dimanche 31 août 2008

Maladie incurable

D’aucun diront que je me prends encore la tête pour rien. Que tout cela n’est qu’une vaste blague, qu’il n’y a aucun sous-entendu, aucun mal à trouver dans cette affaire. Ce n’est que pour rire. N’empêche que ! Peut-être suis-je une chieuse qui cherche la petite bête partout et surtout là où elle n’est pas ; peut-être que je me prends le chou avec des réflexions sans queue ni tête mais je reste persuadée que derrière chaque acte se cache une signification profondément enfouie et qu’il est parfois bon de se remémorer pourquoi l’on agit ainsi.

L’affaire n’est pas grave. Loin de là. Oui mais voilà, Chou a été enterrer la vie de garçon d’un de ses copains. Quoi de plus normal me direz-vous ? C’est vrai, il n’y a aucun mal à cela. Seulement quand Chou m’a exposé le programme des festivités du week-end prévu par le témoin du fiancé (son second témoin étant une femme, elle a été exclue d’office de la fiesta entre couilles) il n’avait pas capté le gros sous-entendu que le témoin y avait glissé. Voici l’emploi du temps :
- Vendredi soir : rassemblement général chez le témoin pour dîner puis, à une heure avancée de la soirée, descente pour faire la fête sur Paris et enfin, fin de nuit chez un des copains.
- Samedi : départ tôt dans la matinée pour l’Auvergne afin de profiter du week-end sport concocté : au menu du jour : quad.
- Dimanche : rafting puis retour de chacun dans ses foyers.
Il est vrai que le programme est alléchant. Fête et sports, après les JO, on reste dans le thème. Ce que Chou n’avait pas calculé (que personnellement j’ai décelé à la seconde où il me l’a annoncé), c’est ce qui se cachait derrière "descente pour faire la fête sur Paris".
Réfléchissons deux minutes sur la question. Un enterrement de vie de garçon organisé par un célibataire de longue date. La Lozère n’étant pas réputée pour ses établissements d’effeuillage érotique féminin, il devient clair que la soirée programmée sur Paname va se passer dans l’un d’eux. Surtout sachant que le témoin, chose aberrante à mon sens, n’a cure du fait que le fiancé n’a pas spécialement envie d’un tel cadal pour son enterrement de vie de garçon. Il part du principe que la dernière soirée de son pote lui appartient pleine et entière et qu’il peut en faire ce que bon lui semble. La preuve, le programme qu’il avait imaginé au départ était un week-end à Amsterdam et pas pour aller voir les tableaux de Van Gogh.
Bref. Je ne dis pas que je suis contre ce genre de manifestations de testostérone lors de ces soirées entre couilles. Je ne dis pas non plus que je trouve ça parfaitement normal que les hommes (et les femmes d’ailleurs, messieurs, il n’y a aucun féminisme dans mon propos, simplement mon exemple est masculin, si vous souhaitez, remplacez "copains" par "copines", et "établissement d’effeuillage érotique féminin" par "spectacle de chippendales" ^^) aillent se rincer l’œil. Personnellement, je ne le prendrai pas mal si on me l’offrait, je l’offrirai si cela faisait plaisir à une de mes amies pour son enterrement de vie de jeune fille mais en aucun cas je ne forcerai quelqu’un à y assister. Cela dit, cela ne me botte pas plus que ça qu’un monsieur muscle tout huileux (soi-disant que ça fait plus beau) se dessape et me suggère des choses que ma pudeur refuse d’imaginer (j’ai de la famille qui lit mon blog, merci de votre indulgence chers lecteurs pour mon innocence feinte). Mais en y réfléchissant bien, je trouve très insultant d’offrir ce genre de spectacle pour un enterrement de vie de garçon/jeune fille. Que suggère ce genre de cadal au fond ? J’ai un certain nombre d’hypothèses sur le sujet.
Bien sûr la raison la plus donnée par ces messieurs est celle selon laquelle ses potes doivent lui montrer tout ce qu’il abandonne comme liberté en se laissant passer la corde au cou. Mais pour moi, cela peut aussi sous-entendre que le futur marié n’aura plus une vie sexuelle épanouie après son mariage, et qu’il faut bien qu’il en profite son dernier soir. Ou encore que l’heureuse élue n’est pas assez jolie pour le satisfaire ce qui justifie qu’il en prenne plein les yeux avant de s’astreindre à s’allonger tous les soirs de sa vie aux côtés d’une dondon. Pire, la fiancée n’est pas assez experte en jeux érotiques pour satisfaire son époux, c’est pourquoi il faut qu’il profite de l’expérience de putes (si si messieurs, une femme qui se déshabille pour de l’argent, c’est une pute selon moi) pour pouvoir guider sa compagne dans leurs futurs ébats.
Quelle que soit la justification : DE QUOI J’ME MELE ??? Non mais c’est vrai ça ! Qu’est-ce qu’ils en savent les copains célibataires et en-couple-pas-mariés sur les libertés que leur pote aura ou pas après ses noces ? Qu’est-ce qui leur dit que leur pote n’est ou ne sera pas satisfait du corps de sa femme et de ce qu’elle en fait ? S’il l’a choisie, c’est qu’elle lui plaît bien non ? C’est fini le temps où les hommes se marient par raison et sans avoir au préalable eu de rapports charnels avec leurs promises !!! S’ils pensent cela à propos du mariage, je comprends pourquoi certains restent célibataires un bon moment ! Qui voudrait d’un homme pensant ainsi franchement ?
Je m’emporte. Je sais. Mais qu’y puis-je ? Je ne supporte pas l’idée que Chou ait assisté à l’effeuillage de cinq putes même s’il n’était pas leur centre d’attention de la soirée (oui chers lecteurs, le fiancé de ce week-end en a eu CINQ !!! sympas les copains !) sous prétexte d’enterrer la vie de garçon de son pote. Je suis jalouse et hyper complexée, c’est vrai et je n’ai toujours pas trouvé de remède à cela… Quelqu’un ?

dimanche 3 août 2008

Ce cher Marc...

Un coup de coeur pour une fois, un vrai. Parce qu'à bien y regarder, j'en ai pas tant que ça des coups de coeur. Beaucoup plus de choses sur ma vie (trop sûrement) et de coups de gueule (pas assez, très certainement). Je vous passerai donc le récit de ma colo au pays du naturisme, trop portée sur moi, ma vie, mon oeuvre, malgré le fait qu'il y ai de grandes choses à raconter en drôle et en moins drôle. Au passage, Clo, j'ai trouvé le mec qu'il te faut !

Le fait est que pendant cette colo, j'ai eu du temps, beaucoup de temps. Et comme l'organisme avec lequel je travaille veut que nous incitions les jeunes à lire, je n'ai rien trouvé de mieux pour tuer le temps que de lire moi-même de gros volumes qu'ils ne manquaient jamais de remarquer et sur lequel ils me posaient des questions. Bingo ! Même si en quinze jours, ils n'ont lu que la presse quotidienne et les quelques bd que contenait notre cantine-bibliothèque, ils se sont intéressés aux livres que je lisais et étant donné qu'ils ont tous entre 15 et 17 ans, c'est déjà pour moi une grande victoire.

Le livre de ces quinze jours (j'ai eu le temps d'en lire plusieurs, c'est dire si j'avais du temps pour une fois !) c'est sans conteste le dernier ouvrage de ce cher Marc : « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites »

Marc, c'est un auteur qui a su se démarquer des autres en faisant se froler le réel et l'irréel. Quand on ouvre un de ces livres pour la première fois, on est tout de suite happés par la magie qui se dégage de sa plume. Tout semble si vraissemblable au début puis vire à l'incroyable pour finalement s'achever dans une leçon de bonheur simple, une réflexion sur la vie que nous menons et notre attitude envers notre entourage. Et quand on passe à un deuxième livre, on s'amuse à retrouver des références, des lieux, des personnages communs qui créent son univers à lui. Unique. Magique.

Pour moi, c'est une valeur sûre de la littérature française. Je sais que ses livres, je vais les aimer. D'abord parce que je trouve leurs couvertures très sympa, toutes ; et puis parce que je guette les sorties et aussi les émissions promotionnelles qu'il peut faire. Je suis à chaque fois subjuguée par la philosophie de cet homme lorsqu'il parle de ses oeuvres. Sa modestie aussi. Et sa voix, calme et posée, ne donne pas l'impression de vouloir nous fourguer à tout prix son bouquin. Il n'a pas l'air de faire cela pour être lu, pour vendre, mais pour partager.

Le ton du post semble mieleux et pourtant, j'avais juré de ne jamais plus acheter un seul de ses ouvrages. Marc m'avait déçue. Il s'était attaqué au genre historique pur dans « Les enfants de la liberté ». Enthousiaste, je m'étais précipité sur l'oeuvre. Mais je n'y ai pas retrouvé le style que j'aimais. Un peu lassée des histoires qui à la réflexion me paraissaient toutes semblables, j'avais juré.

Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis. En entendant ce cher Marc parler de « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites » à la radio, j'ai craqué. La fête des mères approchant, le cadal de Maman était tout trouvé. Et en faisant ma valise pour la colo, je l'y ai glissé.

Pour une fois, « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites » n'est pas un roman-à-l'eau-de-rose-fantastique. Ou presque. Pas comme ses frères ainés en tout cas. Imaginez. Une jeune femme, Julia, s'apprête à se marier quand le secrétaire particulier de son père (avec lequel elle a des relations conflictuelles depuis 20 ans) l'appelle pour lui annoncer que son père ne viendra pas à la cérémonie. Et pour cause ! Il est mort et on l'enterre le jour du mariage. Annulant donc ses noces, Julia enterre son père et se noie dans le travail. Le lendemain, chez elle, une énorme caisse est livrée. Dedans, un robot à l'image parfaite de son père se met en action. Il lui explique qu'il possède la mémoire de son défunt paternel et qu'ils ont six jours à passer ensemble. Six jours pour se dire toutes ces choses qu'ils ne se sont pas dites. Six jours pour que Julia apprenne qui était son père, réapprenne à l'aimer pour finalement en faire le deuil.

Vous voyez, pas d'histoire d'amour qui traversent les siècles, pas de romance entre l'envoyée de Dieu et celui du diable, ni même de rencontre entre un homme et un fantôme. Juste une histoire d'amour entre un père et sa fille. Un sentiment que ce cher Marc définit comme le vrai amour, le seul qui vaut d'être vécu. Un sentiment qu'on ne mesure jamais assez bien avec ses propres parents.

Un livre qui mérite d'être lu et qui bouleverse de la première à la dernière lettre. Un livre de ce cher Marc quoi ^^