lundi 16 juin 2008

La loi des séries

J’y crois pas. J’vous jure, il faut vivre avec moi pour croire tout ce qui peut être conté ici à propos de mes malheurs en série. Voyagez rien qu’un week-end avec moi et vous saurez ce qu’est ma vie au quotidien : une série de petites contrariétés qui finissent pas entamer mon moral pourtant blindé à toute épreuve à force de déceptions. On croit qu’on peut s’habituer à la poisse, mais c’est faux. Avec les années, ca en devient même de plus en plus rageant. On finit par ne plus vouloir sortir de chez soi pour ne pas risquer la moindre petite chose qui feraient éclater votre colère contre vous-ne-savez-même-pas-qui tellement cela semble injuste que cela tombe toujours sur vous. Et c’est mon cas. Sauf que moi, j’ai Chou pour rendre n’importe quoi bien meilleur que l’ordinaire.
Samedi, comme nous en avions décidé ainsi, Chou et moi nous levons de bonne heure et de bonne humeur afin de nous rendre promptement à Provins pour profiter de la foire médiévale. Avant de partir, nous regardons l’itinéraire sur Internet et nous observons un peu les prévisions : pas de bouchons, un seul radar. Ok. Nous sautons dans la voiture où nous avons chargé nos affaires : un sac a dos contenant un pull pour Chou et une veste en velours pour moi et le parapluie orange fluo dont Chou est si fier. Il l’adore même je dirai. D’abord parce qu’il est orange fluo, sa couleur fétiche (autant vous dire que où qu’on aille, je ne le perds jamais ^^) et puis aussi parce qu’à chaque fois qu’il se trimballe avec, il ne pleut pas. C’est un peu notre garantie d’une journée agréable et sèche. Nous roulons donc à allure respectueuse des limitations parce qu’il y a un peu de monde sur la route. Bah oui, on est samedi, tout le monde va manger chez Mémé. Donc dans les voitures pleines de mômes qui font des tronches de cockers aux fenêtres, mp3 sur les oreilles pour les distraire de la misère qui les attend, on peut voir la plante verte qui ornera la table de Mémé Odette et le fraisier Carrouf que madame a choisi pour le dessert. Chou et moi discutons gaiement pendant le trajet. Un ralentissement qui se transforme en long bouchon très chiant arrive. Bon, y’en a qui seront en retard chez Mémé Odette, faute d’accident. Tant pis pour eux, ils n’auront pas droit à l’apéro. Sauf que bon, au bout d’un quart d’heure, on se dit que l’accident est plus grave qu’on ne le pensait. Le ralentissement est tel qu’on commence à penser qu’il y a des Mémé Odette qui vont pas mal pleurer. Et puis on aperçoit les gyrophares des voitures de secours… Sur la voie d’en face ! Bordel de merde !!! Y’a strictement rien sur notre chemin, si ce n’est une bande de cons curieux qui tentent de distraire les mioches en disant "regardez les enfants l’accident !" GRRRRRRRR !!! Pauv’ cons !
Arrivés dans la ville, nous trouvons un ciel radieux, un soleil tapant, adouci par une petit brise fort agréable. Nous garons la voiture dans le parking le plus proche de la ville, sans encombres (miracle !) et nous ouvrons le coffre, indécis sur les choses à prendre et à laisser. La petite brise étant quand même fraiche et connaissant le climat du pays, je propose à Chou de prendre quand même le sac à dos avec les manteaux, ne serait-ce que pour la fin d’après-midi qui risque de se rafraîchir. Chou approuve mais refuse de prendre son parapluie, le ciel est sans nuage et le soleil magnifique.
Arrivés dans la place, on a bien les crocs parce que dans l’excitation d’aller se promener en amoureux, on n’en a oublié de déjeuner le matin. On fait un tour dans le début de la foire en regardant les échopes mais aucun sandwich à consonance médiévale ne trouve grâce à nos yeux. Aussi, Chou propose de s’arrêter dans un restaurant, un vrai, qui propose des menus pas chers à l’occasion de la foire. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous nous asseyons en terrasse d’un resto sympa où les serveurs se sont costumés pour l’occasion. Nous commandons le menu tout con et patientons. Et là… PLOUF ! La saucée du siècle nous tombe sur la tronche. Au loin, nous voyons le beau ciel clair mais c’est comme si le gros nuage noir tout moche était pile au dessus de nos tête. Heureusement, nous étions en terrasse mais sous un auvent de toile qui nous aurait bien abrités si on n’avait pas été placés au bord. Perso, j’ai le bras droit trempé et je ne peux pas m’adosser à ma chaise dont le dossier est sous l’eau. Quant à Chou, il a la manche gauche trempée. Malgré tout, on se serre avec les voisins qui compatissent et les serveurs font leur maximum pour braver l’orage et nous apporter nos plats, chauds et pas mouillés, s’aidant de plateaux comme parapluie. Sous cette pluie diluvienne, la patronne est atterrée, elle essaye d’aider ses clients en les abritant sous un parapluie qu’elle tient mais en fait, l’eau coule tellement fort de son parapluie qu’elle arrose les salades fraîches et les clients plus qu’autre chose. Et les clients qu’elle voulait aider, c’était nous, bien entendu. L’addition arrive et le calme revient. De nouveau le soleil nous fait risette. Faux-cul !
Avec Chou, nous déambulons à travers la foire, riant de tout, bien amoureux et contents d’être là. Après tout, autant en rire, ça fait des souvenirs tout ça. Des rhumes aussi… Bref, nous trouvons Brume près d’une tente et papotons un peu avec elle, puis mon cousin au détour de la grande place. Tout nous amuse. Et même si on est venus avec un pit-bull au porte monnaie pour ne pas dépenser trop, on se dit qu’on reviendra en ayant un peu plus d’économies la prochaine fois. Après des heures de marche, de "oh !" et de "ah !" devant les étales de marchandises en tout genre, nous décidons de rentrer car nous devons nous rendre chez des amis le soir même. C’est ce moment qu’à choisi le petit frère du nuage tout noir pour pointer le bout de son nez et nous pisser dessus. Franchement, elles sont nazes les blagues des nuages ! On se serre l’un contre l’autre sous mon petit parapluie de fortune pliable pour rejoindre la voiture, mais on s’en fout parce qu’on a passé une bonne journée et qu’on est amoureux.
Le trajet retour se fait en un temps record. Il n’y a personne sur la route et en plus, le soleil est de nouveau au rendez-vous. Et le soir venu, nous contons notre journée à nos amis qui ont bien ri de nos malheurs humides, se vantant de n’avoir pas vu un nuage de toute la journée et jurant, et c’est tant pis pour eux, de ne jamais au grand jamais voyager avec moi !

2 commentaires:

3 Petites Notes de Musique... a dit…

bon tu vois, tu aurais mieux fait de venir boir un mojito avec nou, en plus il a même pas plu!!

non plus sérieusement, cette loi des séries là, c'est une arnaque, un piège! ca commence doucement sans prévenir, sournoisement, et on n'en sort plus! c'est dégueulasse!
good luck
eve

Une fille qui se prend pour la fée clochette a dit…

et en plus on en subit tous! comme quoi hein..