mardi 30 octobre 2007

Hé mec, t'as pas cent balles ?

8h00 - Dans le métro, Christine fait la manche. Elle a dormi dans une tente décathlon plantée sur le macadam, face à la bourse. En en sortant ce matin, elle a vu les premiers hommes d'affaires, costumes-cravates Armani s'engouffrer dans le batiment à colonnes pour se mettre à l'abri du froid humide de Paris. Ils ne l'ont même pas regardée. Pas plus que ces tentes rouges plantées là pour protester. Christine est SDF, elle est invisible. Invisible pour eux, comme pour les gens qui ne lui accordent pas la politesse d'un "non" quand elle leur demande une pièce, juste une. De n'importe quelle valeur. Même un ticket resto s'ils préfèrent. C'est seulement pour s'acheter un petit quelque chose chez le vendeur de viennoiseries et sandwiches qui trône dans le RER. C'est seulement pour se réchauffer avec un café, même mauvais, le sentir couler dans sa gorge. C'est seulement pour ne pas finir comme Robert qui dort sur le carrelage du métro, le nez dans sa bouteille de rouge. Pour ne pas perdre espoir...
10h - Martin est tout rouge. Il ne se sent pas très bien. Il a chaud. Il revérifie pour la cinquantième fois qu'il a tout, bien en ordre dans sa malette. Il attend sur une chaise, juste en face de la porte du bureau de son patron. Martin a deux enfants qu'il ne voit qu'à peine. Il travaille tant. 9h-20h tous les jours depuis plus de trois ans. Trois ans qu'il mange aussi dans son bureau, qu'il perd des vacances parce qu'il est tellement indispensable qu'il n'arrive pas à les poser. Et quand il est enfin chez lui, qu'il peut emmener Chloé et Tom voir le dernier Disney au cinéma, juste eux trois, son portable sonne, sa collègue est débordée, elle ne trouve pas les documents. Il parle juste une demie-heure, ils iront à la séance suivante. Martin a tout accepté et aujourd'hui, il va entrer dans ce bureau, s'assoire dans ce siège en cuir design et inconfortable et demander à son patron de bien vouloir revoir son salaire, parce qu'il travaille beaucoup et ne gagne pas ce qu'il mérite. Paperasse à l'appui, il a quand même peur. Son patron pourrait refuser...
15h - Sabine et Stéphanie s'embrasse en pleine place de la Bastille. Elles prennent les pancartes, les uniformes d'infirmières qu'elles portent tous les jours à l'hôpital, criblés des réclamations inscrites au feutre noir qu'elles et leurs collègues voudraient tant obtenir après cette grève. Elles ne seront pas payées aujourd'hui, mais peu importe, elles croient en leur métier. Elles pensent que la santé des Français intéresse les grands tout en haut de la pyramide, que de gueuler dans la rue pour obtenir plus de moyens pour sauver des vies va changer quelque chose. Elles pensent à Stéphanie qui va encore changer d'horaires de travail, parce que faute d'argent, la maternité de l'hôpital où elle travaille va fermer. Tout sourire, elles scandent des slogans qu'ils n'entendent pas ou mal. Elles n'auront plus de voix ce soir... quand elles iront prendre leur service de nuit.
16h30 - Hakim rentre de l'école. Devant lui, Constant et sa maman marchent aussi. Il n'a pas bien compris la leçon de grammaire de la maîtresse aujourd'hui. Constant raconte que lui non plus il n'a pas compris. Patiente, sa maman lui dit qu'après le goûter, elle lui expliquera. Chez Hakim, personne ne peut expliquer, ses parents parlent si mal français. Elle lui demande ce qu'il veut d'ailleurs pour son quatre heure. Constant entre avec elle dans la boulangerie et en ressort quelques instant plus tard avec un pain au chocolat, tout chaud. Hakim peut le sentir à deux mètres. Son ventre le tenaille, il gargouille. Il rève lui aussi d'une bonne chocolatine aérienne. Il continue son chemin. Au détour d'un trotoir, il voit sur le sol un petit cercle tout jaune, il brille. En se penchant, Hakim ramasse une pièce de 50 centimes. Ravi, il fait vite demi tour. Il aura peut-être un gouter finalement. Il entre et regarde l'étalage du boulanger. Mais pour 50 centimes, 3,5 francs, il ne peut s'acheter aucune des patisseries de la boutique. Il avise les pains au chocolat, 80 cents, les croissants, 60 cents; se rabat sur les sucettes... 60 cents aussi. Et les bonbons? Pour 50 cents, il peut au mieux en avoir dix, tout petits. Tant pis...
20h - Le journal télévisé retenti dans la cuisine. L'invité spécial est le premier ministre. Il répond aux questions du journaliste. Vient le sujet du budget de l'Etat que le parlement doit voter bientot pour l'année. Le premier sinistre, raie à gauche et cravate impécablement nouée, s'énerve. Bien sûr, la baguette est trop cher, évidemment qu'on manque de moyen dans le domaine public, c'est certain que les 35 heures y sont pour quelque chose... Il faut accepter de travailler plus ce qui permettra d'augmenter son salaire et donc son pouvoir d'achat ! Il affirme qu'il est à la tête d'un pays "en faillite" et qu'il ne veut que redresser le bilan économique, bref qu'il fait ce qu'il peut...
Le lendemain, Nabot présente son projet de révision de son salaire. Il a sourit dans la glace en se rasant ce matin, songeant qu'il n'a plus à penser à l'élection présidentielle, vu qu'il l'a gagnée, qu'il est le chef de tous les Français. Dans son dossier, il propose plus de transparence dans ses comptes personnels, que bien sûr, les Français ne verront jamais. Mais peu importe, il suffit de leur faire croire qu'il va les leur montrer... les Français sont tellement cons ! Depuis que sa femme est partie avec Louis, il se dit qu'il va devoir lui payer une pension alimentaire, pour que son fils puisse manger cinq fruits et légumes par jour. Il pense aussi à ses deux grands garçons qui ont besoin d'argent pour remplir le réservoir de leurs scooters. Nabot fait un rapide calcul : 19 000 euros brut, ça irait pour sa charge de président. Il regarde sa dernière fiche de paie : 6000 euros net... 140% d'augmentation. Oui, ça ira, ça passera inaperçu de toute façon car il a une autre réforme à la con sous le coude pour noyer le poisson. Et puis les Français ne sont pas obligés de savoir que ces 19 000 euros, enfin un peu moins vu que c'est le salaire brut, ce n'est que de l'argent de poche pour lui, vu qu'il ne paie quasiment rien à côté, qu'il a des résidences partout en France, que ses amis lui prêtent gracieusement leurs maisons aux Etats-Unis et leurs yachts, qu'il voyage à travers le monde avec des moyens de transports d'Etat. Non, ils ne sont pas obligés de savoir...

jeudi 25 octobre 2007

Juste un parfum d’enfance…


Bon, depuis le temps que j’en ai envie, faut que je vous cause deux secondes d’une personne que j’aime et que je trouve extraordinaire. Je vous l’donne dans le mile Emile : ma grand-mère ! Ma grand-mère est formidable et c’est un gros coup de cœur que je partage avec vous.
Oui, parce que ma grand-mère, Mémère, comme on l’appelle, c’est quelqu’un (n’y voyez rien de péjoratif, c’est simplement l’appellation des grands-mères dans l’Est, comme dans le Sud où ils disent « mémé »).
D’abord, elle est pas comme les autres grand-mères, Mémère, elle n’est pas du tout du genre mamie gâteau qui gazouille devant ses petits-enfants. Elle n’est pas non plus de ces aïeules qui se déchargent de leur rôle en croyant que l’argent remplace l’amour. C’est pas du tout le genre de mamie excessive qui appelle toutes les deux heures ses descendants pour qu’ils viennent manger le dimanche et leurs rappeler qu’elle existe.
Mémère, elle nous prenait en vacances à 3, 4 et elle avait même pas l’air débordée. Elle s’occupait de nous, de mon grand-père, de ses clients. Il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée, mais elle faisait tout, trop facile. Et quand on était chez elle, pas question de nous laisser pourrir devant la télé. On allait faire des grandes promenades, on apprenait des rudiments de jardinage (je récolte super bien les framboises et les cerises sur les arbres maintenant ^^) On faisait des gaufres et des crêpes qu’on mangeait au coin du feu devant les Grosses têtes. Même la coupure d’électricité de trois heures le jour du nouvel an c’était pas un problème et ça ne gâchait rien. Mémère dégage de la sérénité. On allait dénicher des trésors dans son grenier où cohabitaient les montagnes de tissus, de carcasses de fauteuils, les chaises de pailles percées, les journaux empaquetés par piles avec des morceaux de ficelle, et le chat, qui dormait dans la maison en carton que mon cousin lui avait fabriqué. Oui parce que chez Mémère, c’était l’atelier des inventions. Ma cousine et son amie Lilie faisaient des costumes de théâtre avec presque rien, les vieux draps tendus entre la balançoire, le cerisier et le prunier c’étaient des cabanes (transvasé sous la table de la véranda quand le temps était trop humide) et la véranda justement… quel atelier ! Mémère est tapissière, couturière de métier. On l’a vue un paquet de fois transformer des mètres de tissus en rideaux, en coussins pour ses clients. Et je peux vous dire qu’elle en a passé des après-midi avec mes cousins et moi, à fabriquer des coussins, des robes, des trucs et des bidules pour nos poupées. Il suffisait d’imaginer, de sortir la machine à coudre ou une aiguille et c’était parti. Il suffisait de s’aimer et d’apprendre. C’est si facile d’aimer avec Mémère.
Ma grand-mère, c’est quelqu’un ! Aujourd’hui, ma grand-mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Bien sûr, on ne va pas nier que dans les premiers temps ça prête un peu à rire. On croit qu’elle est juste un peu distraite quand elle fait deux fois l’ourlet d’une veste et que sa sœur se retrouve avec des manches trop courtes. On ricane encore quand elle fait un gâteau et qu’elle en achète un autre une heure après au supermarché. Et puis on découvre que c’est plus grave, qu’il ne s’agit pas d’étourderie mais bien d’une maladie. Alors on suit les conseils des médecins. On essaye de la garder active, de ne pas l’infantiliser, de stimuler sa mémoire. Exemple ? « Allo Mémère ? Comment vas-tu ? Qu’as-tu regardé hier à la télévision ? » « Oh mon petit, j’ai regardé le téléfilm sur Jean Moulin, c’était bien, ça m’a rappelé ma jeunesse » Bon ça a l'air d'aller… Et puis on ouvre le journal télé pour voir ce qu’il y a ce soir ? Jean Moulin ! Ce soir et non hier… Mémère, si tu pouvais faire la même chose avec les tirages de l’euromillions ça nous arrangerait drôlement dis donc ! Et quoi qu’on fasse, cette saloperie avance toujours.
Ma grand-mère, c’est quelqu’un ! Elle nous surprendra toujours. Le week-end dernier, Papa et Maman vont manger chez elle le dimanche midi. A table, où ont aussi été conviés des cousins plus éloignés, ils évoquent le souhait d’avoir un nouveau petit chat. Justement, le cousin en a un. Ni une ni deux, il file chez lui le chercher. Et voilà qu’ils s’attendrissent tous sur le petit matou d’à peine trois mois qui s’amuse d’une boulette de papier et se fait câliner sans fin. Conquis, Papa et Maman s’apprêtent à le ramener à la maison quand Mémère remonte de la cave avec la caisse à chats de quand elle gardait nos défunts minous et la gamelle qui va avec. Et oui, mes parents se sont fait souffler le chaton par ma grand-mère !
Pas plus tard qu’hier, on regarde Des Racines et des Ailes sur la restauration du château de Fontainebleau. On s’extasie sur la réfection des parquets à l’ancienne, sur le tombé parfait du dai de lit, digne du travail de ma grand-mère tient ! On s’amuse du lit du pape, agrandit pour devenir le lit conjugal d’un fils de roi. Et Maman lance « Mémère l’a visité y’a pas longtemps ce château. » Et pas plus de deux secondes après, vous ne devinerez jamais qui apparaît devant la caméra, imper beige et sac à main rouge : ma grand-mère ! Je vous assure que ça fait un choc de voir la personne dont vous parlez apparaître d’un coup à l’écran.
Enfin bref, ma grand-mère, c’est quelqu’un. C’est pas une wonderwoman, une super-mamie de l’année. C’est juste ma grand-mère. Et c’est très bien comme ça.

lundi 22 octobre 2007

La nouvelle Jeanne d’Arc

On nous a trop rabattu les oreilles avec cette histoire aujourd’hui pour que je passe à travers de la polémique et que je ne vous touche deux mots sur cette affaire. Pauvre Guy Môquet ! titrait l’excellente émission d’Yves Calvi aujourd’hui. Effectivement.
La lecture de cette lettre est tellement aberrante, que quelques mises au point s’imposent pour comprendre, avant d’en dire n’importe quoi.
Tout d’abord, aujourd’hui, j’ai entendu des gens dire « ça sert à rien, pourquoi aujourd’hui ? » Cette missive ne sert pas à rien. Elle fait parti de nos archives, de notre patrimoine et la date du 22 octobre a été choisie parce que Guy Môquet et ses camarades ont été fusillés précisément le 22 octobre 1941. La date est donc justifiable. Nabot ne l’a pas choisie arbitrairement en jouant aux fléchettes.
Qui était Guy Môquet ensuite ? Ce jeune homme, fusillé à 17 ans et demi était communiste et résistant. Arrêté en octobre 1940, il est choisi parmi des prisonniers communistes pour venger l’assassinat de Karl Hotz, chef des troupes allemandes de la Loire inférieure. Il a été choisi, pour son idéologie (ça évitait de tuer 50 bons Français disait-on à l’époque) mais aussi et surtout parce qu’il était fils de député, que son nom était connu et qu’il était un bon exemple. Il n’est pas mort pour son héroïsme dans la lutte anti-nazi mais simplement parce que son nom se diffuserait plus rapidement et en espérant qu’il ferait passer à d’autres l’envie de se dresser contre les Nazis.
Et aujourd’hui, on nous demande, par circulaire officielle dictée par le président, de lire sa lettre d’adieux à sa famille. Cette lettre n’a rien d’historique à proprement parler. C’est un simple adieu, une correspondance qui entre dans la sphère du privé mais qui est, c’est vrai, un exemple de vie de l’époque. Elle montre l’implication des jeunes dans la Résistance. Il en est un héros, au même titre que Lucie Aubrac et Jean Moulin, qui ont autant que lui la légitimité d’être célébrés aujourd’hui. Peut-être aurait-il d’ailleurs été plus judicieux de mettre en valeur plusieurs résistants plutôt qu’une seule figure, utilisée à outrance par Nabot. Et le jour le plus approprié pour cela aurait été, à mon sens, le 8 mai. Mais ça n’engage que moi. ^^

Nabot, par cette directive, n’a-t-il pas peur d’user cette lettre ? Après tout, on la lui a lue lors de son investiture, son nouvel attaché au ministère des sports a trouvé sain de la faire lire à l’équipe de France de rugby pour les motiver contre l’Argentine, et maintenant il faudrait la lire tous les ans à tous les élèves des lycées de France et de Navarre. Aujourd’hui certains établissements ont même poussé le vice jusqu’à instituer une cérémonie très officielle avec lecture de ce texte, discours de sénateurs et chorale entonnant « Le Chant des Partisans ». Pourquoi pas chanter aussi « Maréchal, nous voilà » tant qu’on y est ! Ce n’est pas ternir l’image de la Résistance, comme j’ai pu l’entendre aujourd’hui mais simplement en faire trop autour de ce texte.

Je parlais dans un post précédent de Jeanne d’Arc, mise en avant comme une figure de la nation, pour inciter les jeunes enfants de 1870 à bouter les Allemands hors de l’Alsace-Moselle. Et bien Guy Môquet est, selon moi, la nouvelle Jeanne d’Arc de Nabot. Il n’a rien à voir avec les valeurs de ce dernier. La pucelle d’Orléans qui voulait sauver la monarchie française n’avait pas non plus grand-chose en commun avec les valeurs de la République. Ils n’ont tous les deux que le mérite d’avoir aimé leur pays, lutté pour lui, avec leurs idéologies propres.
Il y a d’ailleurs, vous l’aurez remarqué, un paradoxe entre cette volonté de la part de Nabot de mettre en avant le passé, un passé proche et assez lointain à la fois, et son affirmation de vouloir faire une rupture « tranquille » dans les habitudes politiques du pays. A l’heure où l’on construit l’Europe, n’est-ce pas remettre un poids de plus sur le dos des Allemands et les reculpabiliser dans leurs erreurs passées que de mettre en avant ce texte ? Je me demande d’ailleurs pourquoi il y a une telle nécessité dans les instructions officielles de valoriser l’histoire positive de la Nation et de stigmatiser les « méchants ».
Je me souviens que c’est pour ça que j’ai voulu devenir professeur. Pour rétablir une vérité que l’on veut cacher par l’ignorance. Mon geste serait petit, certes, mais il serait juste. Bien sûr Louis XIV était un bon roi, mais ses vingt millions de Français ont souffert ; bien sûr Louis XVI n’était pas un grand, mais avait-il à son avènement les moyens de redresser réellement son royaume ? ; effectivement, on ne parle pas de Guerre du Maroc ou de la Tunisie dans la décolonisation, mais ces libérations se sont-elles réellement faites dans le plus grand calme ? ; oui Pétain a choisi le mauvais camps et les mauvais adjoints en 1940, cela fait-il de lui un sous fifre d’Hitler collaborationniste ? Je me souviens avoir fait lire mon commentaire de texte sur la défense de Philippe Pétain lors de son jugement après la guerre à ma grand-mère, toute fière de l’excellente note que j’avais obtenue. Ma grand-mère m’a remis les yeux à l’envers : la majorité des Français n’étaient ni résistants, ni collabo. La majorité des Français subissaient l’Occupation et Pétain n’était pas un sauveur, juste un homme qui avait accepté d’être la tête de l’Etat défait, de mener le peuple, alors que son propre président élu l’abandonnait.

Certains disent que cette lecture a sa légitimité puisqu’elle permet d’aborder la question de la Résistance et des jeunes dans la Seconde Guerre Mondiale en classe. En classe de Chimie ?!?!! Pourquoi vouloir à tout prix mettre en valeur un document historique qui, d’une part est déjà inscrit dans les documents à utiliser par les professeurs d’histoire, et de deux peut être abordée au lycée lors de l’étude de l’évènement. Sortie de son contexte, sans que les élèves n’en connaissent que des bribes, elle n’a aucun sens. Ou plutôt si, dans la formule Nabot, elle passe d’un intérêt historique à un intérêt patriotique, celui de rappeler que c’est lui, Nabot, qui est à l’origine de ce moment de récré pour les ados. Parce que lire un document historique en maths, sans débat ensuite, juste parce que c’est écrit dans la circulaire du ministre, ça n’a aucun intérêt, sinon celui de permettre aux élèves de finir leur nuit ou de réduire le temps de parole du professeur. Notons également que la lettre est remise aux normes naboléoniennes puisque le mot « camarade » à connotation communiste écrit par le jeune homme est remplacé par le mot « compagnons », mot à forte connotation gaulliste. En quoi est-ce intelligent et intéressant de lire un texte modifié ?

Dans l’émission, des petits texto défilent. Beaucoup posent des questions sur l’engagement du corps enseignant envers cette circulaire. Par exemple, j’ai pu lire des choses comme : « Pourquoi les enseignants, payés par l’Etat, se permettent-ils de désobéir ? » Alors ça, c’est le genre de réflexion que je ne supporte pas, de la part de personnes qui oublient un peu vite qu’ils savent aussi dire non, quand une chose ne leur convient pas, même à leur patron. Un professeur dans un reportage, affirmait lire bêtement la lettre, même s’il était prof de physique-chimie et qu’elle était malvenue dans sa matière, parce qu’il appliquait sans réfléchir la circulaire de M. Darcos, sous prétexte qu’elle émane d’un supérieur, tout simplement. Honte à lui ! Honte à tous les professeurs qui ont agit sans se poser la question de la pertinence de cette lecture et de sa portée. Ce n’est pas parce que les professeurs sont réactionnaires envers le Nabot qu’ils refusent de lire cette missive, mais bien parce qu’elle n’apporte rien sortie de son contexte. Ceux qui s’exécutent sans se demander s’ils font quelque chose d’intelligent ou non sont des moutons de Panurge. Et pour répondre à la personne qui a envoyé ce texto stupide, si tous les Français, citoyens pourtant, avaient obéit au chef de l’Etat pendant la guerre de 40, nous parlerions tous allemand ! Ce n’est pas parce qu’on est salarié de l’Education Nationale, que l’on doit se démunir de toute intelligence et répéter bêtement ce qui est dit dans les manuels. Notez que si enseigner se limitait à lire ces manuels officiels et à fermer sa gueule, les enfants pourraient les lire seuls et s’instruire chez eux !
Je pense qu’il y a une nette distinction à faire, comme le disait un des invités de Calvi, entre l’instruction et la commémoration. L’école peut être le lieu de commémoration, là n’est pas la question. On peut lire ce genre de texte pour mettre en valeur telle ou telle partie de notre histoire commune, pour rappeler aux jeunes qu’ils ne faut pas l’oublié et que d’autres avant eux se sont battus pour le monde dans lequel ils vivent (et quand on voit la France actuellement, on se dit qu’ils n’ont peut-être pas été assez nombreux à se battre !) Mais commémorer pour mettre en valeur un texte tronqué, mis en exergue par le président volontairement (que celui qui savait que Guy Môquet était autre chose qu’une station de métro avant avril me jette le premier pot de miel) cela s’appelle de la propagande. Or le professeur, quelle que soit sa matière, a un devoir de non-ingérence de ses opinions politiques au sein de sa classe. La propagande, je crois, n’entre pas dans ses compétences et c’est pourquoi je ne la lirai que dans son contexte le jour ou je me tiendrai devant mes premiers élèves.

vendredi 19 octobre 2007

Mireille Dumas en action !

Alors là, gros coup de gueule. Oui farpaitement ! Comme tous les matin, je vais dans la salle de bain faire ma toilette, j’allume la radio et écoute les nouvelles du jour sur une onde sérieuse. J’arrive au moment où le présentateur propose la question du jour et écoute les avis des auditeurs. La question porte sur le divorce de Nabot. Et là, les auditeurs pro-nabot se déchaînent : « c’est scandaleux qu’on s’acharne sur ce pauvre petit N. et ses malheurs conjugaux dont on n’a rien à foutre » (note, si t’en as rien à foutre, pourquoi tu écoutes l’émission ?) ou encore « C’est terrible pour cette femme qui n’avait rien demandé et qui a tant fait pour la diplomatie française » (ah bon ? elles avaient la nationalité françaises les infirmières bulgares ?) et je vous gardais le meilleur pour la fin : « Non mais vous vous rendez compte monsieur P. qu’on ne s’en sort pas si mal : le scandale aurait pu être bien pire, vu que si Ségolène Royal avait été élue, elle se serait aussi séparée de son compagnon et elle n’était même pas mariée la pécheresse ! »
Je déteste me la péter avec mon mémoire mais là, connerie humaine oblige, je vais sortir ma science. J’ai travaillé pendant un an sur la vie privée d’un roi, Henri IV, à travers un florilège de lettres d’amour écrites à ses épouses et à ses maîtresses. Mon étude se rattache à plusieurs pans de l’histoire appelés histoire de la vie privée et histoire des femmes entre autres. J’ai donc longuement lu sur le sujet des chefs d’états et de leurs amours, au XVI°-XVII°s bien sûr, mais aussi jusqu’à nos jours afin de voir l’évolution de la place de la femme dans la vie des chefs d’état, qu’elles soient légitimes ou non. Et ce qu’il en sort de mes lectures, c’est qu’à partir du moment où l’on devient le plus haut personnage de France, de Navarre et de Ploubec-les-deux-menhirs, on n’a plus de vie privée. Le pouvoir est à ce prix. Admettez que la recrudescence des journaux dits « people » depuis quelques années n’est pas anodines : c’est que ça intéresse la vie privée des publics ! Ce phénomène n’est pas dû à l’augmentation des salons de coiffure bordel !
Alors dans cette mesure, il faut savoir jouer le jeu que vous avez voulu M. et future-ex Mme Nabot ! Votre vie privée représente le pays sur la scène internationale. Vous en êtes les seuls maîtres certes mais vous vous devez d’accepter qu’on la commente. Car les seules différences que je vois avec Henri IV, c’est que d’une : le chef de l’état français n’a plus le devoir d’être un étalon (oui, sous l’Ancien Régime, les rois se devaient de copuler beaucoup et pas que dans le cadre conjugal, c’était un signe de bonne santé du pays) ; et de deux : il n’est plus question de raison d’état pour les amours du roi/président.
Ce qu’il faut savoir quoi qu’il en soit, c’est que les hommes d’état n’ont jamais eu de véritable vie privée (notion d’ailleurs très neuve historiquement). Les rois faisaient des galipettes en public pour prouver la validité de leur mariage, toute la cour avait le devoir d’assister aux couches de la reine pour prouver que le nouveau-né sortait bien du minou de cette dernière, et même leurs lettres d’amour étaient lues par plusieurs personnes autres que l’intéressée. C’est pour cette raison que les hommes d’état, de François Ier à Napoléon, en passant par Louis XIV, Henri IV n’avaient pas tant de mots de tendresse que cela dans leurs missives.
Alors oui, la vie privée du président intéresse les Français pour la simple et excellente raison que sa vie perd son caractère privé au moment même où il est élu. Cette affaire nous touche tous, parce qu’elle touche à l’image de notre pays, parce qu’elle montre que l’image que Nabot s’est forgée est très loin de la réalité. Elle n’est qu’un leurre sa figure de père de famille recomposée idéale aux enfants blonds L’Oréal, avec son épouse belle, jeune, dynamique et impliquée dans la vie politique de son mari. Et puis ça l’arrange bien qu’on en parle finalement, d'autres avant Nabot avaient réussi à préserver mieux que lui leur intimité précaire (Mitterrand par exemple). Et puis cela permet de mettre au second plan des journaux les grèves d’hier et d’aujourd’hui, ça évince le fait que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont réussi le coup de force de faire baisser les salaires des stagiaires en entreprise, bien en dessous de leur minimum avant la négociation avec les partenaires sociaux : 95€/mois (c'est le salaire, pas l'augmentation ou la baisse de celui-ci), quel progrès pour la précarité des jeunes !
Bref, tout cela pour dire que y’en a marre d’entendre les gens commenter l’affaire en disant qu’ils n’en ont rien à foutre, mais commenter quand même !!!

mardi 16 octobre 2007

Mireille n'est pas une abeille...


Mais ses mots piquent et transportent un virus affreux, celui de l'accrotittude à ses livres. ^^

Bon, on en avait déjà parlé dans les questionnaires, les commentaires et au point final de son dernier ouvrage, je me suis dit que Mireille Calmel méritait bien un post rien qu'à elle.
Quel écrivain, mon Dieu ! Voilà qui est détendant, bien écrit, bien renseigné (pour des romans historiques, ce n’est pas évident. Et croyez-moi j'en ai lu un paquet ! ). Tous ses livres sont un régal pour les amateurs du genre. Et son petit dernier sorti au printemps 2007 est un bijou. Pour une fois, l’auteur ne nous entraîne pas dans un univers historique.
L’action se passe en France, de nos jours, avec des personnages comme vous et moi. Lui est médecin. Elle est auteur de best-sellers. Lui tombe fou amoureux d’elle au premier regard. Elle voit des yeux violets flotter autour d’elle et entend la voix d’un homme raisonner dans sa tête. Dans le décors, le quartier Saint-Michel à Paris et un vieux château médiéval en Vendée. Et par-dessus tout ça une histoire de meurtres sordides, forfaits d’un homme étrange. Le suspense est prenant.
J’ai pour habitude de m’arrêter de lire le soir à chaque fin de chapitre mais cette fois c’était impossible. A chaque point, on a envie de savoir la suite. On veut savoir qui tue, qui sont ces yeux, cette voix, va-t-il trouver un moyen de l’aborder, va-t-elle enfin le remarquer et se souvenir. En plus, certaines fins de chapitre sont même angoissantes au point que j’en ai lu un autre pour finir sur une note plus gaie avant de me coucher. Oui je suis sujette régulièrement à des cauchemars donc pas question de rester sur des notes sombres avant d’éteindre la lumière. D’autant plus que quand Chou dort avec moi, il me repousse en grognant quand, encore toute tremblante, j’essaye de me réconforter contre lui. Et ce n’est pas le nounours et le chat qui partagent mon lit quand il n’y est pas qui vont apaiser mes frayeurs.
Mais arrive un moment où toutes les fins font flipper dans ce bouquin. L’énigme devient insupportable, il faut que quelques fils se dénouent. Dans ce cas, pas d’autre solution que de lire jusqu’à la dernière miette ce roman de malheur pour finir sur une fin… bizarre… mais délectable. Madame Calmel n’est pas du genre à nous donner toutes les clefs dès le chapitre 3. Et c’est tout à son honneur !
Voici donc le résumé en quatrième de couverture de ce magnifique roman « pas comme d’habitude » pour cet auteur mais tellement savoureux qu’il est à consommer sans modération !


"Un amour impossible peut-il se renouer au-delà du temps ?
A l’aube de ses 40 ans, Maud, romancière à succès, étouffe sous le poids d’un secret. Depuis quelques semaines, sa vie si pleine et riche lui semble se fissurer. Elle entend une voix, dans sa tête, une voix d’homme. Mais à qui en parler ? On la croira folle.
Dans un grand hôpital parisien, Vincent, brillant neurologue, tente de comprendre pourquoi il ne peut oublier une inconnue entraperçue dans un grand magasin.
A l’autre bout de Paris, la nuit, un homme tue des prostituées rousses, avec une sauvagerie inouïe.
Maud, Vincent et le tueur, trois chemins de vie qui convergent inexorablement. Trois destins dont la rencontre a déjà provoqué la passion et le drame. Il y a longtemps, dans un château du Moyen-âge. S’ils veulent conjurer ce passé, Maud et Vincent devront choisir d’affronter leurs peurs, de se battre contre leurs démons. Pour survivre, mais surtout pour gagner la confiance et l’amour de l’être qui, au-delà du temps, leur est destiné."


Et attention, clou du roman pour les fidèles de la dame, on y trouve une clef de son premier roman, que j’ai furieusement envie de relire du coup. Clo, tu as retrouvé le tome 2 ? ^^

vendredi 12 octobre 2007

La rumeur

L’affaire est grave. Très grave même. La rumeur enfle. Elle est partout : dans les journaux, à la télé, sur toutes les lèvres. Partout. C’est peut-être une fausse nouvelle mais elle est quand même là et ce genre d’info ne surgit pas par hasard. Il parait que Nabot n’aime plus sa femme. Ou plutôt que sa chère Cécilia n’aime plus son nain.
Wah le scoop ! C’est vrai que c’est du tout beau tout neuf cette info sur la discorde dans le couple de l’Elysée. En même temps, en étant la résidence présidentielle, l’Elysée ne peut pas être le nid d’amour idéal. Il a été construit pour la maîtresse de Louis XV, Madame de Pompadour ! Alors question domicile conjugal, on a fait mieux non ?
Bref, bravo messieurs les journalistes pour cette information capitale qui va changer nos vies dans nos chaumières. Juste un petit détail : j’ouvre mon mémoire datant de 2006 à propos des maîtresses d’Henri IV justement à la page d’introduction :
« […] au moment du choix du sujet, l’étude des lettres d’amour de Henri IV s’inscrivait dans l’air du temps de façon surprenante, la question de la place de la maîtresse et de la femme du chef d’Etat se posant de plus en plus dans l’actualité. En effet, le nombre d’hommes politiques dont les actions sont remises en question par la simple présence d’une femme dans leur vie a nettement augmenté dans la dernière décennie. En 1998, Bill Clinton a faillit perdre son mandat présidentiel lorsqu’on lui a découvert une maîtresse : Monica Lewinsky. François Mitterrand a caché sa double vie durant ses quatorze années à la tête de l’Etat. Mieux encore, en avril 2005, le peuple anglais se demandait si le prince Charles d’Angleterre pouvait décemment épouser sa maîtresse en titre, descendante de maîtresse royale, Camilla Parker Bowles. Cette femme aurait-elle ensuite eu le droit de porter le titre de reine d’Angleterre ? En France, à l’aube de la désignation des candidats aux élections présidentielles, on s’interroge sur la vie privée de nos dirigeants potentiels. Lors de la révélation des déboires conjugaux de Nicolas Sarkozy, en hiver 2005, un sondage a demandé aux Français s’ils accepteraient qu’un homme célibataire dirige le pays. Indéniablement, la vie sentimentale des gouvernants intéresse les historiens, comme les Français en général. »

Ok, donc c’est pas du tout un scoop cette histoire de « ça va pas du tout dans les couloirs de l’Elysée, il parait que les assiettes volent bas. » Mais n’empêche qu’hier, Papa a raconté avoir lu un truc dans VSD (… Papa lit VSD maintenant ?!?) sur la pauvre Cécilia.
Figurez-vous mes chers lecteurs que la dame est coincée avec son époux pour 5 ans. Comme nous d’ailleurs. En effet, une loi française, accrochez-vous bien, interdit à l’épouse du président de demander le divorce ! La seule solution serait que les époux demandent conjointement leur séparation. Le résultat du sondage dont je parle dans mon mémoire étant que, non les Français ne sont pas prêts à voter pour un homme à la vie sentimentale instable, il est peut probable que Nabot fasse cette fleur à Cécilia. Et oui, c’est qui qui va aller négocier avec le Moyen-Orient pour libérer les otages après ? On ne peut pas compter sur le ministre des affaires étrangères. Si son prédécesseur était une truffe, lui est un boulet. Un boulet de canon près péter à la moindre merde.
Bref, revenons-en au fait. Cécilia ne peut pas divorcer pour être heureuse, sauf si Nabot lui accorde sa grâce (ça ressemble à de l’absolutisme ça non ?). C’est peut-être une des raisons qui a poussé madame N à ne pas se rendre dans un isoloir lors des deux tours de l’élection d’avril-mai dernier. Peut-être s’est-elle abstenue pour ne pas le pousser à avoir cet avantage sur elle, connaissant l’existence de cette loi débile. Alors de deux choses l’une : soit il refuse et la coince dans son palais doré ; soit elle se débrouille pour foutre un max d’ambiance détestable dans les rangs présidentiels (genre je vais pas voir le match de Rugby, vas-y avec Roselyne et Rachida) et un gros scandale relayé par les médias auquel cas, Nabot, dans sa grandeur d’âme, n’aura d’autre choix pour sauver son image que de demander conjointement à elle le divorce. Cette deuxième solution pourrait passer pour un acte d’héroïsme. Il serait beau le chevalier sur son plot acceptant de renoncer à sa dame pour son bien-être !
Sauf que si on se fit toujours à ce magnifique sondage de 2005, cela signerait la fin de tout espoir de réélection pour Nabot. Et si un jour, Cécilia fait assez de boucan pour qu’il lui lâche la grappe, je le dis tout de go, je la soutiens à donf !

jeudi 4 octobre 2007

Le jeu de la vérité (sans Chantal Goya!)

1 Laissez-moi un commentaire en me disant un truc aléatoire, comme vos paroles préférées dans la chanson que vous écoutez tout le temps ces temps-ci. Ou votre type préféré de sandwich. Un truc aléatoire. Ce qui vous tente.
2 Je répondrai en vous posant cinq questions pour avoir une chance de vous connaître mieux.
3 Vous posterez sur votre blog vos réponses aux questions.
4 Vous devrez inclure cette explication et offrir de poser des questions aux autres.
5 Vous donnerez cinq questions aux gens qui commenteront pour avoir des questions. "

Voilà, moi aussi je fais effrontément copier/coller des règles du jeu parce que y’a pas de raison et pis ch’est toute ! Je participe donc à ce questionnaire qui tourne dans les blogs voisins. Comme j’ai bien tout lu les règles de la fédé et que j’ai le droit, je réponds donc aux questions de Clo dans le désordre, au gré de mon inspiration.

5/Si tu ne pouvais pas enseigner en région Parisienne, quelle destination préférerais-tu?

Mon choix est fait depuis longtemps, c’est Paris plus que jamais mais si je devais m’expatrier pour exercer mon métier, j’aimerai pouvoir aller dans des académies qui sont, bien sûr, parmi les plus demandées à savoir celles où j’ai de la famille. Celles de Nantes, Grenoble ou Toulouse donc. Avec quand même une nette préférence pour le sud-ouest. Un endroit où je ne vais que trop peu, où il fait bon vivre pour tous les âges et qui bouge un tant soit peu. Mais à la seule condition qu’on y déplace la Tour Eiffel ^^ !!!

4/Et ce week-end pittoresque, vous avez choisi la destination?

Ralala ne m’en parle pas Clo, c’est toute une histoire que ce week-end ! Déjà la semaine au ski c’est compliqué car je dois y aller quoiqu’il arrive, sinon c’est perdu. Et je ne peux pas emmener mon chéri vu qu’il travaille. Mon papa m’avait proposé une offre alléchante qui était de me racheter ma semaine en échange d’une semaine équivalente à un moment qui me conviendrait mieux. Mais au fil des négociations, je me suis rendue compte que Papa essayait de m’arnaquer ! Il veut bien payer une semaine en été mais pas dans les mêmes conditions parce que c’est trop cher. En gros il profite de mon cadeau de luxe et moi je vais dans un truc paumé sans options. Donc c’est clair que c’est non. C’est pas pour rien que ses neveux l’appellent « tonton tricheur » ! J’irai donc en janvier et à mon grand regret sans mon chéri et j’ai toujours une à trois places à pourvoir !
Pour le week-end donc (puisque c’était quand même la question au départ), on s’était mis d’accord avec Chou sur une destination sympa en hiver en se disant qu’on gardait l’autre week-end pour l’après-écrits d’avril, mais en regardant nos planning, on s’est rendu compte que nous ne pouvions pas baliser deux jours d’affilés qui ne soient pas un samedi-dimanche dans la période voulue. On doit donc tout recommencer et réétudier la centaine de choix pour trouver un truc qui nous plairait à tous les deux. Que de négociations !

2/ Si tu devais choisir entre écrire et rire, pour quoi opterais tu?

Le super dilemme ! Je dois dire qu’avec celle sur le mariage, c’est une des questions qui m’emmerde le plus Clo ! Après des heures et des heures de réflexions, je pense que je ne pourrai jamais arrêter de rire. D’abord de peur de faire fuir les gens que j’aime à force de faire la gueule et puis parce que j’aime rire de tout et de rien. Même un monsieur qui tombe à cause d’une peau de banane ça me fait marrer alors t’as qu’à voir !
Et puis si je ne peux plus écrire, je trouverai bien un autre moyen de raconter encore des histoires. La mémoire de l’Histoire et des petites histoires de notre temps a commencé par être diffusées de bouche à oreille. Pourquoi ne pas me mettre à chanter mes romans à la façon des troubadours ? Et puis après tout, j’adorai ce vieux monsieur qui venait raconter de mémoire des contes au parc les mercredi après-midi ^^

3/Quel serait selon toi, le plus beau cadeau que pourrais te faire ton amoureux?

C’est déjà un beau cadeau de l’avoir à mes côtés. J’en sais trop rien. J’ai pas envie de tomber dans les réponses bien vénales genre « une rivière de diamants offerte sur une plage de sable blanc aux Caraïbes bien sûr ! » parce que, j’ai beau beaucoup aimer les bijoux, je n’aurai pas l’occasion de la porter souvent sa rivière (soyons réaliste).
Et je n’ai pas non plus envie de répondre un truc du genre « m’épouser » ou « me faire un enfant » parce que je n’ai envie de rien de tout ça en ce moment (j’ai pas dit que je n’en avais pas envie du tout !). J’ai juste besoin qu’il soit là, qu’il m’aime et de le rendre heureux.

1/ Tu as assisté à plusieurs mariages cet été, même participé à l'organisation, mais toi comment vois-tu le tien?

J’ai pas tellement envie de m’étaler sur le sujet parce que je ne suis pas prête de ou à me marier. Il ne suffit pas d’avoir un chéri, encore faut-il qu’on ait le désir de le faire. En plus il est très loin le temps du mariage (s’il arrive un jour) vu que je n’ai ni boulot, ni chez-moi, ni revenu régulier venant d’un autre portefeuille que celui de mes parents. Je ne tirerai donc aucun plan de ce que j’ai vu cet été. C’est pas parce que j’ai choppé le bouquet de la mariée cet été que ça change quoi que ce soit. Et pour finir, je ne veux pas m’embarquer dans des grands projets construits par moi seule vu que le mariage est une chose qui se prépare à deux.
Par contre, ce que je peux dire c’est que je le vois comme un jour ensoleillé (utopique vu les conditions climatiques actuelles, je sais) rempli de sourires et de bonheur.
En fait, je modifie quelque peu la dernière réponse car certaines certitudes me viennent à l'esprit. D'une: le jour de mon mariage, bien sûr j'aurai une robe blanche, qui dans l'idéal aura été dessinée par moi (on ne change pas son rêve de gosse, moi je voulais être styliste!). De deux: j'aurai auprès de moi les gens que j'aime, ceux que mon chéri aime et avec qui on a envie de partager ce moment. Pas question de faire des concessions diplomatiques sur les grands-tantes qui éspèrent être invitées mais que personne ne peut supporter, après ca fout la merde pour le plan de table, j'en sais quelque chose !!! Et de trois: je porterai de façon certaine deux bijoux: ma bague de fiancailles (pitié, mon Dieu, faites-lui se souvenir le moment venu que je n'aime pas les solitaires et les choses convenues ! Je préfère une bague qui me plaise, fine, qui ne s'accroche pas partout dès que je fais un geste, avec n'importe quelle pierre, plutôt que ces anneaux surmontés d'un diamant qui sont tellement impersonnels) et le bracelet que mes grands-parents paternels m'ont ramené des Baléares il y a bien longtemps.