lundi 23 juin 2008

C’est le bordel dans mon placard, vêtements expliquez-vous !

Je la maudis. Oui, sincèrement. Je la maudis de tout mon corps et de toute mon âme cette s… de directrice. En 2005, enfin titularisée animatrice diplômée, j’ai accepté au mois d’août une colonie avec des ados. A première vue, tout devait très bien se passer. J’avais pris contact avec la directrice qui m’avait répondu très poliment, promettant un séjour très sympathique.
Une fois arrivée sur place, j’ai été bien déçue. L’intrigante patronne avait magouillée pour avoir dans son équipe deux gars de ses amis, deux incompétents notoires n’ayant aucune pédagogie, fuyant les enfants handicapés que nous avions en charge, ne faisant rien pour aider les collègues. Un exemple : nous sommes deux accompagnants pour 20 ados sur un circuit de karting dont un handicapé (il nous manque donc une personne) et mon collègue trouve opportun d’aller téléphoner à un pote une demi-heure, me laissant gérer le bordel ambiant. La directrice arrive avec le déjeuner tout sourire et ne fait aucune remarque, si ce n’est que c’est un peu le bordel. Le lendemain, chose même. Mon collègue a terminé de passer ses coups de fil, je lui demande donc de garder un œil sur les mouflets pendant que bibi va aux toilettes deux minutes. La directrice arrive avec le déjeuner et m’attend à la sortie des toilettes pour me signifier mon erreur : je n’avais pas à laisser mon pauv’ collègue tout seul avec les 20 ados, même une minute, même pour me soulager.
Au bout de trois jours, une de mes collègues a démissionné sur demande de la même directrice, collègue qui n’a jamais été remplacée bien que nous ayons pas moins de trois handicapés mentaux sur le centre. La chef ne veut et ne doit pas faire de vagues d’après ce que j’ai compris. Voilà, je crois que vous pouvez, chers lecteurs, bien vous imprégner de la façon dont une colo sympa peut se transformer en véritable enfer. Grosso merdo, tout ce qui venait des animateurs non choisis par les bons soins de la chef n’était pas recevable. Par contre, les trucs les plus débiles étaient farpaitement approuvés pour ses animateurs chéris. En entretien de mi-session, lors de mon tête à tête avec elle, je ne suis quand même entendu dire que madame « fonctionne aux chakras » et que moi, elle ne me sent pas. Quinze jours. Il faut tenir quinze jours sans démissionner (sinon on est répudié des listes de l’organisme pour cette région).
Quinze jours de mal-être et environ 5 kilos. Voilà ce que j’ai rapporté de cette colo. Et depuis, ma silhouette et mon poids qui n’avaient jamais été un problème sont devenus une obsession. Parce que quand je suis rentrée, je ne pouvais faire autrement pour m’habiller que de mettre la seule jupe qui acceptait mon popotin. Moi qui mettais des baggies, je me trouvais serrée dans mes pantalons « à chier dedans » au point de ne plus supporter de les mettre. Je ne sortais plus de chez moi puisque je n’avais qu’une vieille jupe trouée en guise de bas. La rentrée venant et ma boulimie nerveuse continuant ses ravages sur mon organisme, j’ai dû aller acheter deux pantalons très vite pour ne pas me geler les cuisses sous la pluie de septembre. Je me pesais tous les matins, sans exception, guettant la moindre baisse de quelques grammes. Baisse compensée dès le lendemain bien entendu. Rien n’y faisait. J’en étais dégoûtée de manger.
Et puis au fil de l’année, noyant mon malaise dans le travail, oubliant parfois de manger à ma faim ou tout court, mais jamais en me mettant deux doigts immondes dans la bouche, j’ai perdu un peu. Mes pantalons baggies sont devenus des pantalons tout court mais l’horrible 6 qui commençait le chiffre de mon poids a fini par disparaître. Pourtant, je n’ai jamais retrouvé le poids initial, celui qui m’allait bien. J’ai dû m’habituer à mes rondeurs.
Mais habituer est un verbe qui ne me convient pas. Ma silhouette d’aujourd’hui ne me plait toujours pas. Depuis deux ans, j’ai cessé de me peser. Complètement. J’ai bien une idée du poids que je peux faire grâce aux habits que je peux porter en les comparants à l’époque où je les ai achetés. Avant ou après la maudite colo, avant ou après le régime qui n’en était pas un. Je sais bien que toutes les femmes se trouvent grosses et moches. Je ne fais plus exception à la règle depuis cette colo maudite.
Cependant, il y a un truc que je ne comprends pas en ce moment. D’après ce que je vois de moi dans le miroir, je n’ai jamais été aussi grosse. J’ai l’impression d’avoir atteint le même poids que lors de mon retour de colonie 2005. Et pourtant, je rentre dans des habits de taille à peu près raisonnables selon moi achetés après la période de jeûne inconscient. Mais pas dans tous. Curieusement, ceux que j’avais achetés au printemps 2006 me boudinent alors que ceux de l’été me vont parfaitement. Et je n’étais pas plus mince au printemps. Alors vraiment, je ne comprends plus rien. C’est quoi ce bordel ?

2 commentaires:

Fufu a dit…

Je ne vois qu'une chose : change de miroir. Il te faudrait le miroir de Blanche-Neige qui te dira que tu es très bien :)

Brume a dit…

J'aime bien l'idée du changement de miroir ^^
Le mystère des vêtements...
Je compatis et te dis quand même que tu es très jolie ainsi (même si je sais que ça t'apportera rien de savoir ce que je pense ^^)