mercredi 7 novembre 2007

A la mode des garçons

Je me sens vieille. J’vous jure, c’est carrément pas drôle. Ma vieillesse commence par le fait que j’ai une mémoire de poisson rouge. Je ne retiens rien de ce qu’on me dit, rien de ce que je fais. Des fois, j’entre dans une pièce avec une intention très précise, que j’oubli à l’instant ou j’en franchis le seuil. Et me voilà bras ballants dans la pièce à chercher ce que je suis venue faire dedans. Je vais même jusqu’à faire demi-tour parfois pour m’en souvenir. J’oubli tout, c’est fou.
Ce qui m’embête le plus, c’est que j’oublie même des trucs important, genre ce que j’apprends pour le capes ou les horaires de cours (j’ai repris le créneau de Chou sur les retards systématiques).
Mais des fois, je me dis que c’est peut-être pas tout à fait de ma faute. Que c’est peut-être à cause des entourloupes de ces petits cons qui passent le concours pour la première fois, qui croient arrangeant pour tout le monde d’avancer les cours d’une demi-heure et qui ne préviennent personne de cet arrangement, pensant que le prof ferait circuler. Et bah peau de zeub, c’est la troisième fois au moins que je me fais couillonner dans l’affaire. L’autre jour, je loupe le bus donc je me lance à pied pour ne pas être en retard plus d’un quart d’heure. J’arrive cinq minutes en avance par rapport à mes prévisions, très fière de ma performance pédestre et là, coup fatal, le cours a été avancé de quinze minutes. J’ai donc 25 minutes de retard, parfaitement, vous avez tout juste en calcul mental. Aujourd’hui pareil, une demi-heure de retard dans le pif. Je sais pas trop comment qualifier mon désarroi : agaçant, énervant, gavant, stressant… gonflant ! Voilà irrépressiblement gonflant.
Ce soir, en montant dans le bus qui affichait un « service perturbé » une fois de plus, j’ai encore eu le sentiment d’être dépassée, mais pas à cause de ma mémoire. Ou plutôt si mais pas dans le même lobe je pense (ou un truc scientifique du genre). J’explique : je vois monter quelques arrêts après moi, un d’jeuns complètement dégingandé niveau look et pourtant super in. Et là, j’ai buggé. Le d’jeuns porte un jean taille basse avec une ceinture juste pour le style ornée d’une boucle plus grosse que son portable. Le d’jeuns arbore aussi une veste noire somme toute classique contrairement à sa coupe de cheveux : longs et destructuré-coiffé. Et par-dessus tout ça, le d’jeuns porte enfin un bonnet violet et une écharpe grisée en laine tricotée.
Là j’ai eu une vision des mâles de ma génération au même âge et de fait un gros choc. Non pas que les garçons de quand j’étais jeune ne s’intéressaient pas à la mode, mais ils n’étaient pas, me semble-t-il, aussi fashion victim. J’ai beau chercher, je ne me rappelle de personne au lycée et encore moins au collège qui aurait osé un look aussi hype. Je cherche encore en écrivant et ça ne me reviens pas.
De mon temps (vous voyez bien que je deviens vieille !) pour être un mec à la mode, il suffisait de ne pas avoir l’air d’un plouc. Il fallait avoir plus ou moins la même dégaine que les autres pour draguer, le charme naturel avantageant les mieux dotés.
Maintenant, les jeunes hommes s’embellissent. Ils se rasent, se parfument plus, ils prennent soin de leur peau avec des produits exclusivement conçus pour eux. Ils ont des coupes de cheveux toutes plus excentriques les unes que les autres et pas du tout stéréotypées. Cheveux longs, mi-longs, coiffés-décoiffés, courts avec gel pour les pics, longs avec gel ou savon pour une crête et j’en passe. Ils rivalisent d’originalité. Pareil au niveau des vêtements : chacun son style mais tous ont un style très à la mode finalement.
Et comble du comble, les jeunes messieurs portent des accessoires. De mémoire, celui qui débarquait au lycée avec un bonnet, même en hiver, était un naze. Ca tuait le sexe apeal d’un homme en deux secondes. Jamais les mecs de ma génération n’auraient osé porter les accessoires de mon d’jeuns du bus. Surtout en laine grises et violette tricotée façon pull-over de ski des années 80 !
Là, mon d’jeuns est cool, hype, mode, in, tout ce que vous voulez. A mon époque on l’aurait trouvé marginal avec son bonnet de schtroumpf sur la tête mais là, non. Il attire le regard de toutes les jeunes filles du bus. Le mien aussi remarquez… Je ne suis peut-être pas si vieille que ça finalement ^^

3 commentaires:

Une fille qui se prend pour la fée clochette a dit…

tant qu'il(s) se coiffe(nt), ni s'habille(nt) façon Tektonik, moi ça me va.. mdr!
Chez moi c'est plutot les profs qui veulent avancer les cours pour pas etre coincés dans les bouchons! ^^

Anonyme a dit…

Mdr ne viens surtout pas dans mon lycée alors!
Les garçons sont parfois plus "à la mode" que les filles!

Par contre moi ce qui me désole c'est le regard des hommes dès qu'on devient un peu sexy.
Aujourd'hui par exemple je suis tout à fait présentable (pas vulgaire du tout) mais ma robe est un peu courte (mi cuisse) mais contrebalancé par un col roulé mais vu que j'ai mis de jolies bottes et que mes cheveux font que je passe pas inaperçue bin j'ai euh au moins 15klaxons ou regards de travers sur 2trajets... Et il m'en reste deux des trajets :'(

ça donne envie de mettre un pantalon large et un gros pull informe! Je suis pas de la viande! Et je suis pas vulgaire alors qu'est-ce que ce serait si j'étais vraiment vulgaire!

Ziboux a dit…

effectivement, je suis sûre que tu n'étais pas vulgaire pour un sou. Ca m'est aussi arrivé d'avoir l'impression d'être un morceau de viande prêt à cuire et c'est vrai que c'est tout sauf plaisant. Mais que veux tu ? Depuis la nuit des temps, les jambes des femmes sont l'objet du désir et surtout du fantasme masculin...
Ca me donne une idée pour un nouveau post tiens ^^