je vois ça, je me demande sincèrement l'intérêt de bosser en groupe, de se faire chier à respecter plus ou moins les limites de temps que l'on s'impose, d'envoyer scrupuleusement les nouvelles fiches faites par mes soins à tout le monde, par mail pour qu'elles soient stockées dans un endroit à peu près sûr et dans les temps pour que les autres puissent faire leurs concours blancs avec lesdites fiches ; alors que moi, je les attends toujours, que j'ai fait sans pour les concours blancs. Bien sûr, y'en a qu'on des problèmes qu'on ne peut pas minimiser, bien entendu, y'en a qui se tapent 3h de transports par jours... Mais moi aussi j'ai mes contraintes, mes problèmes et ça ne m'empêche pas de faire circuler a tout le monde dans les temps !


- Ma Maman. Vraiment je l'aime et je ne lui dit pas assez. Mais quand elle est fatiguée, c'est la faute à tout le monde et là, ça va plus du tout. Exemple : je rentre de la fac "Allo Maman, tu vas rentrer tard? Que veux-tu que je fasse pour t'aider à manger?" -"Oh je sais pas, laisse, je verrais en rentrant." Et après le repas "Vous faites jamais rien, j'ai bossé, j'ai galerer dans les transports, j'ai fait à manger et gnagnagni et gnagnagna : je suis fatiguée" !!! Encore mieux, depuis un certain temps, Maman passe au bas mot 3/4 d'heure dans la salle de bain le matin et répond quand on le lui reproche "t'as qu'à te lever plus tôt!" Bah oui, je vais me lever à 6h alors que je commence les cours à 9h, que je pars à 8h30 ! Forcément, suis-je bête. N'empêche, c'est pas elle qui se lave à la va-vite le matin avant de partir de la maison parce qu'on est que 5 voire 6 ou 7 à vouloir utiliser la seule et unique salle de bain de la maison. On a une salle d'eau aussi au rez-de-chaussé mais sans chauffage, avec un lavabo qui fuit et des légumes dans le bac à douche. Cherchez l'erreur ! C'est pas elle non plus qui prend son petit dej' dans la cuisine avec une personne qui se lave les dents dans l'évier, qui s'excuse la bouche pleine de mousse et le fait accomplit de t'imposer ça alors que j'avais presque fini de déjeuner, qu'attendre deux minutes que je sois sortie aurait suffit, le temps de mettre ses chaussures quoi ^^.


- Mon chéri qui n'arrive pas à se mettre au travail sérieusement quand il en a le temps et qui ensuite pleure qu'il bosse tard toute la semaine pour pondre son cours la veille pour le lendemain et à qui je ne sais mais alors, vraiment pas quoi offrir à noël mais c'est phénoménal à quel point ça me fait chier.


- Mon chat, enfin, qui doit rigoler encore de la gamelle que je me suis prise pour la deuxième fois en moins de huit jours dans les escaliers en descendant pour aller en cours (hyper motivant avant le parcours du combattant, notez bien !) et la femme de ménage qui, au bout de trois ans, n'a toujours pas compris que le pliz dans les escaliers c'est pas une super bonne idée. J'ai descendu deux fois les escaliers sur les fesses en moins de huit jours, j'ai super mal au dos, probablement des bleus, mais ça, tout le monde s'en fout royalement.



Alors à votre avis, des sept candidat, lequel mérite de gagner ce premier Cékikisefouleplusdemagueule ? A vous de juger...

dimanche 9 décembre 2007

Sinistre à la dérive

Ce matin, dans ma salle de bain (du moins les cinq petites minutes où j'ai pû y accéder), j'entends à la radio que la ministre des droits de l'homme, Rama Yade, va se faire tirer les oreilles dans la journée pour avoir osé dire tout haut ce que tout le monde chuchotte et ce qu'elle se devait de dire surtout. Le sujet de la discorde gouvernementale porte sur la visite officielle du colonel-président, qui plante sa tente de bédouin pour cinq jours en plein coeur de notre belle capitale accompagné de son harem de garde rapprochée. La "jeune ministre" (ainsi que la qualifient tous les médias, comme si sa jeunesse excusait sa boulette) lance à son patron que "La France n'est pas qu'une balance commerciale et qu'elle devrait un peu plus militer pour les droits de l'homme au lieu de chercher à faire du fric" (je simplifie le discours). Et là, la demoiselle vide son sac : "Et pourquoi que j'ai pas eu le droit d'aller en Chine avec Nabot, son fils et sa môman, moi d'abord ?!"
Alors comme ça, à brûle-pourpoint je dirai que c'est parce que tu fais partie d'une "minorité visible" et que, si c'est très bien vu en politique intérieure française, ce n'est pas du plus bel effet sur la scène politique internationale. En gros ma belle, tu fais super bien sur la photo de classe de l'Elysée parce que tu es noire, jeune, jolie et que tout cela s'accorde au féminin, parité obligeant, mais que pour les voyages officiels hors-Afrique, ça le fait pas trop.
Rama Yade a pourtant raison de s'insurger aujourd'hui sur l'arrivée de ce chef d'état, accueilli avec tous les honneurs et satisfait dans ses moindres caprices. Je dirai même que c'est de son devoir de reprocher au Nabot sa politique exterieur en ce jour précis du 10 décembre, qui n'est autre que la journée officielle des droits de l'homme et où la réception d'un dictateur qui exerce depuis 1969 parait totalement incongrue. C'est sa journée après tout.
Cela dit, la même sinistre est allée serrer la main dudit dictateur il y a quelques mois dans le cadre de la visite du président consécutive à la libération des infirmières bulgares. Elle a donc la mémoire courte ou alors elle serre la pince à n'importe qui.
Moralité, elle a le droit de se faire remettre en place par Nabot lui-même, puisque Trou-Fillon se promène en Argentine, rendant hommage aux deux bonnes soeurs mortes depuis 30 ans, elles aussi des crimes d'un dictateur (si si, lâcher une femme d'un avion sans parachute, c'est un crime !) En fait c'est un peu comme Guy Mocquet et quand on voit ça, on se dit que le gouvernement s'occupe plus des morts que des vivants en France. Rama Yade au final, c'est comme une marée noire (sans mauvais jeu de mots raciste) : on la montre bien dans les journaux quand ça arrive, ensuite on la cache pour pas se faire engueuler par la communauté internationale et la faire oublier quand on en parle trop, et puis finalement on la remontre pour prouver qu'on à bien gérer la situation. Pour la sinistre : il s'agissait de la montrer à outrance lors de la formation du gouvernement, de la cacher et de la faire taire quand elle dénonce à juste titre et puis de la montrer penaude après s'être fait taper sur les doigts à l'Elysée.
Et dans tout ce fouilli diplomatique installé par Nabot lui-même, grâce à une poignée de main qui pourrait devenir aussi célèbre que celle de Montoire, notre nain préféré se prend à "former un rêve, celui qu'Ingrid Bétancourt passe noël auprès des siens". Voilà donc qu'il se prend pour Martin Luther King ; lui, le président qui a créé le ministre de l'identité nationale... Le chemin va être long jusqu'en 2012 !

samedi 8 décembre 2007

C'est grave docteur ?

Bon, comme promis à miss Brume, je vous raconte quelques unes de mes mésaventures médicale, vu que comme elle et son dentiste, les docteurs prennent un malin plaisir à me faire tourner en bourrique. Je tiens d'abord à préciser que je ne suis pas du genre à aller chez le médecin au moindre petit éternuement. Non parce que mine de rien, ça coûte cher de se faire soigner et pis j'aime pas tellement les toubibs. Alors accrochez-vous chers lecteurs parce que vous aller découvrir ce que c'est qu'un corps en kit, pire qu'un meuble Ikéa.
Commençons par le commencement, mon dos. On pourrait croire que ma scoliose est due aux sacs d'école mille fois trop lourd pour ma petite corpulance de sixième mais non. Ca va plus loin. En fait, j'ai une jambe plus petite que l'autre d'un centimètre. Vous n'imaginez pas la merde que cela peut provoquer. Les ourlets de pantalons par exemple. Normalement, on prend les mesures sur une jambe et puis on fait l'autre jambe selon la même mesure. Et ben avec ma jambe trop courte, c'est pas possible ; parce que si l'on fait ça, bah je me retrouve avec une jambe de pantalon trop courte et l'air con. Mais ça, c'est rien à côté de tout ce que cela peut impliquer pendant la croissance et après. Parce qu'une jambe plus courte que l'autre décale le bassin et de fait la droiture de la colonne vertébrale. Résultat : une superbe colonne en forme de "z" qui torture lorsque je dois rester debout trop longtemps. Le seul avantage que cela m'a procuré a été de me dispenser de sport lors de l'année de terminal, ce qui évite de perdre des points au baccalauréat.
J'ai aussi un genoux en kit qui a pas trop supporter la croissance et qui me fais un mal de chien quand je marche trop longtemps. Grand malheur pour moi car cela m'empeche aussi de faire du ski à la journée. Et bien sûr, tous les docteurs, radiologues, kinés que j'ai consulté ne sont pas capables de m'expliquer pourquoi j'ai mal et quelle est la solution. Parce que pour ma jambe trop courte, la solution aurait été de me prescrire une calle ou une semelle mais quand on s'est rendu compte que j'avais ça, pour cause de croissance non terminée, on me l'a refusé.
Ca c'est la partie émergée de l'iceberg. Si j'entre dans le grand détail de ma vie médicale, on n'est pas couchés. Juste une petite anecdote pour dire à quelle point j'apprécie les diagnostiques de mes médecins. Il me semble avoir déjà dit que j'avais une peau très claire, de rousse, parsemée de grains de beauté que je dois protéger avec soin du moindre petit rayon de soleil. Je suis donc surveillée de près par des dermatologues. Un jour, plusieures tâches rougeâtres sont apparues sur mon buste en plusieurs endroits. Je montre ça à ma Maman qui, ni une ni deux, m'envoie chez le dermato illico presto. Après avoir poireauté environ une heure dans sa salle d'attente glauque à mourir, j'entre enfin dans son cabinet. Elle m'examine, jette un coup d'oeil à mes grains de beauté en passant (elle les décalque pour voir s'ils ont bougé) et puis va à son bureau et rédige l'ordonnance sans rien me dire. Ca c'est un truc qui m'énerve d'une façon phénoménale. Je suis jeune donc je suis trop con pour comprendre donc le docteur ne prend pas la peine de m'expliquer quoi que ce soit. J'ose demander ce que j'ai et là, elle me répond tout sourire : "Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas, c'est un pitiriasis rosé syndrome de Guibert. Je vous prescrit des monodose de savon qui feront disparaitre ces tâches rouges disgrâcieuses. Nous vous en fait pas, ça ne durera qu'un mois." Oh mais me voilà rassurée, nous sommes en plein mois d'avril, il fait juste 25 degrés dehors et je vais devoir me balader en pull à col roulé pour cacher ces horreurs. Mais comme ça ne dure QU'UN MOIS (!!!) me voilà rassurée.
Aller une autre pour la route. L'année dernière en descendant à la gare, un mal mystérieux me prend et voilà que je suis incapable de poser le talon par terre. Le lendemain, ne pouvant pas plus marcher, je file chez mon docteur qui m'annonce qu'il ne sait pas à quoi c'est dû, qui pense qu'il s'agit d'un truc qui arrivent généralement aux vieux (oups ! j'ai juste 22 ans) et m'envoie faire une radio. Radio qui ne donne rien de plus que cette entrevue et qui me vaut cette question du radiologue "Mais mademoiselle, votre pied est intact, vous êtes sûre de ne pas avoir un caillou dans votre chaussure ?" Oh bah oui, que je suis bête !
Non, sans rire, j'aime pas les docteurs et finalement, moins je les vois, mieux je me porte !

mardi 4 décembre 2007

Quelle aventure !

Dans ma série pas-de-bol, ça devient franchement risible. Non mais y’a vraiment qu’à moi que ce genre de chose arrive ? "Jeune fille desapointée recherche chat noir comme elle pour tout ce qui a trait aux transports." Non, en fait la petite annonce exacte serait "Jeune fille hyper canon recherche paramerde de voyage, urgent !" Qu’est-ce qu’elle a encore à nous raconter comme péripéties vous demandez-vous ? Bah c’est très simple vous aller comprendre ma douleur.
Vendredi, ma famille et moi devions descendre à Toulouse pour faire une surprise à mon cousin qui fêtait ses 30 piges. Au programme : environ 80 personnes dans le noir déguisés en personnages de dessins animés, bd, série et célébrités des années 70-80 qui crient "JOYEUX ANNIVERSAIRE !" quand les lumières s’allument, découvrant à l’intéressé ses proches hyper mal fagotés pour son anniversaire. Le tout organisé par sa femme fraîche comme une rose, habillée en Mère Noël avec l’héritier dans la hotte. Six mois de mariage et elle lui ment déjà depuis deux mois pour lui préparer ça, c’est du propre tient ! Jusque là, pas de soucis. De quoi rire, manger, boire et faire la fête. Mais que de merdouilles pour en arriver là nom de Dieu !
Déjà je ne comprends pas pourquoi Toulouse, fleuron de l’aéronautique française, ville de taille très respectable à l’échelle française et très agréable à voir au demeurant, est aussi mal desservie au niveau des transports. Ca c’est une vraie question d’aménagement du territoire ! Un sujet de géographe à donf. Non parce qu’il faut savoir que si on n’a pas les moyens de se payer l’avion et ses 55 minutes de vol, qu’on ne dispose pas d’assez de temps et d’énergie pour se taper les 8h de bagnole, et ben on est condamné aux 5h de train et même pas en TGV. Ce putain de train à grande vitesse n’allant que jusqu’à Bordeaux, il roule à la vitesse d’un tortillard de banlieue pour le reste du trajet. Et pourquoi que la priorité de la SNCF en ce moment c’est d’étendre ce même TGV vers le bout du Finistère qui a déjà une ligne à grande vitesse qui va jusqu’à Nantes et Rennes alors qu’une ville autrement plus importante est en grand manque d’accessibilité ?
Bref, mes parents profitent de leurs RTT pour fixer le départ vendredi dernier à 17h20. Moi, je me lève le matin, pas cours, je fais ma valise avant de passer à la fac chercher un sujet de capes blanc à potasser dans le train. Evidemment, le bus que je comptais prendre pour me rendre à l’école, le seul que je pouvais me permettre de prendre pour rester dans mon timing, et bien ce cher bus mes amis n’est jamais passé. Celui-là précisément ! Pas celui d’avant, pas celui de 17h que je ne prendrais pas non, le seul que je pouvais prendre bordel ! Bon, je me débrouille pour avoir quand même le sujet sans me déplacer et je rentre à la maison. A 15h40, tout le monde direction gare Montparnasse pour attraper le train de 17h20. Nous arrivons en avance et profitons de ce petit temps tranquille pour nous promener au marché de noël de la gare. A l’heure dite, nous sommes tous les quatre dans le wagon tout au bout du quai. Un joli petit compartiment avec une vingtaine de places pas plus, de quoi être peinarde avec mon devoir. Sauf qu’une maman avec son marmot incontrôlable nous ont cassé les oreilles pendant les trois quarts du trajet. Et vas-y que je gueule, que je pleure. Et non, j’ai fais croire que j’allais dormir mais en fait je crie encore plus fort histoire d’accentuer le mal de tête de la nana qui essaye de travailler à côté de moi. Résultat, efficacité de travail proche de zéro. Arrivé à Bordeaux, le train dépose les quelques chanceux arrivés à destination puis redémarre. Là, j’ai un mal de crâne monstrueux, j’ai faim ("on mangeras en arrivant chez Tatie" a dit Maman) et je déguste à toute petite dose les dernières pages du tome 7 d’Harry Potter, me délectant des mots ciselés de JK Rowling en n’ayant surtout pas envie qu’ils s’arrêtent. Quand soudain, le chauffeur du train prend la parole : "Mesdames et messieurs nous sommes arrêtés en pleine pampa pour cause de colis piégé en gare de Libourne, un quart d’heure d’arrêt." Là je fume. Evidemment, je suis dans le train, il ne pouvait pas en être autrement. C’est comme l’avion du mois de juillet, il fallait que ça arrive pile dans mon train. Il faut aussi traduire les mots de la SNCF, maintenant que je le sais, je peux vous affirmer qu’ "un quart d’heure d’arrêt" ça veut dire "une heure de retard à l’arrivée" en vrai français normal. Résultat, pas bossé dans ce foutu train, mal de crâne carabiné, une faim de loup due au ramadan surprise de Maman et plus de 6h de train au lieu des 5 initiales.
Si ça s’était arrêté là, je me serais dit que peut-être que ce n’était pas moi qui attirait les catastrophes sur les engins que j’emprunte… Sauf que le retour a sûrement été pire que l’aller. Retour en avion, histoire de rester le plus longtemps à profiter de la fête et de la famille. Nous remercions, faisons pleins de bisous (alors qu’on se revoit dans trois semaines ^^) et partons rendre la voiture de location. Rendus à Blagnac, ma cousine en plus parce qu’elle habite à la maison en ce moment et qu’elle prenait un avion peu de temps après nous, nous cherchons la bonne file pour enregistrer nos bagages. Le mec d’Air France rigole en voyant notre nom, se demande dans quel film il l’a déjà entendu, demande s’il est difficile à porter depuis. Nous rions avec lui de bon cœur puis beaucoup moins lorsqu’il nous annonce que tous les bagages de notre vol sont déjà dans la soute. En fait, à Blagnac, c’est juste la débandade parce qu’une panne de tapis roulant est survenue peu de temps avant notre arrivée. Le monsieur pèse nos valises en les estimant au coup d’œil puis nous demande de les laisser devant son comptoir, "un chariot va venir les chercher pour les mener directement dans la soute. Faites comme s’ils étaient déjà dans l’avion" nous dit-il… Mouais. Nous passons le contrôle, Maman sonne et a droit à une fouille en règle. Nous montrons patte blanche, carte d’embarquement et d’identité. Papa passe, Maman aussi, ma sœur aussi et moi… Non. "Pourquoi que vous avez ce tarif-là ? qu’elle demande la #%*µ@ de bonne femme, Vous avez moins de 25 ans ?" J’ai même pas envie de répondre à ses questions tellement je suis blasée par mon manque de bol. Je passe finalement et nous montons dans l’avion où le personnel de bord nous accueille en distribuant des sacs vomitoire parce qu’il y a du vent à Paris et que ça risque de secouer. Super. Manquerait plus qu’il s’écrase ! Nous nous asseyons et acceptons ce que l’on nous propose à boire et à manger ("quand on te donne, tu prends", vous vous souvenez ? bon) Décollage à 18h, 55 minutes de vol, arrivée 19h50… Non non y’a pas d’erreur. Quant à ma cousine qui décollait à 18h15, elle est arrivée avant nous à Orly.
Tout ça pour dire que celui qui me balance que lui aussi il a jamais de bol dans un pot de miel, je le flingue sur place !

mercredi 28 novembre 2007

Va/Va pas

Ce qui va :
- J’ai retrouvé le moral
- J’ai super bien dormi
- J’ai un bon rythme de travail et un calendrier bien rempli
- Presque tout le monde a dit « oui » pour mon anniversaire ^^
- Je prends le train vendredi pour assouvir un secret important et délirant
- Je sors ce soir avec mon chéri que j’aime tendrement
- Une rencontre de bloggeurs se profile (merci Clo)
- J’ai signé ma première dédicace de livre hier :)
- Mon chat fait le con et ça me fait rire

Ce qui ne va pas :
- J’arrive pas à trouver un bon fond de carte de l’empire byzantin sur Internet, va falloir que je le fasse moi-même et ça fait perdre du temps
- Les copains vont pas trop bien et je suis pas super dispo pour eux (biz à Clo et Guillaume)
- J’arrive pas non plus à voir les autres copains qui vont bien
- Le CAPES c’est dans trois mois et l’agreg dans quatre
- Je doute sur ma capacité à réussir un jour ce concours
- Ce soir j’offre mon cadeau d’un an à Chou mais ça va partir en sucette parce qu’il est fatigué, de mauvaise humeur, pas très motivé et qu’il travaille pour une fois demain, comme par hasard (vous avez demandé un paramerde ?) et qu’on manque de temps pour tout faire en une soirée. On se demande qui a organisé ce truc de façon aussi tordu (peut-être bien le con qui le demande)
- J’ai toujours pas ma date de code et de toute façon je fais encore trop de fautes à mon goût, donc je doute aussi de ma capacité à avoir ce putain de truc de merde un jour
- J’arrive pas à écrire mon roman, je manque de temps pour me poser face à lui et ça me gonfle.
- J’ai toujours pas gagné au loto

A part ça, tout baigne… Et vous

dimanche 25 novembre 2007

De la grève et de ses petits désagréments

Les étudiants, les cheminots, les buralistes, les électriciens et gaziers, les profs, ces dernières semaines, je crois que toutes les familles de France ont eu un de leur membre dans les rues, banderoles à la main pour manifester son mécontentement. Et je les comprends. Jusque là, je me suis abstenue de toute remarque sur les mouvements sociaux. Je n’ai pas rappelé que Nabot, élu certes par 53% des votants (et non des Français !) n’est de toute évidence pas le président « de tous les Français » comme il l’a proclamé le soir de son avènement. Je ne me suis pas non plus plainte de patienter comme tout le monde sur les quais de gare, de négocier mon passage par-dessus les mikado de chaises/tables/palettes des militants étudiants. Mais là, après avoir entendu une heure une connasse représentant Liberté Chérie raconter n’importe quoi dans un débat, je pousse un gros coup de gueule contre l’utilisation inopportune de mots pour qualifier les derniers jours de l’Ile de France (pour les provinces, comme Cyan l’a souligné, c’est une autre paire de manches).
Ca commence à bien faire de voir des micro-trottoirs montrant des gens déclamant des phrases toutes faites reprises à tire-larigot par les journalistes à mauvais escient. Le premier de ces mots ? GALERE. J’ouvre mon dico : 1/ navire long et bas sur l’eau, allant ordinairement à rames et quelques fois à voiles, dont l’origine remonte à l’Antiquité et qui fut utilisé jusqu’au XVIII°s comme bâtiment de guerre, notamment en Méditerranée. 2/ au pluriel, désigne la peine de ceux qui étaient condamnés à ramer sur les galères. Certes, le mot est entré comme expression dans le langage courant pour désigner une situation pénible. Mais les gens qui l’utilisent aujourd’hui pour parler des problèmes de transports ont, je pense très sincèrement, oublié à quel point ramer dans une galère pouvait être un travail pénible, au point d’en devenir un labeur d’esclave et pire, une condamnation. Mais ça, encore ça peut se supporter. Moi, la nouvelle expression in qui me met en rogne, c’est "prise d’otage" pour parler des usagers privés de transports en commun. J’aimerai voir les gens qui se disent prisonniers du système grève être vraiment pris en otage dans leur propre banque, chez eux, n’importe où. La SNCF ne les prend pas en otage. Il n’y a rien de menaçant pour les gens qui attendent sur les quais. J’imagine que être pris en otage pour de vrai, ça ne fait pas le même effet du tout. On tremble de peur, on craint pour sa vie, on pense à sa famille qui doit piquer des crises d’hystérie parce que eux aussi ont peur pour nous. Alors voilà, arrêtons d’utiliser des mots si forts qui n’ont strictement rien à voir avec la grève, qui sont très inappropriés, parce que la langue française meurt avec des petites erreurs comme celles-ci !
Y’a toujours l’excuse du « Oui mais l’Etat il va pas bien du tout, il est en faillite, faut redresser la situation, tout le monde doit faire des efforts » Quoi qu’il en soit, l’Etat en faillite a quand même octroyé 140% d’augmentation à son Nabot et des avantages fiscaux aux plus riches. On est toujours en démocratie ? Nabot est toujours le président de tous les Français ? Non parce que quand vient l’heure des manifs, il se tire juste avec les patrons en Chine et laisse ses sinistres régler la chose. Ah il était là pour les pêcheurs (qui au passage, j’adore l’anecdote, l’attendaient avec une banderole "Qu’est-ce que t’y connais au problème des pêcheurs, t’as même pas su garder ta morue !") mais dès qu’on s’attaque à une masse beaucoup plus coriace et nombreuse, y’a plus que Trou-Fillon !
Je note aussi que les gens qui râlent le plus des problèmes de transports sont très souvent ceux qui bossent dans le privé, qui croient l’image véhiculée des fonctionnaires-qu’ils-sont-des-boulets-pour-la-société-ces-grosses-feignasses, qui pensent que c’est super cool de conduire un train ou de bosser au rythme des enfants (sans prendre en compte le travail annexe, le fait de se lever à 3h du matin pour faire son Paris-Bordeaux de 7h, de ne pas dormir chez soi 3 nuits par semaines et d’être appelé les jours fériés pour la panne de secteur, le tout en se faisant traiter de bon-à-rien). Ce sont des gens la plupart du temps jaloux de la situation des fonctionnaires, qui ne mesurent pas la difficultés de leur travail, qui ne voient que les avantages qu’ils n’ont pas. Ce sont des gens qui n’ont la plupart du temps jamais mis les pieds dans une manif, qui ne font rien quand le gouvernement prend des décisions qui leur enlève le peu d’avantages qu’ils ont, qui ne bougent pas un orteil pour améliorer leur situation. Et bien qui se tait consent ! Et si les cheminots ne consentent pas, c’est tout à leur honneur.
Par ailleurs, ceux qui sont contre la grève disent souvent « ouais mais d’abord, y’a d’autres moyens de se faire entendre que de faire une grève non-surprise qui fait chier tout le monde » Franchement, citez-moi un seul moyen efficace de se faire entendre autre que celui-là. Un seul ! Il n’y en a pas, et c’est le droit de tout salarié de faire la grève. « Oui mais les gens du service public gnagnagna… » Non, y’a pas de "mais" qui tienne ! Les fonctionnaires sont des salariés comme les autres. La grève, c’est arrêter toute l’activité économique de l’entreprise pour faire chier le patron, qu’il perde de l’argent et entende vraiment les revendications (quand je dis "entendre" je parle d’une vraie écoute avec un vrai dialogue, pas un pauvre naze à une table qui négocie avec des boules quiès dans les oreilles !). La SNCF/RATP ont un moyen extraordinaire de pression grâce à la grève. Ca a le mérite d’arrêter temporairement la quasi-totalité de l’économie française, de foutre vraiment dans la merde son patron : l’Etat. Dommage que les usagers en pâtissent, mais les vendeurs d’électroménager et de lingerie pâtissent aussi des grèves des usines dans ces domaines et personne ne les plaint. Une grève ne fait jamais plaisir à personne mais c’est efficace. Soyons honnêtes, faire grève quand on est cheminot, c’est montrer un mécontentement des salariés et créer de surcroît la colère des usagers devant un Etat complètement sourd voire absent ! C’est tout bénéf’ et ils ont raison de le faire, même si ça fait suer certains. Moi je fonctionne sur le principe suivant (que pas mal de monde utilise je pense) : Quand on te donne, tu prends ; quand on te prend, tu cris !
Aspirante fonctionnaire, fille de fonctionnaire, j’en entends de belles depuis des années sur cette catégorie de travailleurs. « Ils ne foutent rien. EDF=enfant de feignants. A la poste, ils terminent à 18h, à 15h ils sont chez eux. Les profs ne travaillent que 10h par semaines, ce sont des bons à rien qui n’ont pas su faire autre chose de leur vie. A la RATP/SNCF, ils jouent au mikado, le premier qui bouge a perdu » Et j’en passe. Que de déconsidération pour ces gens qui éduquent vos enfants, vous relient à d’autres personnes, se décarcassent de jour comme de nuit pour que vous ayez du chauffage et de la lumière, se lèvent à point d’heure, travaillent nuit et jour, dimanche et jours fériés pour notre bien à tous. On donne une mauvaise image du service public, on l’insulte en continue depuis des années. Il n’a jamais rien dit. Et quand il est réellement bafoué par un gouvernement qui croit à ces idioties, il devrait encore fermer sa gueule ? On est encore en démocratie là ? Je crois que la plus belle remarque d’ignorance du genre que j’ai pu entendre c’est « Ouais de toute façon à l’EDF vous pouvez vous permettre de faire grève, vous êtes toujours payés » Alors là on atteint des summums de conneries. Parce que si on est toujours payés quand on fait la grève chez les fonctionnaires, pourquoi est-ce qu’ils se font chier à reprendre le boulot ces cons ?

jeudi 22 novembre 2007

L’élève modèle

Voilà maintenant trois mois que les cours ont repris. Trois mois où l’espoir fou d’avoir un jour ce ****** de concours m’a réattaquée. Il m’obsède. Je le veux. Je l’aurai. Je rêve même de l’avoir avec les honneurs parce que ça justifierait mon travail, mon obstination, mes années à ne regarder que cet objectif final, le seul qui soit vraiment fixe dans mon avenir. Je dis le concours mais en vrai c’est les concours. Un des deux suffirait amplement à me rendre heureuse. Vraiment heureuse. Parce que ce petit bout de rien planqué dans une page Internet de résultats, parmi la réussite de tant d’autres (toujours moins nombreux tout de même, ne l’oublions pas) me permettrait de voir plus loin, ailleurs. Un des deux, n’importe lequel, je le prends. Et croyez-moi, ça fait trois mois que je ne pense qu’à ça. Au point d’en oublier beaucoup de choses qui sont pourtant essentielles à mes yeux. J’oublie d’appeler mes copines, je me trouve moins disponible pour elles, leurs soucis, leurs peurs, leurs bonheurs. Ce n’est pas l’envie qui me manque, c’est le temps. Ce traître de temps qui file à une vitesse vertigineuse et qui pourtant parait si long. Les mois de mars et avril semblent loin et pourtant, je sais qu’ils vont arriver trop vite, que je ne me sentirai pas prête le jour J. Mais comme j’ai toujours été une petite fille disciplinée, je ferai quand même l’effort de composer. Même si je suis crevée, que le sujet ne me dit rien du tout, que je sais que ce que j’écris sur ma copie ne vaut pas plus du 2/20 que l’on voudra bien m’accorder, j’écrirai.
J’ai toujours été une élève moyenne, lambda, sans problèmes. Je n’ai jamais pris d’heure de colle ou de punition personnelle, rien que du collectif. Je n’ai jamais séché de cours avant d’arriver à la fac non plus. Mes bulletins ont tous la même appréciation : élève discrète qui fait des efforts, encouragements. Elève discrète, tellement que je n’ai pas marqué mes professeurs. Pas invisible non plus car j’ai toujours su me faire entendre quand il le fallait. Mais tout de même, une élève passe partout qui culpabilisait de ne pas avoir fait correctement son devoir ou de ne pas avoir assez appris ma leçon.
Et pourtant, aujourd’hui l’élève modèle sature. Il y a un gros ras-le-bol qui règne dans sa chambre depuis deux jours. Sa chambre dont le bureau croule sur les dvd qu’elle aimerait regarder mais auxquels elle ne cède pas, de peur de culpabiliser et de perdre un point sur la copie du concours à chaque minute perdue devant ces niaiseries qui ne lui serviront pas le jour J. D’ailleurs, y’en a pas que sur le bureau, le dvd-enregistreur de Papa en est plein. La moquette de sa chambre, elle n’en connaît plus la couleur. Elle est cachée sous les piles de feuilles, de polycopiés, de classeurs, de cartes et de schémas, de fiches et de livres. Et quand ce n’est pas du matériel scolaire, ce sont les vêtements pourtant bien lavés et repassés qui traînent pliés par terre, en attendant que l’élève trouve le temps et le courage de les ranger dans son placard. Derrière le bureau, elle a aussi caché de nombreuses activités manuelles qu’elle aime tant et qu’elle ne fera que bien plus tard, quand elle culpabilisera moins de délaisser ses livres. Et ses copines ? Elle attendra son anniversaire dans un mois pour les voir… si elles sont libres.
Vous allez dire que j’exagère, que je n’ai pas tant que ça la tête dans le guidon (paradoxale comme expression en parlant de moi vu que je ne sais pas faire de vélo !) Sachez que mes seuls divertissements de la semaine sont mon heure de salsa hebdomadaire, le Destin de Lisa (si je ne suis pas en cours), les quelques films que je m’accorde pour me détendre le soir dans le salon familial avec ma maman et le temps passé avec Chou (sachant qu’on bosse aussi quand on est tout les deux). Et ce blog. Je n’arrive que rarement à continuer mon nouveau roman, qui demande une bonne documentation sur laquelle je n’ai pas le temps de me pencher. Je me suis mise à la broderie et mon ouvrage, logé sur mon imprimante, attend patiemment que je reprenne le fil de mon travail. Je sors le week-end, c’est vrai, le soir souvent, parce que la journée, je dors pour récupérer de ma semaine et je travaille.
Ca fait plus d’un mois que je ne suis pas allée au ciné, alors que le Cœur des hommes 2 est sorti et que j’ai une furieuse envie d’aller le voir, alors que Disney a sorti "Bienvenu chez les Robinson" et qu’ "Il était une fois" est en avant-première dimanche dans mon ciné habituel. Je n’ai même pas terminé de lire le dernier Harry Potter que j’ai pourtant depuis le premier week-end de sa sortie ! (Le premier qui dévoile quoi que ce soit, je le zigouille !!! ) J’en suis à peine à la moitié. Moi qui lit super vite, je suis devenue d’une lenteur affligeante. Je travaille, je fais mon élève modèle et je n’ai parfois même plus la force de lire le soir avant de me coucher.
Vous voulez que je vous dise ? Depuis hier l’élève modèle est tombée malade. Elle est atteinte d’une forte flémagite aigue. Ca ne fait pas mal, bien au contraire. Elle écoute Bénabar à donf en brodant, elle lit Harry Potter à raison de trois ou quatre chapitres dans la journée, elle regarde la télé, des dvd, elle prend le temps d’écrire, de peaufiner son « cadeau immatériel » qu’elle a offert hier soir à son chéri et qui prendra effet la semaine prochaine (une soirée en amoureux dans Paris avec resto et places pour aller voir Cabaret aux Folies Bergères pour les curieux qui se poseraient la question ^^ -note pour Chou : tu as oublié ton enveloppe tête de linotte !- ) Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’elle ne culpabilise même pas. Je viens d’apprendre que le capes blanc d’histoire grecque de demain est annulé, que les sujets étaient à tirer au secrétariat de la fac avant 17h aujourd’hui (il est 17h05 quand je l’apprend) que les secrétaires ont appelé les gens pour le leur dire (pas moi évidemment) et ben je m’en cogne complètement ! L’élève d’il y a deux jours aurait hurler à la mort sur tout le monde, maudit les secrétaires de ne pas avoir leurs fiches à jour… Et ben celle de maintenant s’en fout comme de sa première chaussette !
Bon, j’irai quand même engueuler ces feignasses demain à la première heure, ne vous en faites pas. Et en plus, je me remets à travailler… lundi… promis.

samedi 17 novembre 2007

Mea maxima culpa

Je suis désolée, vraiment. Faut que je vous raconte pourquoi... ça aussi ça me désole. J'ai pour de vrai le pire des caractères de cochon de merde qui existe dans le monde tout entier. Ok j'explique.
Ca faisait deux semaines que je tanais mon amoureux en le poussant à se remuer les fesses pour organiser sa soirée d'anniversaire. Deux semaines que je m'évertuais à lui faire entendre que s'il s'y prenait au dernier moment, il risquait de finir en tête-à-tête avec lui-même le soir de ses 25 ans. Dommage pour ses Catherinettes ! Bref, deux semaines où je lui posais tous les jours mes sempiternelles questions : "Tu t'es occupé de ton anniversaire? Tu as appelé les gens? Tu as décidé de ce que tu voulais faire? Où? Réponds bordel !" Bref, deux semaines que je le faisais chier.
Une semaine aussi que, ne voyant pas mon chéri se secouer les puces, j'avais commencé de comploter un peu dans son dos, refilant au nez et au bouc de Chou mes coordonnées à ses potes, récupérant dans tous ses vieux mails les adresses électroniques de ses copains, imaginant monstre de complots tordus pour que son anniversaire soit tel qu'il m'avait dit le vouloir.
Hier, le grand jour était arrivé. Chou avait finalement porté son choix sur un resto ultra classe à la porte duquel il y avait une pancarte "tenue correcte exigée, cravate obligatoire". J'imagine que vous voyez le genre. Une dizaine de copains devaient nous y rejoindre après que nous ayons pris un petit apéro rien que nous deux, pour un repas à s'en faire péter la panse et le portefeuille. Bien sûr, comme je suis une nana très chiante, je l'avait tanné encore la veille : "Et tu as dit à Stéphane qu'il doit absolument mettre une cravate? Et comment ça se fait que tu m'aie dit que Sabrina ne vienne pas alors qu'elle vient de sous-entendre dans un mail que si, elle venait?"
Bref, le soir venu, après avoir passé quelques heures à me dorlotter dans la salle de bain, chose que j'ai négligé très fortement à cause de mon concours qui me prend un peu la tête (mais pas pour la mettre dans le shampoing et les soins pour les pointes abîmées, dommage!) je me suis mise sur mon 31 mais pas de trop non plus, à cause qu'on allait dîner entre potes et que j'ose pas trop l'énorme décolleté et la jupe devant ces messieurs.
Chou arrive, très séduisant dans son costume, la cravate pas nouée évidemment puisqu'il ne sait pas faire les noeuds. Ma cousine qui habite chez moi pour le moment décline notre invitation en disant qu'elle est très fatiguée (et elle en a l'air) à cause des grèves qu'elle s'est tapée toute la semaine et de l'ardeur qu'elle a mis pour montrer à son nouveau patron qu'elle est supermotivée et hyperqualifiée pour bosser dans la boite définitivement. Papa fait le noeud de cravate à Chou puis nous partons, de peur d'être en retard.
Arrivés dans l'ambiance calme et chaleureuse du restaurant, la patronne nous accueille avec un grand sourire et nous montre la belle table dressée pour nous. Elle nous propose pour notre apéro une table plus petite où nous serons plus à l'aise pour discuter en attendant que nos amis arrivent. D'ailleurs, l'un d'eux avait appelé dans la voiture pour nous dire qu'il arrivait, qu'il partait de chez lui. Tranquilement, nous prenons l'apéro et, la soirée s'annonçant bien, je commence à me détendre. Mon kir est impeccable, la mousse de saumon proposée avec est un régal. Que du bonheur. Nous discutons joyeusement, trinquant, goûtant le verre de chacun. Puis, avant que les autres n'arrivent, je lui offre mon cadeau. La chemise et la cravate lui plaisent et Oh surprise, dans le paquet il y a aussi un livre qu'il souhaitait avoir (il ne peut pas essayer la chemise en public, pitié, faites mon Dieu que j'ai pris la bonne taille, j'ai déjà un lourd passif à ce sujet)
Et là, Chou me regarde dans le blanc des yeux : "Moi aussi j'ai une surprise pour toi." "Ah bon?" **tête de la mort qui tue de la fille qui se demande vraiment qu'est-ce qu'il a manigancé** "Ce soir, les copains ne viendront pas. Nous allons dîner en tête à tête dans ce restaurant, sur cette petite table à l'abri des regards. Nous fêterons nos un an d'amour dans quelques jours et voici mon cadeau : je t'offre cette soirée et le petit paquet qui est planqué dans ma pochette." Et là... Tatatin... Il sort un paquet emballé à l'arrache (il ne sait pas non plus faire les paquets cadeaux) que je déballe... Le best of de Bénabar avec le dvd de la dernière tournée !!! Yyyyyyyyhaaa ! Il me connait trop bien mon chéri d'amour !!!
Je vous passe les détails de la soirée exquise que nous avons passé tous les deux, des mets succulents que nous nous sommes envoyés, le fait que j'ai renversé mon kir d'émotion sur la nappe, que j'ai maudit tous les gens qu'il avait mis dans la combine : les potes, leurs copines, ma soeur, ma cousine, mes parents, la patronne du resto et tout le reste. Je me maudis moi-même aussi de l'avoir saoulé avec mes questions alors qu'il me manipulait depuis une semaine pour me faire plaisir et que la surprise soit complête. Putain de caractère de merde ! Nous qui parlions de "cadeaux immatériels" les filles, en voilà un très très beau... dont j'ignore le prix, ils n'étaient pas inscrits sur mon menu ! ;p

mardi 13 novembre 2007

Pauvre Mary Quant !

Qu’entends-je dans les commentaires de mon précédent post ? Une demoiselle en détresse ! Et elle a bien raison de donner de la voix pour montrer son indignation. Non parce que y’en a marre de pas pouvoir s’habiller comme on veut à cause des garçons que quand on retire la cédille ça fait gar-con ! Oui je sais, elle est débile cette chanson mais qui n’a jamais eu de refrains entêtant et difficiles à se retirer de la tête ? Et pis je fais ce que je veux d’abord, à cause que c’est mon blog à moi.
Bref, ce matin, je me lève, je vais prendre le train pour aller à la fac avec ma cousine et là, elle me raconte que le frère de son ex a fait changer de look a sa femme, en prétextant que si elle ne le faisait pas, il la quitterai, la tromperai ou que sais-je encore. Et la dame, par peur de perdre son homme, par amour, a renouveler sa garde-robe au goût de son chéri, c'est-à-dire qu’elle s’est ruinée en fringues de pouf qui ne lui plaisaient pas forcément, dans lesquelles elle n’était pas à l’aise.
Ce soir je rentre, fâchée, humide, et je tombe sur le commentaire de la charmante Brume qui raconte qu’elle s’est déguisée en fille aujourd’hui pour aller à l’école, au risque de supporter les regards concupiscents des messieurs croisant son chemin. Elle conclu en décrétant qu’elle pourrait renouveler elle aussi le contenu de son armoire avec des vêtements parfaitement informes, de quoi l’enlaidir pour ne plus avoir à supporter ça.
"Ca", c’est votre attitude à vous messieurs, que vous avez un mal fou a maîtriser. C’est votre manie quand vous êtes au volant de votre voiture (quels qu’en soient le type et la marque) de klaxonner les demoiselles dans la rue, voire même de ralentir pour mieux savourer l’image qu’elle vous apporte. Pour les plus téméraires et irrévérencieux d’entre vous, cela va jusqu’à s’arrêter, baisser la vitre et lancer un truc pas très agréable à entendre quand c’est dit de cette façon à une femme que vous ne connaissez ni d’Eve ni d’Adam.
"Ca", c’est aussi votre façon conquérante d’aborder les jeunes filles dans la rue, simplement parce qu’elles sont seules, qu’elles portent des habits qui les mettent en valeur, de tenter un brin de causette vite écourté mais d’insister quand même. Et de la traiter de poufiasse quand elle s’éloigne parce que vous la saoulé singulièrement avec votre arrogance et votre ténacité.
"Ca", c’est enfin votre regard qui a tendance à déshabiller tout ce qui bouge et que vous n’aviez jamais vu jusqu’alors. Pour l’avoir vécu, ce n’est vraiment pas agréable de se faire reluquer de haut en bas comme un morceau de viande, avec des yeux rayons-X qui tentent de savoir ce que vous cachez derrière vos vêtements que vous aimez tant, que vous avez pensé avec soin pour être jolie et simple.
Alors oui, gros coup de gueule à "ça" parce que quand on fait la même chose de notre côté, vous nous prenez pour des nympho, des Marie-couche-toi-là et j’en passe (la liste de nos sobriquets est bien trop longue) Vraiment c’est nul comme attitude, c’est pervers et ce n’est en rien gratifiant pour la jeune fille à qui vous faites subir cela. Comme technique de drague c’est même pourri et parfaitement sans effets.
Parce qu’avec tout ça, nous les filles, on ne sait plus comment enfiler nos pantalons. La demoiselle qui mets des vêtements qui ne lui plaisent pas, par amour, je la plains sincèrement parce qu’elle ne doit pas se sentir bien dans ses talons aiguilles. Elle ne porte pas ces habits qui font d’elle ce qu’elle est, elle est ce que son mari a comme fantasmes et c’est carrément nul. Quand à Brume, les autres et moi, on ne s’habille pas non plus comme on le voudrait, pour ne pas avoir droit à votre parade. On n’ose plus les bottes qui éveillent votre débordante imagination, les décolletés qui nous mettent en valeur (vous vous perdez dedans à chaque fois ! ) les jupes au genou et encore moins les minijupes. Je plains la pauvre Mary Quant qui avait libéré nos gambettes. Je compatis avec Coco Chanel et tous les créateurs de mode qui ont tant fait pour nous libérer de nos corsets et de nos jupons à rallonge. Et par-dessus tout, je ne félicite pas les hommes qui lisent ce post et pensent qu’ils ne sont pas de ceux dont je parle, parce qu’ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au couilles et qu’après ils ne peuvent plus lire, même entre les lignes !

mercredi 7 novembre 2007

A la mode des garçons

Je me sens vieille. J’vous jure, c’est carrément pas drôle. Ma vieillesse commence par le fait que j’ai une mémoire de poisson rouge. Je ne retiens rien de ce qu’on me dit, rien de ce que je fais. Des fois, j’entre dans une pièce avec une intention très précise, que j’oubli à l’instant ou j’en franchis le seuil. Et me voilà bras ballants dans la pièce à chercher ce que je suis venue faire dedans. Je vais même jusqu’à faire demi-tour parfois pour m’en souvenir. J’oubli tout, c’est fou.
Ce qui m’embête le plus, c’est que j’oublie même des trucs important, genre ce que j’apprends pour le capes ou les horaires de cours (j’ai repris le créneau de Chou sur les retards systématiques).
Mais des fois, je me dis que c’est peut-être pas tout à fait de ma faute. Que c’est peut-être à cause des entourloupes de ces petits cons qui passent le concours pour la première fois, qui croient arrangeant pour tout le monde d’avancer les cours d’une demi-heure et qui ne préviennent personne de cet arrangement, pensant que le prof ferait circuler. Et bah peau de zeub, c’est la troisième fois au moins que je me fais couillonner dans l’affaire. L’autre jour, je loupe le bus donc je me lance à pied pour ne pas être en retard plus d’un quart d’heure. J’arrive cinq minutes en avance par rapport à mes prévisions, très fière de ma performance pédestre et là, coup fatal, le cours a été avancé de quinze minutes. J’ai donc 25 minutes de retard, parfaitement, vous avez tout juste en calcul mental. Aujourd’hui pareil, une demi-heure de retard dans le pif. Je sais pas trop comment qualifier mon désarroi : agaçant, énervant, gavant, stressant… gonflant ! Voilà irrépressiblement gonflant.
Ce soir, en montant dans le bus qui affichait un « service perturbé » une fois de plus, j’ai encore eu le sentiment d’être dépassée, mais pas à cause de ma mémoire. Ou plutôt si mais pas dans le même lobe je pense (ou un truc scientifique du genre). J’explique : je vois monter quelques arrêts après moi, un d’jeuns complètement dégingandé niveau look et pourtant super in. Et là, j’ai buggé. Le d’jeuns porte un jean taille basse avec une ceinture juste pour le style ornée d’une boucle plus grosse que son portable. Le d’jeuns arbore aussi une veste noire somme toute classique contrairement à sa coupe de cheveux : longs et destructuré-coiffé. Et par-dessus tout ça, le d’jeuns porte enfin un bonnet violet et une écharpe grisée en laine tricotée.
Là j’ai eu une vision des mâles de ma génération au même âge et de fait un gros choc. Non pas que les garçons de quand j’étais jeune ne s’intéressaient pas à la mode, mais ils n’étaient pas, me semble-t-il, aussi fashion victim. J’ai beau chercher, je ne me rappelle de personne au lycée et encore moins au collège qui aurait osé un look aussi hype. Je cherche encore en écrivant et ça ne me reviens pas.
De mon temps (vous voyez bien que je deviens vieille !) pour être un mec à la mode, il suffisait de ne pas avoir l’air d’un plouc. Il fallait avoir plus ou moins la même dégaine que les autres pour draguer, le charme naturel avantageant les mieux dotés.
Maintenant, les jeunes hommes s’embellissent. Ils se rasent, se parfument plus, ils prennent soin de leur peau avec des produits exclusivement conçus pour eux. Ils ont des coupes de cheveux toutes plus excentriques les unes que les autres et pas du tout stéréotypées. Cheveux longs, mi-longs, coiffés-décoiffés, courts avec gel pour les pics, longs avec gel ou savon pour une crête et j’en passe. Ils rivalisent d’originalité. Pareil au niveau des vêtements : chacun son style mais tous ont un style très à la mode finalement.
Et comble du comble, les jeunes messieurs portent des accessoires. De mémoire, celui qui débarquait au lycée avec un bonnet, même en hiver, était un naze. Ca tuait le sexe apeal d’un homme en deux secondes. Jamais les mecs de ma génération n’auraient osé porter les accessoires de mon d’jeuns du bus. Surtout en laine grises et violette tricotée façon pull-over de ski des années 80 !
Là, mon d’jeuns est cool, hype, mode, in, tout ce que vous voulez. A mon époque on l’aurait trouvé marginal avec son bonnet de schtroumpf sur la tête mais là, non. Il attire le regard de toutes les jeunes filles du bus. Le mien aussi remarquez… Je ne suis peut-être pas si vieille que ça finalement ^^

mardi 30 octobre 2007

Hé mec, t'as pas cent balles ?

8h00 - Dans le métro, Christine fait la manche. Elle a dormi dans une tente décathlon plantée sur le macadam, face à la bourse. En en sortant ce matin, elle a vu les premiers hommes d'affaires, costumes-cravates Armani s'engouffrer dans le batiment à colonnes pour se mettre à l'abri du froid humide de Paris. Ils ne l'ont même pas regardée. Pas plus que ces tentes rouges plantées là pour protester. Christine est SDF, elle est invisible. Invisible pour eux, comme pour les gens qui ne lui accordent pas la politesse d'un "non" quand elle leur demande une pièce, juste une. De n'importe quelle valeur. Même un ticket resto s'ils préfèrent. C'est seulement pour s'acheter un petit quelque chose chez le vendeur de viennoiseries et sandwiches qui trône dans le RER. C'est seulement pour se réchauffer avec un café, même mauvais, le sentir couler dans sa gorge. C'est seulement pour ne pas finir comme Robert qui dort sur le carrelage du métro, le nez dans sa bouteille de rouge. Pour ne pas perdre espoir...
10h - Martin est tout rouge. Il ne se sent pas très bien. Il a chaud. Il revérifie pour la cinquantième fois qu'il a tout, bien en ordre dans sa malette. Il attend sur une chaise, juste en face de la porte du bureau de son patron. Martin a deux enfants qu'il ne voit qu'à peine. Il travaille tant. 9h-20h tous les jours depuis plus de trois ans. Trois ans qu'il mange aussi dans son bureau, qu'il perd des vacances parce qu'il est tellement indispensable qu'il n'arrive pas à les poser. Et quand il est enfin chez lui, qu'il peut emmener Chloé et Tom voir le dernier Disney au cinéma, juste eux trois, son portable sonne, sa collègue est débordée, elle ne trouve pas les documents. Il parle juste une demie-heure, ils iront à la séance suivante. Martin a tout accepté et aujourd'hui, il va entrer dans ce bureau, s'assoire dans ce siège en cuir design et inconfortable et demander à son patron de bien vouloir revoir son salaire, parce qu'il travaille beaucoup et ne gagne pas ce qu'il mérite. Paperasse à l'appui, il a quand même peur. Son patron pourrait refuser...
15h - Sabine et Stéphanie s'embrasse en pleine place de la Bastille. Elles prennent les pancartes, les uniformes d'infirmières qu'elles portent tous les jours à l'hôpital, criblés des réclamations inscrites au feutre noir qu'elles et leurs collègues voudraient tant obtenir après cette grève. Elles ne seront pas payées aujourd'hui, mais peu importe, elles croient en leur métier. Elles pensent que la santé des Français intéresse les grands tout en haut de la pyramide, que de gueuler dans la rue pour obtenir plus de moyens pour sauver des vies va changer quelque chose. Elles pensent à Stéphanie qui va encore changer d'horaires de travail, parce que faute d'argent, la maternité de l'hôpital où elle travaille va fermer. Tout sourire, elles scandent des slogans qu'ils n'entendent pas ou mal. Elles n'auront plus de voix ce soir... quand elles iront prendre leur service de nuit.
16h30 - Hakim rentre de l'école. Devant lui, Constant et sa maman marchent aussi. Il n'a pas bien compris la leçon de grammaire de la maîtresse aujourd'hui. Constant raconte que lui non plus il n'a pas compris. Patiente, sa maman lui dit qu'après le goûter, elle lui expliquera. Chez Hakim, personne ne peut expliquer, ses parents parlent si mal français. Elle lui demande ce qu'il veut d'ailleurs pour son quatre heure. Constant entre avec elle dans la boulangerie et en ressort quelques instant plus tard avec un pain au chocolat, tout chaud. Hakim peut le sentir à deux mètres. Son ventre le tenaille, il gargouille. Il rève lui aussi d'une bonne chocolatine aérienne. Il continue son chemin. Au détour d'un trotoir, il voit sur le sol un petit cercle tout jaune, il brille. En se penchant, Hakim ramasse une pièce de 50 centimes. Ravi, il fait vite demi tour. Il aura peut-être un gouter finalement. Il entre et regarde l'étalage du boulanger. Mais pour 50 centimes, 3,5 francs, il ne peut s'acheter aucune des patisseries de la boutique. Il avise les pains au chocolat, 80 cents, les croissants, 60 cents; se rabat sur les sucettes... 60 cents aussi. Et les bonbons? Pour 50 cents, il peut au mieux en avoir dix, tout petits. Tant pis...
20h - Le journal télévisé retenti dans la cuisine. L'invité spécial est le premier ministre. Il répond aux questions du journaliste. Vient le sujet du budget de l'Etat que le parlement doit voter bientot pour l'année. Le premier sinistre, raie à gauche et cravate impécablement nouée, s'énerve. Bien sûr, la baguette est trop cher, évidemment qu'on manque de moyen dans le domaine public, c'est certain que les 35 heures y sont pour quelque chose... Il faut accepter de travailler plus ce qui permettra d'augmenter son salaire et donc son pouvoir d'achat ! Il affirme qu'il est à la tête d'un pays "en faillite" et qu'il ne veut que redresser le bilan économique, bref qu'il fait ce qu'il peut...
Le lendemain, Nabot présente son projet de révision de son salaire. Il a sourit dans la glace en se rasant ce matin, songeant qu'il n'a plus à penser à l'élection présidentielle, vu qu'il l'a gagnée, qu'il est le chef de tous les Français. Dans son dossier, il propose plus de transparence dans ses comptes personnels, que bien sûr, les Français ne verront jamais. Mais peu importe, il suffit de leur faire croire qu'il va les leur montrer... les Français sont tellement cons ! Depuis que sa femme est partie avec Louis, il se dit qu'il va devoir lui payer une pension alimentaire, pour que son fils puisse manger cinq fruits et légumes par jour. Il pense aussi à ses deux grands garçons qui ont besoin d'argent pour remplir le réservoir de leurs scooters. Nabot fait un rapide calcul : 19 000 euros brut, ça irait pour sa charge de président. Il regarde sa dernière fiche de paie : 6000 euros net... 140% d'augmentation. Oui, ça ira, ça passera inaperçu de toute façon car il a une autre réforme à la con sous le coude pour noyer le poisson. Et puis les Français ne sont pas obligés de savoir que ces 19 000 euros, enfin un peu moins vu que c'est le salaire brut, ce n'est que de l'argent de poche pour lui, vu qu'il ne paie quasiment rien à côté, qu'il a des résidences partout en France, que ses amis lui prêtent gracieusement leurs maisons aux Etats-Unis et leurs yachts, qu'il voyage à travers le monde avec des moyens de transports d'Etat. Non, ils ne sont pas obligés de savoir...

jeudi 25 octobre 2007

Juste un parfum d’enfance…


Bon, depuis le temps que j’en ai envie, faut que je vous cause deux secondes d’une personne que j’aime et que je trouve extraordinaire. Je vous l’donne dans le mile Emile : ma grand-mère ! Ma grand-mère est formidable et c’est un gros coup de cœur que je partage avec vous.
Oui, parce que ma grand-mère, Mémère, comme on l’appelle, c’est quelqu’un (n’y voyez rien de péjoratif, c’est simplement l’appellation des grands-mères dans l’Est, comme dans le Sud où ils disent « mémé »).
D’abord, elle est pas comme les autres grand-mères, Mémère, elle n’est pas du tout du genre mamie gâteau qui gazouille devant ses petits-enfants. Elle n’est pas non plus de ces aïeules qui se déchargent de leur rôle en croyant que l’argent remplace l’amour. C’est pas du tout le genre de mamie excessive qui appelle toutes les deux heures ses descendants pour qu’ils viennent manger le dimanche et leurs rappeler qu’elle existe.
Mémère, elle nous prenait en vacances à 3, 4 et elle avait même pas l’air débordée. Elle s’occupait de nous, de mon grand-père, de ses clients. Il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée, mais elle faisait tout, trop facile. Et quand on était chez elle, pas question de nous laisser pourrir devant la télé. On allait faire des grandes promenades, on apprenait des rudiments de jardinage (je récolte super bien les framboises et les cerises sur les arbres maintenant ^^) On faisait des gaufres et des crêpes qu’on mangeait au coin du feu devant les Grosses têtes. Même la coupure d’électricité de trois heures le jour du nouvel an c’était pas un problème et ça ne gâchait rien. Mémère dégage de la sérénité. On allait dénicher des trésors dans son grenier où cohabitaient les montagnes de tissus, de carcasses de fauteuils, les chaises de pailles percées, les journaux empaquetés par piles avec des morceaux de ficelle, et le chat, qui dormait dans la maison en carton que mon cousin lui avait fabriqué. Oui parce que chez Mémère, c’était l’atelier des inventions. Ma cousine et son amie Lilie faisaient des costumes de théâtre avec presque rien, les vieux draps tendus entre la balançoire, le cerisier et le prunier c’étaient des cabanes (transvasé sous la table de la véranda quand le temps était trop humide) et la véranda justement… quel atelier ! Mémère est tapissière, couturière de métier. On l’a vue un paquet de fois transformer des mètres de tissus en rideaux, en coussins pour ses clients. Et je peux vous dire qu’elle en a passé des après-midi avec mes cousins et moi, à fabriquer des coussins, des robes, des trucs et des bidules pour nos poupées. Il suffisait d’imaginer, de sortir la machine à coudre ou une aiguille et c’était parti. Il suffisait de s’aimer et d’apprendre. C’est si facile d’aimer avec Mémère.
Ma grand-mère, c’est quelqu’un ! Aujourd’hui, ma grand-mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Bien sûr, on ne va pas nier que dans les premiers temps ça prête un peu à rire. On croit qu’elle est juste un peu distraite quand elle fait deux fois l’ourlet d’une veste et que sa sœur se retrouve avec des manches trop courtes. On ricane encore quand elle fait un gâteau et qu’elle en achète un autre une heure après au supermarché. Et puis on découvre que c’est plus grave, qu’il ne s’agit pas d’étourderie mais bien d’une maladie. Alors on suit les conseils des médecins. On essaye de la garder active, de ne pas l’infantiliser, de stimuler sa mémoire. Exemple ? « Allo Mémère ? Comment vas-tu ? Qu’as-tu regardé hier à la télévision ? » « Oh mon petit, j’ai regardé le téléfilm sur Jean Moulin, c’était bien, ça m’a rappelé ma jeunesse » Bon ça a l'air d'aller… Et puis on ouvre le journal télé pour voir ce qu’il y a ce soir ? Jean Moulin ! Ce soir et non hier… Mémère, si tu pouvais faire la même chose avec les tirages de l’euromillions ça nous arrangerait drôlement dis donc ! Et quoi qu’on fasse, cette saloperie avance toujours.
Ma grand-mère, c’est quelqu’un ! Elle nous surprendra toujours. Le week-end dernier, Papa et Maman vont manger chez elle le dimanche midi. A table, où ont aussi été conviés des cousins plus éloignés, ils évoquent le souhait d’avoir un nouveau petit chat. Justement, le cousin en a un. Ni une ni deux, il file chez lui le chercher. Et voilà qu’ils s’attendrissent tous sur le petit matou d’à peine trois mois qui s’amuse d’une boulette de papier et se fait câliner sans fin. Conquis, Papa et Maman s’apprêtent à le ramener à la maison quand Mémère remonte de la cave avec la caisse à chats de quand elle gardait nos défunts minous et la gamelle qui va avec. Et oui, mes parents se sont fait souffler le chaton par ma grand-mère !
Pas plus tard qu’hier, on regarde Des Racines et des Ailes sur la restauration du château de Fontainebleau. On s’extasie sur la réfection des parquets à l’ancienne, sur le tombé parfait du dai de lit, digne du travail de ma grand-mère tient ! On s’amuse du lit du pape, agrandit pour devenir le lit conjugal d’un fils de roi. Et Maman lance « Mémère l’a visité y’a pas longtemps ce château. » Et pas plus de deux secondes après, vous ne devinerez jamais qui apparaît devant la caméra, imper beige et sac à main rouge : ma grand-mère ! Je vous assure que ça fait un choc de voir la personne dont vous parlez apparaître d’un coup à l’écran.
Enfin bref, ma grand-mère, c’est quelqu’un. C’est pas une wonderwoman, une super-mamie de l’année. C’est juste ma grand-mère. Et c’est très bien comme ça.

lundi 22 octobre 2007

La nouvelle Jeanne d’Arc

On nous a trop rabattu les oreilles avec cette histoire aujourd’hui pour que je passe à travers de la polémique et que je ne vous touche deux mots sur cette affaire. Pauvre Guy Môquet ! titrait l’excellente émission d’Yves Calvi aujourd’hui. Effectivement.
La lecture de cette lettre est tellement aberrante, que quelques mises au point s’imposent pour comprendre, avant d’en dire n’importe quoi.
Tout d’abord, aujourd’hui, j’ai entendu des gens dire « ça sert à rien, pourquoi aujourd’hui ? » Cette missive ne sert pas à rien. Elle fait parti de nos archives, de notre patrimoine et la date du 22 octobre a été choisie parce que Guy Môquet et ses camarades ont été fusillés précisément le 22 octobre 1941. La date est donc justifiable. Nabot ne l’a pas choisie arbitrairement en jouant aux fléchettes.
Qui était Guy Môquet ensuite ? Ce jeune homme, fusillé à 17 ans et demi était communiste et résistant. Arrêté en octobre 1940, il est choisi parmi des prisonniers communistes pour venger l’assassinat de Karl Hotz, chef des troupes allemandes de la Loire inférieure. Il a été choisi, pour son idéologie (ça évitait de tuer 50 bons Français disait-on à l’époque) mais aussi et surtout parce qu’il était fils de député, que son nom était connu et qu’il était un bon exemple. Il n’est pas mort pour son héroïsme dans la lutte anti-nazi mais simplement parce que son nom se diffuserait plus rapidement et en espérant qu’il ferait passer à d’autres l’envie de se dresser contre les Nazis.
Et aujourd’hui, on nous demande, par circulaire officielle dictée par le président, de lire sa lettre d’adieux à sa famille. Cette lettre n’a rien d’historique à proprement parler. C’est un simple adieu, une correspondance qui entre dans la sphère du privé mais qui est, c’est vrai, un exemple de vie de l’époque. Elle montre l’implication des jeunes dans la Résistance. Il en est un héros, au même titre que Lucie Aubrac et Jean Moulin, qui ont autant que lui la légitimité d’être célébrés aujourd’hui. Peut-être aurait-il d’ailleurs été plus judicieux de mettre en valeur plusieurs résistants plutôt qu’une seule figure, utilisée à outrance par Nabot. Et le jour le plus approprié pour cela aurait été, à mon sens, le 8 mai. Mais ça n’engage que moi. ^^

Nabot, par cette directive, n’a-t-il pas peur d’user cette lettre ? Après tout, on la lui a lue lors de son investiture, son nouvel attaché au ministère des sports a trouvé sain de la faire lire à l’équipe de France de rugby pour les motiver contre l’Argentine, et maintenant il faudrait la lire tous les ans à tous les élèves des lycées de France et de Navarre. Aujourd’hui certains établissements ont même poussé le vice jusqu’à instituer une cérémonie très officielle avec lecture de ce texte, discours de sénateurs et chorale entonnant « Le Chant des Partisans ». Pourquoi pas chanter aussi « Maréchal, nous voilà » tant qu’on y est ! Ce n’est pas ternir l’image de la Résistance, comme j’ai pu l’entendre aujourd’hui mais simplement en faire trop autour de ce texte.

Je parlais dans un post précédent de Jeanne d’Arc, mise en avant comme une figure de la nation, pour inciter les jeunes enfants de 1870 à bouter les Allemands hors de l’Alsace-Moselle. Et bien Guy Môquet est, selon moi, la nouvelle Jeanne d’Arc de Nabot. Il n’a rien à voir avec les valeurs de ce dernier. La pucelle d’Orléans qui voulait sauver la monarchie française n’avait pas non plus grand-chose en commun avec les valeurs de la République. Ils n’ont tous les deux que le mérite d’avoir aimé leur pays, lutté pour lui, avec leurs idéologies propres.
Il y a d’ailleurs, vous l’aurez remarqué, un paradoxe entre cette volonté de la part de Nabot de mettre en avant le passé, un passé proche et assez lointain à la fois, et son affirmation de vouloir faire une rupture « tranquille » dans les habitudes politiques du pays. A l’heure où l’on construit l’Europe, n’est-ce pas remettre un poids de plus sur le dos des Allemands et les reculpabiliser dans leurs erreurs passées que de mettre en avant ce texte ? Je me demande d’ailleurs pourquoi il y a une telle nécessité dans les instructions officielles de valoriser l’histoire positive de la Nation et de stigmatiser les « méchants ».
Je me souviens que c’est pour ça que j’ai voulu devenir professeur. Pour rétablir une vérité que l’on veut cacher par l’ignorance. Mon geste serait petit, certes, mais il serait juste. Bien sûr Louis XIV était un bon roi, mais ses vingt millions de Français ont souffert ; bien sûr Louis XVI n’était pas un grand, mais avait-il à son avènement les moyens de redresser réellement son royaume ? ; effectivement, on ne parle pas de Guerre du Maroc ou de la Tunisie dans la décolonisation, mais ces libérations se sont-elles réellement faites dans le plus grand calme ? ; oui Pétain a choisi le mauvais camps et les mauvais adjoints en 1940, cela fait-il de lui un sous fifre d’Hitler collaborationniste ? Je me souviens avoir fait lire mon commentaire de texte sur la défense de Philippe Pétain lors de son jugement après la guerre à ma grand-mère, toute fière de l’excellente note que j’avais obtenue. Ma grand-mère m’a remis les yeux à l’envers : la majorité des Français n’étaient ni résistants, ni collabo. La majorité des Français subissaient l’Occupation et Pétain n’était pas un sauveur, juste un homme qui avait accepté d’être la tête de l’Etat défait, de mener le peuple, alors que son propre président élu l’abandonnait.

Certains disent que cette lecture a sa légitimité puisqu’elle permet d’aborder la question de la Résistance et des jeunes dans la Seconde Guerre Mondiale en classe. En classe de Chimie ?!?!! Pourquoi vouloir à tout prix mettre en valeur un document historique qui, d’une part est déjà inscrit dans les documents à utiliser par les professeurs d’histoire, et de deux peut être abordée au lycée lors de l’étude de l’évènement. Sortie de son contexte, sans que les élèves n’en connaissent que des bribes, elle n’a aucun sens. Ou plutôt si, dans la formule Nabot, elle passe d’un intérêt historique à un intérêt patriotique, celui de rappeler que c’est lui, Nabot, qui est à l’origine de ce moment de récré pour les ados. Parce que lire un document historique en maths, sans débat ensuite, juste parce que c’est écrit dans la circulaire du ministre, ça n’a aucun intérêt, sinon celui de permettre aux élèves de finir leur nuit ou de réduire le temps de parole du professeur. Notons également que la lettre est remise aux normes naboléoniennes puisque le mot « camarade » à connotation communiste écrit par le jeune homme est remplacé par le mot « compagnons », mot à forte connotation gaulliste. En quoi est-ce intelligent et intéressant de lire un texte modifié ?

Dans l’émission, des petits texto défilent. Beaucoup posent des questions sur l’engagement du corps enseignant envers cette circulaire. Par exemple, j’ai pu lire des choses comme : « Pourquoi les enseignants, payés par l’Etat, se permettent-ils de désobéir ? » Alors ça, c’est le genre de réflexion que je ne supporte pas, de la part de personnes qui oublient un peu vite qu’ils savent aussi dire non, quand une chose ne leur convient pas, même à leur patron. Un professeur dans un reportage, affirmait lire bêtement la lettre, même s’il était prof de physique-chimie et qu’elle était malvenue dans sa matière, parce qu’il appliquait sans réfléchir la circulaire de M. Darcos, sous prétexte qu’elle émane d’un supérieur, tout simplement. Honte à lui ! Honte à tous les professeurs qui ont agit sans se poser la question de la pertinence de cette lecture et de sa portée. Ce n’est pas parce que les professeurs sont réactionnaires envers le Nabot qu’ils refusent de lire cette missive, mais bien parce qu’elle n’apporte rien sortie de son contexte. Ceux qui s’exécutent sans se demander s’ils font quelque chose d’intelligent ou non sont des moutons de Panurge. Et pour répondre à la personne qui a envoyé ce texto stupide, si tous les Français, citoyens pourtant, avaient obéit au chef de l’Etat pendant la guerre de 40, nous parlerions tous allemand ! Ce n’est pas parce qu’on est salarié de l’Education Nationale, que l’on doit se démunir de toute intelligence et répéter bêtement ce qui est dit dans les manuels. Notez que si enseigner se limitait à lire ces manuels officiels et à fermer sa gueule, les enfants pourraient les lire seuls et s’instruire chez eux !
Je pense qu’il y a une nette distinction à faire, comme le disait un des invités de Calvi, entre l’instruction et la commémoration. L’école peut être le lieu de commémoration, là n’est pas la question. On peut lire ce genre de texte pour mettre en valeur telle ou telle partie de notre histoire commune, pour rappeler aux jeunes qu’ils ne faut pas l’oublié et que d’autres avant eux se sont battus pour le monde dans lequel ils vivent (et quand on voit la France actuellement, on se dit qu’ils n’ont peut-être pas été assez nombreux à se battre !) Mais commémorer pour mettre en valeur un texte tronqué, mis en exergue par le président volontairement (que celui qui savait que Guy Môquet était autre chose qu’une station de métro avant avril me jette le premier pot de miel) cela s’appelle de la propagande. Or le professeur, quelle que soit sa matière, a un devoir de non-ingérence de ses opinions politiques au sein de sa classe. La propagande, je crois, n’entre pas dans ses compétences et c’est pourquoi je ne la lirai que dans son contexte le jour ou je me tiendrai devant mes premiers élèves.