samedi 29 décembre 2007
Bob l'éponge.
mercredi 19 décembre 2007
Télé-magouilles ?
Et oui, voilà où je veux en venir. Je suppose que vous n’avez pas raté une once du joli conte de noël qu’il nous propose. Et même pas diffusé sur TF1 en plus. Qui a dit que la Une était à Nabot ce que Télé Moscou est à Poutine ? Franchement, c’est pas gentil. Il communique pas du tout avec ses amis Mougeotte et Le Lay. Il leur a même pas encore envoyé une carte pour la nativité.
Enfin voilà, ce matin à la radio, j’entendais un gugus de l’Express dont j’ai oublié le nom critiquer ouvertement les journaux de TF1, à la botte de l’Elysée. Et voilà que PPDA est un journaleux qui ne sait que faire la promotion de ses livres, et Pernault et son méga-top journal de 13h en prend aussi pour son grade à cause qu’il défend son bout de gras et donne des leçons de journalisme à tout le monde alors que lui il y connaît queue d’ale.
Bon, c’est vrai que TF1 est la seule chaîne (et bien la seule de chez seule) qui n’ait pas traité le sujet brûlant du lifting de Cécilia. La voilà rajeunie de quinze ans, se faisant appeler Carla et prétendant être chanteuse. En tout cas, elle est l’atout cœur du président, elle l’a confirmé après les clichés-volés-posés à la parade de Disneyland. Ce à quoi la chaîne répond, PPD en tête que « Ce n’est pas de l’info, ça relève de la vie privée ». (Je cite texto ce que j’ai entendu en direct à la radio ce matin)
Ok, notre président a une conquête, ce n’est plus une rumeur. Il sort avec la people que tout le monde s’est tapé, de gauche de surcroît. Oui non parce que faut rappeler aussi que la belle s’est cognée, en plus de son Raphaël écrivain de qui elle a un fils, Mick Jagger, Vincent Perez, Charles Berling, Jean-Jacques Goldman ou encore Laurent Fabius. Rien que ça ! Nabot s’affiche donc avec ce joli minois et effectivement, c’est son problème. Après tout, on s’en fout, il peut bien sortir avec elle ou une autre, peut importe. C’est sa vie. J'ai 23 ans aujourd'hui et je m'en cogne.
Alors puisqu’il s’agit ici d’une guéguerre entre journaleux qui ont tous la même carte de presse, laissez-moi ouvrir un débat qui en fait est la question sous-jacente de cette histoire : Les journaleux peoples sont-ils de vrais journaleux ? Non parce que si la vie des peoples c'est pas de l'info, pourquoi est-ce qu'on la trouve dans TOUS les journaux ?
lundi 17 décembre 2007
Cadeaux et boules de neige
Et voilà qu’on se lance dans la dernière ligne droite, la dernière semaine avant les vacances, les derniers jours pour acquérir les cadeaux de chacun. On épuise nos ultimes énergies pour que tout soit parfait, que rien ne manque.
On choisi avec un soin méticuleux les plats du réveillon et ceux du jour de noël. On veut faire original et puis finalement on retombe toujours dans les grands classiques : foie gras, fruits de mer et bûches glacées. On a écumé les magasins divers et variés pour trouver les couleurs des décorations de la table et de la salle (même si choisir est un bien grand mot dans ce cas, vu que les magasins ont été investis par des tendances Valérie Damido et qu’en fait, si on veut autre chose… bah on n’a rien !)
On ruine notre pouvoir d’achat dans des coups de fils incessants aux proches qui partageront cette fête avec nous, pour leur expliquer le chemin, leur demander d’amener ceci cela, pour compléter ce que nous sommes bien incapables de faire, faute de temps. Et on peut être sûr que quelque chose sera oublié. Bah oui, y’en a bien un qui va se perdre dans la pampa le 25 décembre au soir ou qui va oublier son costume VIP et passer le réveillon en survêtement façon Deschiens. Les coups de fils servent aussi à se dire des "t'es où ?" et des "Je prends ça, tu crois que ça ira ?" ou encore des "Qu'est-ce que tu veux pour Noël ?" ce à quoi les gens répondent un peu au hasard tellement ils ne savent plus où donner de la tête. Sauf pour la dernière question. Mais on ne donne jamais une vraie réponse franche. En général, les plus feignants se contentent d'un "bah je sais pas" voire d'un "rien" ou d'un "ce que tu veux". Et les enfants... Ah ces chères têtes blondes qui elles savent très bien ce qu'elles veulent : LE jouet qu'on ne va pas trouver dans les trois premiers magasins, celui que tout le monde a commandé, celui là même et pas un autre : la maison de Charlotte aux Fraises code AFD775 sur le catalogue Jouets Club du mois d'octobre page 3 !!!
On emballe avec soin ces cadeaux dans des papiers qui coûtent les yeux de la tête (si si, 3,20€ le rouleau, ramené en francs c’est carrément démesuré !) On a bien fait attention de choisir les plus beaux d’entre tous, ceux qui sont "in" et qui mettront en valeur le fait qu’à travers eux, nous sommes tendance. Les plus classiques choisirons le papier uni en plastique bleu, vert, rouge, or ou argent… Ce papier de merde qui se déchire mal et qui est une vraie torture pour celui qui emballe le cadeau. Les autres choisiront les best-sellers du moment : les pères noël et les boules sur fond rouge (à ranger également dans la catégorie classique), les Winnie l’ourson (quand je pense que quand j’étais petite, il existait déjà, je l’adorait et j’étais bien la seule de mon entourage !) et les rouleaux qui ressemblent au papier peint de la dernière émission D&Co, baroque noir-blanc-rose fushia ou chocolat-crème-moka. Perso, j’ai tellement de cadeaux à emballer que j’en achète des classiques et des fashion et j’adapte selon la personne à qui le présent est destiné. J’ai commencé samedi, j’ai continué ce matin et je n’ai toujours pas finit. Faut dire que Coyotte, le chaton de 5 mois de ma grand-mère ne m’a pas trop aidé. Pendant que je rabattait un coté d’un paquet pour une de mes cousines (un sac Molly Mocket mais ça on s’en fout… Enfin non, on s’en fout pas vu que le sac a une forme tordue assez hard à emballer. Franchement, un monde ou les sacs sont en forme de nonos à toutou parce que la blondasse dedans promène quatre chiots avec une seule laisse c’est crédible ça ? … Ils connaissent pas les formes primaires chez Molly Mocket non de Dieu ?!) Bref, j’ai rabattu les premiers côtés l’un sur l’autre et je tente de m’appliquer pour refermer le troisième quand Coyotte, assis en face de moi dans un amas de sacs plastiques où il s’éclate, trouve drôle de s’élancer pour finir tête la première dans le quatrième coin du paquet pas encore fermé. Et voilà que le sac nonos de Molly Mocket est enfoncé dans la partie que j’étais en train de scotcher et qu’il faut tout défaire pour tout refaire. Encore heureux que le papier n’ai pas été déchiré, sinon j’emballais dans la seconde suivante une descente de lit en vraie peau de chat à ma grand-mère !!!
On a passé le week-end dernier à courir dans les magasins divers et variés, bousculant, cherchant avidement l’article que l’on avait repéré. Quoi ?! Comment ça plus en stock ? Je me suis ruinée le dos, les bras, les reins dans le métro à courir tout Paris, moi qui n’ai pourtant que des cadeaux… OUPS !!! Failli faire une gaffe et trahir mes secrets ^^, oubliez la phrase. Aujourd’hui encore, on se creuse la tête pour ne pas offrir un simple chèque à une personne qu’on aime.
J-7 avant le grand jour et rien n'est prêt. C’est fatiguant Noël.
mardi 11 décembre 2007
Le blues ça veut dire que je t'aime
lundi 10 décembre 2007
Cékiki ?
dimanche 9 décembre 2007
Sinistre à la dérive
samedi 8 décembre 2007
C'est grave docteur ?
mardi 4 décembre 2007
Quelle aventure !
Vendredi, ma famille et moi devions descendre à Toulouse pour faire une surprise à mon cousin qui fêtait ses 30 piges. Au programme : environ 80 personnes dans le noir déguisés en personnages de dessins animés, bd, série et célébrités des années 70-80 qui crient "JOYEUX ANNIVERSAIRE !" quand les lumières s’allument, découvrant à l’intéressé ses proches hyper mal fagotés pour son anniversaire. Le tout organisé par sa femme fraîche comme une rose, habillée en Mère Noël avec l’héritier dans la hotte. Six mois de mariage et elle lui ment déjà depuis deux mois pour lui préparer ça, c’est du propre tient ! Jusque là, pas de soucis. De quoi rire, manger, boire et faire la fête. Mais que de merdouilles pour en arriver là nom de Dieu !
Bref, mes parents profitent de leurs RTT pour fixer le départ vendredi dernier à 17h20. Moi, je me lève le matin, pas cours, je fais ma valise avant de passer à la fac chercher un sujet de capes blanc à potasser dans le train. Evidemment, le bus que je comptais prendre pour me rendre à l’école, le seul que je pouvais me permettre de prendre pour rester dans mon timing, et bien ce cher bus mes amis n’est jamais passé. Celui-là précisément ! Pas celui d’avant, pas celui de 17h que je ne prendrais pas non, le seul que je pouvais prendre bordel ! Bon, je me débrouille pour avoir quand même le sujet sans me déplacer et je rentre à la maison. A 15h40, tout le monde direction gare Montparnasse pour attraper le train de 17h20. Nous arrivons en avance et profitons de ce petit temps tranquille pour nous promener au marché de noël de la gare. A l’heure dite, nous sommes tous les quatre dans le wagon tout au bout du quai. Un joli petit compartiment avec une vingtaine de places pas plus, de quoi être peinarde avec mon devoir. Sauf qu’une maman avec son marmot incontrôlable nous ont cassé les oreilles pendant les trois quarts du trajet. Et vas-y que je gueule, que je pleure. Et non, j’ai fais croire que j’allais dormir mais en fait je crie encore plus fort histoire d’accentuer le mal de tête de la nana qui essaye de travailler à côté de moi. Résultat, efficacité de travail proche de zéro. Arrivé à Bordeaux, le train dépose les quelques chanceux arrivés à destination puis redémarre. Là, j’ai un mal de crâne monstrueux, j’ai faim ("on mangeras en arrivant chez Tatie" a dit Maman) et je déguste à toute petite dose les dernières pages du tome 7 d’Harry Potter, me délectant des mots ciselés de JK Rowling en n’ayant surtout pas envie qu’ils s’arrêtent. Quand soudain, le chauffeur du train prend la parole : "Mesdames et messieurs nous sommes arrêtés en pleine pampa pour cause de colis piégé en gare de Libourne, un quart d’heure d’arrêt." Là je fume. Evidemment, je suis dans le train, il ne pouvait pas en être autrement. C’est comme l’avion du mois de juillet, il fallait que ça arrive pile dans mon train. Il faut aussi traduire les mots de la SNCF, maintenant que je le sais, je peux vous affirmer qu’ "un quart d’heure d’arrêt" ça veut dire "une heure de retard à l’arrivée" en vrai français normal. Résultat, pas bossé dans ce foutu train, mal de crâne carabiné, une faim de loup due au ramadan surprise de Maman et plus de 6h de train au lieu des 5 initiales.
Si ça s’était arrêté là, je me serais dit que peut-être que ce n’était pas moi qui attirait les catastrophes sur les engins que j’emprunte… Sauf que le retour a sûrement été pire que l’aller. Retour en avion, histoire de rester le plus longtemps à profiter de la fête et de la famille. Nous remercions, faisons pleins de bisous (alors qu’on se revoit dans trois semaines ^^) et partons rendre la voiture de location. Rendus à Blagnac, ma cousine en plus parce qu’elle habite à la maison en ce moment et qu’elle prenait un avion peu de temps après nous, nous cherchons la bonne file pour enregistrer nos bagages. Le mec d’Air France rigole en voyant notre nom, se demande dans quel film il l’a déjà entendu, demande s’il est difficile à porter depuis. Nous rions avec lui de bon cœur puis beaucoup moins lorsqu’il nous annonce que tous les bagages de notre vol sont déjà dans la soute. En fait, à Blagnac, c’est juste la débandade parce qu’une panne de tapis roulant est survenue peu de temps avant notre arrivée. Le monsieur pèse nos valises en les estimant au coup d’œil puis nous demande de les laisser devant son comptoir, "un chariot va venir les chercher pour les mener directement dans la soute. Faites comme s’ils étaient déjà dans l’avion" nous dit-il… Mouais. Nous passons le contrôle, Maman sonne et a droit à une fouille en règle. Nous montrons patte blanche, carte d’embarquement et d’identité. Papa passe, Maman aussi, ma sœur aussi et moi… Non. "Pourquoi que vous avez ce tarif-là ? qu’elle demande la #%*µ@ de bonne femme, Vous avez moins de 25 ans ?" J’ai même pas envie de répondre à ses questions tellement je suis blasée par mon manque de bol. Je passe finalement et nous montons dans l’avion où le personnel de bord nous accueille en distribuant des sacs vomitoire parce qu’il y a du vent à Paris et que ça risque de secouer. Super. Manquerait plus qu’il s’écrase ! Nous nous asseyons et acceptons ce que l’on nous propose à boire et à manger ("quand on te donne, tu prends", vous vous souvenez ? bon) Décollage à 18h, 55 minutes de vol, arrivée 19h50… Non non y’a pas d’erreur. Quant à ma cousine qui décollait à 18h15, elle est arrivée avant nous à Orly.
Tout ça pour dire que celui qui me balance que lui aussi il a jamais de bol dans un pot de miel, je le flingue sur place !
mercredi 28 novembre 2007
Va/Va pas
Ce qui va :
- J’ai retrouvé le moral
- J’ai super bien dormi
- J’ai un bon rythme de travail et un calendrier bien rempli
- Presque tout le monde a dit « oui » pour mon anniversaire ^^
- Je prends le train vendredi pour assouvir un secret important et délirant
- Je sors ce soir avec mon chéri que j’aime tendrement
- Une rencontre de bloggeurs se profile (merci Clo)
- J’ai signé ma première dédicace de livre hier :)
- Mon chat fait le con et ça me fait rire
Ce qui ne va pas :
- J’arrive pas à trouver un bon fond de carte de l’empire byzantin sur Internet, va falloir que je le fasse moi-même et ça fait perdre du temps
- Les copains vont pas trop bien et je suis pas super dispo pour eux (biz à Clo et Guillaume)
- J’arrive pas non plus à voir les autres copains qui vont bien
- Le CAPES c’est dans trois mois et l’agreg dans quatre
- Je doute sur ma capacité à réussir un jour ce concours
- Ce soir j’offre mon cadeau d’un an à Chou mais ça va partir en sucette parce qu’il est fatigué, de mauvaise humeur, pas très motivé et qu’il travaille pour une fois demain, comme par hasard (vous avez demandé un paramerde ?) et qu’on manque de temps pour tout faire en une soirée. On se demande qui a organisé ce truc de façon aussi tordu (peut-être bien le con qui le demande)
- J’ai toujours pas ma date de code et de toute façon je fais encore trop de fautes à mon goût, donc je doute aussi de ma capacité à avoir ce putain de truc de merde un jour
- J’arrive pas à écrire mon roman, je manque de temps pour me poser face à lui et ça me gonfle.
- J’ai toujours pas gagné au loto
A part ça, tout baigne… Et vous
dimanche 25 novembre 2007
De la grève et de ses petits désagréments
Ca commence à bien faire de voir des micro-trottoirs montrant des gens déclamant des phrases toutes faites reprises à tire-larigot par les journalistes à mauvais escient. Le premier de ces mots ? GALERE. J’ouvre mon dico : 1/ navire long et bas sur l’eau, allant ordinairement à rames et quelques fois à voiles, dont l’origine remonte à l’Antiquité et qui fut utilisé jusqu’au XVIII°s comme bâtiment de guerre, notamment en Méditerranée. 2/ au pluriel, désigne la peine de ceux qui étaient condamnés à ramer sur les galères. Certes, le mot est entré comme expression dans le langage courant pour désigner une situation pénible. Mais les gens qui l’utilisent aujourd’hui pour parler des problèmes de transports ont, je pense très sincèrement, oublié à quel point ramer dans une galère pouvait être un travail pénible, au point d’en devenir un labeur d’esclave et pire, une condamnation. Mais ça, encore ça peut se supporter. Moi, la nouvelle expression in qui me met en rogne, c’est "prise d’otage" pour parler des usagers privés de transports en commun. J’aimerai voir les gens qui se disent prisonniers du système grève être vraiment pris en otage dans leur propre banque, chez eux, n’importe où. La SNCF ne les prend pas en otage. Il n’y a rien de menaçant pour les gens qui attendent sur les quais. J’imagine que être pris en otage pour de vrai, ça ne fait pas le même effet du tout. On tremble de peur, on craint pour sa vie, on pense à sa famille qui doit piquer des crises d’hystérie parce que eux aussi ont peur pour nous. Alors voilà, arrêtons d’utiliser des mots si forts qui n’ont strictement rien à voir avec la grève, qui sont très inappropriés, parce que la langue française meurt avec des petites erreurs comme celles-ci !
Y’a toujours l’excuse du « Oui mais l’Etat il va pas bien du tout, il est en faillite, faut redresser la situation, tout le monde doit faire des efforts » Quoi qu’il en soit, l’Etat en faillite a quand même octroyé 140% d’augmentation à son Nabot et des avantages fiscaux aux plus riches. On est toujours en démocratie ? Nabot est toujours le président de tous les Français ? Non parce que quand vient l’heure des manifs, il se tire juste avec les patrons en Chine et laisse ses sinistres régler la chose. Ah il était là pour les pêcheurs (qui au passage, j’adore l’anecdote, l’attendaient avec une banderole "Qu’est-ce que t’y connais au problème des pêcheurs, t’as même pas su garder ta morue !") mais dès qu’on s’attaque à une masse beaucoup plus coriace et nombreuse, y’a plus que Trou-Fillon !
Je note aussi que les gens qui râlent le plus des problèmes de transports sont très souvent ceux qui bossent dans le privé, qui croient l’image véhiculée des fonctionnaires-qu’ils-sont-des-boulets-pour-la-société-ces-grosses-feignasses, qui pensent que c’est super cool de conduire un train ou de bosser au rythme des enfants (sans prendre en compte le travail annexe, le fait de se lever à 3h du matin pour faire son Paris-Bordeaux de 7h, de ne pas dormir chez soi 3 nuits par semaines et d’être appelé les jours fériés pour la panne de secteur, le tout en se faisant traiter de bon-à-rien). Ce sont des gens la plupart du temps jaloux de la situation des fonctionnaires, qui ne mesurent pas la difficultés de leur travail, qui ne voient que les avantages qu’ils n’ont pas. Ce sont des gens qui n’ont la plupart du temps jamais mis les pieds dans une manif, qui ne font rien quand le gouvernement prend des décisions qui leur enlève le peu d’avantages qu’ils ont, qui ne bougent pas un orteil pour améliorer leur situation. Et bien qui se tait consent ! Et si les cheminots ne consentent pas, c’est tout à leur honneur.
Par ailleurs, ceux qui sont contre la grève disent souvent « ouais mais d’abord, y’a d’autres moyens de se faire entendre que de faire une grève non-surprise qui fait chier tout le monde » Franchement, citez-moi un seul moyen efficace de se faire entendre autre que celui-là. Un seul ! Il n’y en a pas, et c’est le droit de tout salarié de faire la grève. « Oui mais les gens du service public gnagnagna… » Non, y’a pas de "mais" qui tienne ! Les fonctionnaires sont des salariés comme les autres. La grève, c’est arrêter toute l’activité économique de l’entreprise pour faire chier le patron, qu’il perde de l’argent et entende vraiment les revendications (quand je dis "entendre" je parle d’une vraie écoute avec un vrai dialogue, pas un pauvre naze à une table qui négocie avec des boules quiès dans les oreilles !). La SNCF/RATP ont un moyen extraordinaire de pression grâce à la grève. Ca a le mérite d’arrêter temporairement la quasi-totalité de l’économie française, de foutre vraiment dans la merde son patron : l’Etat. Dommage que les usagers en pâtissent, mais les vendeurs d’électroménager et de lingerie pâtissent aussi des grèves des usines dans ces domaines et personne ne les plaint. Une grève ne fait jamais plaisir à personne mais c’est efficace. Soyons honnêtes, faire grève quand on est cheminot, c’est montrer un mécontentement des salariés et créer de surcroît la colère des usagers devant un Etat complètement sourd voire absent ! C’est tout bénéf’ et ils ont raison de le faire, même si ça fait suer certains. Moi je fonctionne sur le principe suivant (que pas mal de monde utilise je pense) : Quand on te donne, tu prends ; quand on te prend, tu cris !
Aspirante fonctionnaire, fille de fonctionnaire, j’en entends de belles depuis des années sur cette catégorie de travailleurs. « Ils ne foutent rien. EDF=enfant de feignants. A la poste, ils terminent à 18h, à 15h ils sont chez eux. Les profs ne travaillent que 10h par semaines, ce sont des bons à rien qui n’ont pas su faire autre chose de leur vie. A la RATP/SNCF, ils jouent au mikado, le premier qui bouge a perdu » Et j’en passe. Que de déconsidération pour ces gens qui éduquent vos enfants, vous relient à d’autres personnes, se décarcassent de jour comme de nuit pour que vous ayez du chauffage et de la lumière, se lèvent à point d’heure, travaillent nuit et jour, dimanche et jours fériés pour notre bien à tous. On donne une mauvaise image du service public, on l’insulte en continue depuis des années. Il n’a jamais rien dit. Et quand il est réellement bafoué par un gouvernement qui croit à ces idioties, il devrait encore fermer sa gueule ? On est encore en démocratie là ? Je crois que la plus belle remarque d’ignorance du genre que j’ai pu entendre c’est « Ouais de toute façon à l’EDF vous pouvez vous permettre de faire grève, vous êtes toujours payés » Alors là on atteint des summums de conneries. Parce que si on est toujours payés quand on fait la grève chez les fonctionnaires, pourquoi est-ce qu’ils se font chier à reprendre le boulot ces cons ?
jeudi 22 novembre 2007
L’élève modèle
J’ai toujours été une élève moyenne, lambda, sans problèmes. Je n’ai jamais pris d’heure de colle ou de punition personnelle, rien que du collectif. Je n’ai jamais séché de cours avant d’arriver à la fac non plus. Mes bulletins ont tous la même appréciation : élève discrète qui fait des efforts, encouragements. Elève discrète, tellement que je n’ai pas marqué mes professeurs. Pas invisible non plus car j’ai toujours su me faire entendre quand il le fallait. Mais tout de même, une élève passe partout qui culpabilisait de ne pas avoir fait correctement son devoir ou de ne pas avoir assez appris ma leçon.
Et pourtant, aujourd’hui l’élève modèle sature. Il y a un gros ras-le-bol qui règne dans sa chambre depuis deux jours. Sa chambre dont le bureau croule sur les dvd qu’elle aimerait regarder mais auxquels elle ne cède pas, de peur de culpabiliser et de perdre un point sur la copie du concours à chaque minute perdue devant ces niaiseries qui ne lui serviront pas le jour J. D’ailleurs, y’en a pas que sur le bureau, le dvd-enregistreur de Papa en est plein. La moquette de sa chambre, elle n’en connaît plus la couleur. Elle est cachée sous les piles de feuilles, de polycopiés, de classeurs, de cartes et de schémas, de fiches et de livres. Et quand ce n’est pas du matériel scolaire, ce sont les vêtements pourtant bien lavés et repassés qui traînent pliés par terre, en attendant que l’élève trouve le temps et le courage de les ranger dans son placard. Derrière le bureau, elle a aussi caché de nombreuses activités manuelles qu’elle aime tant et qu’elle ne fera que bien plus tard, quand elle culpabilisera moins de délaisser ses livres. Et ses copines ? Elle attendra son anniversaire dans un mois pour les voir… si elles sont libres.
Vous allez dire que j’exagère, que je n’ai pas tant que ça la tête dans le guidon (paradoxale comme expression en parlant de moi vu que je ne sais pas faire de vélo !) Sachez que mes seuls divertissements de la semaine sont mon heure de salsa hebdomadaire, le Destin de Lisa (si je ne suis pas en cours), les quelques films que je m’accorde pour me détendre le soir dans le salon familial avec ma maman et le temps passé avec Chou (sachant qu’on bosse aussi quand on est tout les deux). Et ce blog. Je n’arrive que rarement à continuer mon nouveau roman, qui demande une bonne documentation sur laquelle je n’ai pas le temps de me pencher. Je me suis mise à la broderie et mon ouvrage, logé sur mon imprimante, attend patiemment que je reprenne le fil de mon travail. Je sors le week-end, c’est vrai, le soir souvent, parce que la journée, je dors pour récupérer de ma semaine et je travaille.
Ca fait plus d’un mois que je ne suis pas allée au ciné, alors que le Cœur des hommes 2 est sorti et que j’ai une furieuse envie d’aller le voir, alors que Disney a sorti "Bienvenu chez les Robinson" et qu’ "Il était une fois" est en avant-première dimanche dans mon ciné habituel. Je n’ai même pas terminé de lire le dernier Harry Potter que j’ai pourtant depuis le premier week-end de sa sortie ! (Le premier qui dévoile quoi que ce soit, je le zigouille !!! ) J’en suis à peine à la moitié. Moi qui lit super vite, je suis devenue d’une lenteur affligeante. Je travaille, je fais mon élève modèle et je n’ai parfois même plus la force de lire le soir avant de me coucher.
Vous voulez que je vous dise ? Depuis hier l’élève modèle est tombée malade. Elle est atteinte d’une forte flémagite aigue. Ca ne fait pas mal, bien au contraire. Elle écoute Bénabar à donf en brodant, elle lit Harry Potter à raison de trois ou quatre chapitres dans la journée, elle regarde la télé, des dvd, elle prend le temps d’écrire, de peaufiner son « cadeau immatériel » qu’elle a offert hier soir à son chéri et qui prendra effet la semaine prochaine (une soirée en amoureux dans Paris avec resto et places pour aller voir Cabaret aux Folies Bergères pour les curieux qui se poseraient la question ^^ -note pour Chou : tu as oublié ton enveloppe tête de linotte !- ) Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’elle ne culpabilise même pas. Je viens d’apprendre que le capes blanc d’histoire grecque de demain est annulé, que les sujets étaient à tirer au secrétariat de la fac avant 17h aujourd’hui (il est 17h05 quand je l’apprend) que les secrétaires ont appelé les gens pour le leur dire (pas moi évidemment) et ben je m’en cogne complètement ! L’élève d’il y a deux jours aurait hurler à la mort sur tout le monde, maudit les secrétaires de ne pas avoir leurs fiches à jour… Et ben celle de maintenant s’en fout comme de sa première chaussette !
samedi 17 novembre 2007
Mea maxima culpa
mardi 13 novembre 2007
Pauvre Mary Quant !
mercredi 7 novembre 2007
A la mode des garçons
Ce qui m’embête le plus, c’est que j’oublie même des trucs important, genre ce que j’apprends pour le capes ou les horaires de cours (j’ai repris le créneau de Chou sur les retards systématiques).
Mais des fois, je me dis que c’est peut-être pas tout à fait de ma faute. Que c’est peut-être à cause des entourloupes de ces petits cons qui passent le concours pour la première fois, qui croient arrangeant pour tout le monde d’avancer les cours d’une demi-heure et qui ne préviennent personne de cet arrangement, pensant que le prof ferait circuler. Et bah peau de zeub, c’est la troisième fois au moins que je me fais couillonner dans l’affaire. L’autre jour, je loupe le bus donc je me lance à pied pour ne pas être en retard plus d’un quart d’heure. J’arrive cinq minutes en avance par rapport à mes prévisions, très fière de ma performance pédestre et là, coup fatal, le cours a été avancé de quinze minutes. J’ai donc 25 minutes de retard, parfaitement, vous avez tout juste en calcul mental. Aujourd’hui pareil, une demi-heure de retard dans le pif. Je sais pas trop comment qualifier mon désarroi : agaçant, énervant, gavant, stressant… gonflant ! Voilà irrépressiblement gonflant.
Ce soir, en montant dans le bus qui affichait un « service perturbé » une fois de plus, j’ai encore eu le sentiment d’être dépassée, mais pas à cause de ma mémoire. Ou plutôt si mais pas dans le même lobe je pense (ou un truc scientifique du genre). J’explique : je vois monter quelques arrêts après moi, un d’jeuns complètement dégingandé niveau look et pourtant super in. Et là, j’ai buggé. Le d’jeuns porte un jean taille basse avec une ceinture juste pour le style ornée d’une boucle plus grosse que son portable. Le d’jeuns arbore aussi une veste noire somme toute classique contrairement à sa coupe de cheveux : longs et destructuré-coiffé. Et par-dessus tout ça, le d’jeuns porte enfin un bonnet violet et une écharpe grisée en laine tricotée.
Là j’ai eu une vision des mâles de ma génération au même âge et de fait un gros choc. Non pas que les garçons de quand j’étais jeune ne s’intéressaient pas à la mode, mais ils n’étaient pas, me semble-t-il, aussi fashion victim. J’ai beau chercher, je ne me rappelle de personne au lycée et encore moins au collège qui aurait osé un look aussi hype. Je cherche encore en écrivant et ça ne me reviens pas.
De mon temps (vous voyez bien que je deviens vieille !) pour être un mec à la mode, il suffisait de ne pas avoir l’air d’un plouc. Il fallait avoir plus ou moins la même dégaine que les autres pour draguer, le charme naturel avantageant les mieux dotés.
Maintenant, les jeunes hommes s’embellissent. Ils se rasent, se parfument plus, ils prennent soin de leur peau avec des produits exclusivement conçus pour eux. Ils ont des coupes de cheveux toutes plus excentriques les unes que les autres et pas du tout stéréotypées. Cheveux longs, mi-longs, coiffés-décoiffés, courts avec gel pour les pics, longs avec gel ou savon pour une crête et j’en passe. Ils rivalisent d’originalité. Pareil au niveau des vêtements : chacun son style mais tous ont un style très à la mode finalement.
Et comble du comble, les jeunes messieurs portent des accessoires. De mémoire, celui qui débarquait au lycée avec un bonnet, même en hiver, était un naze. Ca tuait le sexe apeal d’un homme en deux secondes. Jamais les mecs de ma génération n’auraient osé porter les accessoires de mon d’jeuns du bus. Surtout en laine grises et violette tricotée façon pull-over de ski des années 80 !
Là, mon d’jeuns est cool, hype, mode, in, tout ce que vous voulez. A mon époque on l’aurait trouvé marginal avec son bonnet de schtroumpf sur la tête mais là, non. Il attire le regard de toutes les jeunes filles du bus. Le mien aussi remarquez… Je ne suis peut-être pas si vieille que ça finalement ^^
mardi 30 octobre 2007
Hé mec, t'as pas cent balles ?
jeudi 25 octobre 2007
Juste un parfum d’enfance…
Oui, parce que ma grand-mère, Mémère, comme on l’appelle, c’est quelqu’un (n’y voyez rien de péjoratif, c’est simplement l’appellation des grands-mères dans l’Est, comme dans le Sud où ils disent « mémé »).
D’abord, elle est pas comme les autres grand-mères, Mémère, elle n’est pas du tout du genre mamie gâteau qui gazouille devant ses petits-enfants. Elle n’est pas non plus de ces aïeules qui se déchargent de leur rôle en croyant que l’argent remplace l’amour. C’est pas du tout le genre de mamie excessive qui appelle toutes les deux heures ses descendants pour qu’ils viennent manger le dimanche et leurs rappeler qu’elle existe.
Mémère, elle nous prenait en vacances à 3, 4 et elle avait même pas l’air débordée. Elle s’occupait de nous, de mon grand-père, de ses clients. Il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée, mais elle faisait tout, trop facile. Et quand on était chez elle, pas question de nous laisser pourrir devant la télé. On allait faire des grandes promenades, on apprenait des rudiments de jardinage (je récolte super bien les framboises et les cerises sur les arbres maintenant ^^) On faisait des gaufres et des crêpes qu’on mangeait au coin du feu devant les Grosses têtes. Même la coupure d’électricité de trois heures le jour du nouvel an c’était pas un problème et ça ne gâchait rien. Mémère dégage de la sérénité. On allait dénicher des trésors dans son grenier où cohabitaient les montagnes de tissus, de carcasses de fauteuils, les chaises de pailles percées, les journaux empaquetés par piles avec des morceaux de ficelle, et le chat, qui dormait dans la maison en carton que mon cousin lui avait fabriqué. Oui parce que chez Mémère, c’était l’atelier des inventions. Ma cousine et son amie Lilie faisaient des costumes de théâtre avec presque rien, les vieux draps tendus entre la balançoire, le cerisier et le prunier c’étaient des cabanes (transvasé sous la table de la véranda quand le temps était trop humide) et la véranda justement… quel atelier ! Mémère est tapissière, couturière de métier. On l’a vue un paquet de fois transformer des mètres de tissus en rideaux, en coussins pour ses clients. Et je peux vous dire qu’elle en a passé des après-midi avec mes cousins et moi, à fabriquer des coussins, des robes, des trucs et des bidules pour nos poupées. Il suffisait d’imaginer, de sortir la machine à coudre ou une aiguille et c’était parti. Il suffisait de s’aimer et d’apprendre. C’est si facile d’aimer avec Mémère.
Ma grand-mère, c’est quelqu’un ! Aujourd’hui, ma grand-mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Bien sûr, on ne va pas nier que dans les premiers temps ça prête un peu à rire. On croit qu’elle est juste un peu distraite quand elle fait deux fois l’ourlet d’une veste et que sa sœur se retrouve avec des manches trop courtes. On ricane encore quand elle fait un gâteau et qu’elle en achète un autre une heure après au supermarché. Et puis on découvre que c’est plus grave, qu’il ne s’agit pas d’étourderie mais bien d’une maladie. Alors on suit les conseils des médecins. On essaye de la garder active, de ne pas l’infantiliser, de stimuler sa mémoire. Exemple ? « Allo Mémère ? Comment vas-tu ? Qu’as-tu regardé hier à la télévision ? » « Oh mon petit, j’ai regardé le téléfilm sur Jean Moulin, c’était bien, ça m’a rappelé ma jeunesse » Bon ça a l'air d'aller… Et puis on ouvre le journal télé pour voir ce qu’il y a ce soir ? Jean Moulin ! Ce soir et non hier… Mémère, si tu pouvais faire la même chose avec les tirages de l’euromillions ça nous arrangerait drôlement dis donc ! Et quoi qu’on fasse, cette saloperie avance toujours.
Ma grand-mère, c’est quelqu’un ! Elle nous surprendra toujours. Le week-end dernier, Papa et Maman vont manger chez elle le dimanche midi. A table, où ont aussi été conviés des cousins plus éloignés, ils évoquent le souhait d’avoir un nouveau petit chat. Justement, le cousin en a un. Ni une ni deux, il file chez lui le chercher. Et voilà qu’ils s’attendrissent tous sur le petit matou d’à peine trois mois qui s’amuse d’une boulette de papier et se fait câliner sans fin. Conquis, Papa et Maman s’apprêtent à le ramener à la maison quand Mémère remonte de la cave avec la caisse à chats de quand elle gardait nos défunts minous et la gamelle qui va avec. Et oui, mes parents se sont fait souffler le chaton par ma grand-mère !
Enfin bref, ma grand-mère, c’est quelqu’un. C’est pas une wonderwoman, une super-mamie de l’année. C’est juste ma grand-mère. Et c’est très bien comme ça.
lundi 22 octobre 2007
La nouvelle Jeanne d’Arc
La lecture de cette lettre est tellement aberrante, que quelques mises au point s’imposent pour comprendre, avant d’en dire n’importe quoi.
Tout d’abord, aujourd’hui, j’ai entendu des gens dire « ça sert à rien, pourquoi aujourd’hui ? » Cette missive ne sert pas à rien. Elle fait parti de nos archives, de notre patrimoine et la date du 22 octobre a été choisie parce que Guy Môquet et ses camarades ont été fusillés précisément le 22 octobre 1941. La date est donc justifiable. Nabot ne l’a pas choisie arbitrairement en jouant aux fléchettes.
Qui était Guy Môquet ensuite ? Ce jeune homme, fusillé à 17 ans et demi était communiste et résistant. Arrêté en octobre 1940, il est choisi parmi des prisonniers communistes pour venger l’assassinat de Karl Hotz, chef des troupes allemandes de la Loire inférieure. Il a été choisi, pour son idéologie (ça évitait de tuer 50 bons Français disait-on à l’époque) mais aussi et surtout parce qu’il était fils de député, que son nom était connu et qu’il était un bon exemple. Il n’est pas mort pour son héroïsme dans la lutte anti-nazi mais simplement parce que son nom se diffuserait plus rapidement et en espérant qu’il ferait passer à d’autres l’envie de se dresser contre les Nazis.
Et aujourd’hui, on nous demande, par circulaire officielle dictée par le président, de lire sa lettre d’adieux à sa famille. Cette lettre n’a rien d’historique à proprement parler. C’est un simple adieu, une correspondance qui entre dans la sphère du privé mais qui est, c’est vrai, un exemple de vie de l’époque. Elle montre l’implication des jeunes dans la Résistance. Il en est un héros, au même titre que Lucie Aubrac et Jean Moulin, qui ont autant que lui la légitimité d’être célébrés aujourd’hui. Peut-être aurait-il d’ailleurs été plus judicieux de mettre en valeur plusieurs résistants plutôt qu’une seule figure, utilisée à outrance par Nabot. Et le jour le plus approprié pour cela aurait été, à mon sens, le 8 mai. Mais ça n’engage que moi. ^^
Nabot, par cette directive, n’a-t-il pas peur d’user cette lettre ? Après tout, on la lui a lue lors de son investiture, son nouvel attaché au ministère des sports a trouvé sain de la faire lire à l’équipe de France de rugby pour les motiver contre l’Argentine, et maintenant il faudrait la lire tous les ans à tous les élèves des lycées de France et de Navarre. Aujourd’hui certains établissements ont même poussé le vice jusqu’à instituer une cérémonie très officielle avec lecture de ce texte, discours de sénateurs et chorale entonnant « Le Chant des Partisans ». Pourquoi pas chanter aussi « Maréchal, nous voilà » tant qu’on y est ! Ce n’est pas ternir l’image de la Résistance, comme j’ai pu l’entendre aujourd’hui mais simplement en faire trop autour de ce texte.
Je parlais dans un post précédent de Jeanne d’Arc, mise en avant comme une figure de la nation, pour inciter les jeunes enfants de 1870 à bouter les Allemands hors de l’Alsace-Moselle. Et bien Guy Môquet est, selon moi, la nouvelle Jeanne d’Arc de Nabot. Il n’a rien à voir avec les valeurs de ce dernier. La pucelle d’Orléans qui voulait sauver la monarchie française n’avait pas non plus grand-chose en commun avec les valeurs de la République. Ils n’ont tous les deux que le mérite d’avoir aimé leur pays, lutté pour lui, avec leurs idéologies propres.
Il y a d’ailleurs, vous l’aurez remarqué, un paradoxe entre cette volonté de la part de Nabot de mettre en avant le passé, un passé proche et assez lointain à la fois, et son affirmation de vouloir faire une rupture « tranquille » dans les habitudes politiques du pays. A l’heure où l’on construit l’Europe, n’est-ce pas remettre un poids de plus sur le dos des Allemands et les reculpabiliser dans leurs erreurs passées que de mettre en avant ce texte ? Je me demande d’ailleurs pourquoi il y a une telle nécessité dans les instructions officielles de valoriser l’histoire positive de la Nation et de stigmatiser les « méchants ».
Je me souviens que c’est pour ça que j’ai voulu devenir professeur. Pour rétablir une vérité que l’on veut cacher par l’ignorance. Mon geste serait petit, certes, mais il serait juste. Bien sûr Louis XIV était un bon roi, mais ses vingt millions de Français ont souffert ; bien sûr Louis XVI n’était pas un grand, mais avait-il à son avènement les moyens de redresser réellement son royaume ? ; effectivement, on ne parle pas de Guerre du Maroc ou de la Tunisie dans la décolonisation, mais ces libérations se sont-elles réellement faites dans le plus grand calme ? ; oui Pétain a choisi le mauvais camps et les mauvais adjoints en 1940, cela fait-il de lui un sous fifre d’Hitler collaborationniste ? Je me souviens avoir fait lire mon commentaire de texte sur la défense de Philippe Pétain lors de son jugement après la guerre à ma grand-mère, toute fière de l’excellente note que j’avais obtenue. Ma grand-mère m’a remis les yeux à l’envers : la majorité des Français n’étaient ni résistants, ni collabo. La majorité des Français subissaient l’Occupation et Pétain n’était pas un sauveur, juste un homme qui avait accepté d’être la tête de l’Etat défait, de mener le peuple, alors que son propre président élu l’abandonnait.
Certains disent que cette lecture a sa légitimité puisqu’elle permet d’aborder la question de la Résistance et des jeunes dans la Seconde Guerre Mondiale en classe. En classe de Chimie ?!?!! Pourquoi vouloir à tout prix mettre en valeur un document historique qui, d’une part est déjà inscrit dans les documents à utiliser par les professeurs d’histoire, et de deux peut être abordée au lycée lors de l’étude de l’évènement. Sortie de son contexte, sans que les élèves n’en connaissent que des bribes, elle n’a aucun sens. Ou plutôt si, dans la formule Nabot, elle passe d’un intérêt historique à un intérêt patriotique, celui de rappeler que c’est lui, Nabot, qui est à l’origine de ce moment de récré pour les ados. Parce que lire un document historique en maths, sans débat ensuite, juste parce que c’est écrit dans la circulaire du ministre, ça n’a aucun intérêt, sinon celui de permettre aux élèves de finir leur nuit ou de réduire le temps de parole du professeur. Notons également que la lettre est remise aux normes naboléoniennes puisque le mot « camarade » à connotation communiste écrit par le jeune homme est remplacé par le mot « compagnons », mot à forte connotation gaulliste. En quoi est-ce intelligent et intéressant de lire un texte modifié ?
Dans l’émission, des petits texto défilent. Beaucoup posent des questions sur l’engagement du corps enseignant envers cette circulaire. Par exemple, j’ai pu lire des choses comme : « Pourquoi les enseignants, payés par l’Etat, se permettent-ils de désobéir ? » Alors ça, c’est le genre de réflexion que je ne supporte pas, de la part de personnes qui oublient un peu vite qu’ils savent aussi dire non, quand une chose ne leur convient pas, même à leur patron. Un professeur dans un reportage, affirmait lire bêtement la lettre, même s’il était prof de physique-chimie et qu’elle était malvenue dans sa matière, parce qu’il appliquait sans réfléchir la circulaire de M. Darcos, sous prétexte qu’elle émane d’un supérieur, tout simplement. Honte à lui ! Honte à tous les professeurs qui ont agit sans se poser la question de la pertinence de cette lecture et de sa portée. Ce n’est pas parce que les professeurs sont réactionnaires envers le Nabot qu’ils refusent de lire cette missive, mais bien parce qu’elle n’apporte rien sortie de son contexte. Ceux qui s’exécutent sans se demander s’ils font quelque chose d’intelligent ou non sont des moutons de Panurge. Et pour répondre à la personne qui a envoyé ce texto stupide, si tous les Français, citoyens pourtant, avaient obéit au chef de l’Etat pendant la guerre de 40, nous parlerions tous allemand ! Ce n’est pas parce qu’on est salarié de l’Education Nationale, que l’on doit se démunir de toute intelligence et répéter bêtement ce qui est dit dans les manuels. Notez que si enseigner se limitait à lire ces manuels officiels et à fermer sa gueule, les enfants pourraient les lire seuls et s’instruire chez eux !
Je pense qu’il y a une nette distinction à faire, comme le disait un des invités de Calvi, entre l’instruction et la commémoration. L’école peut être le lieu de commémoration, là n’est pas la question. On peut lire ce genre de texte pour mettre en valeur telle ou telle partie de notre histoire commune, pour rappeler aux jeunes qu’ils ne faut pas l’oublié et que d’autres avant eux se sont battus pour le monde dans lequel ils vivent (et quand on voit la France actuellement, on se dit qu’ils n’ont peut-être pas été assez nombreux à se battre !) Mais commémorer pour mettre en valeur un texte tronqué, mis en exergue par le président volontairement (que celui qui savait que Guy Môquet était autre chose qu’une station de métro avant avril me jette le premier pot de miel) cela s’appelle de la propagande. Or le professeur, quelle que soit sa matière, a un devoir de non-ingérence de ses opinions politiques au sein de sa classe. La propagande, je crois, n’entre pas dans ses compétences et c’est pourquoi je ne la lirai que dans son contexte le jour ou je me tiendrai devant mes premiers élèves.