Voilà une semaine qu’elle a commencé. « Enfin ! » disent les amateurs du ballon oval. Voici venu le temps de leur moment de gloire à eux, de la consécration de leur sport à l’échelle nationale. Car oui, cette année, la France accueille la coupe du monde de rugby. Et peu importe que quelques matchs se jouent en Angleterre parce que tous nos stades ne sont pas homologués pour célébrer l’évènement. Après tout, quand l’Angleterre organisait, on avait aussi joué des matchs en France et ça ne gênait personne. Le retour d’ascenseur est donc on ne peut plus normal.
Une semaine que les journalistes de tous les médias nous chantent la même rengaine : « la France a réglé ses montres sur les chronomètres des arbitres officiels, tout le monde est en bleu et patati et patata. » Les publicitaires sautent également sur l’occasion, Fabien Pelous pour la lessive, Frédéric Michalak et son hamburger. Excusez-moi de vous contredire messieurs les journalistes (j’englobe aussi les dames sous ce terme, évidemment) mais je ne crois pas que la France se soit réellement mise à cet horaire-là. Je pense qu’elle s’est calée sur le timing de la rentrée, des courses, du temps couci-couça et des soucis d’après l’été. A mon avis, seuls les journalistes ont réglé leurs montres car, à part de leur bouche, je n’entends personne parler de cette coupe du monde. Arrêtez le premier venu dans la rue, demandez-lui quel match se joue aujourd’hui et voyez ce qu’il vous répond. "Ah bon ? Y’a la Champions League le lundi maintenant ?" Voilà, c’est dit. Le rugby, à mon grand regret, n’est pas aussi populaire que le football. Les femmes n’y voient souvent que le calendrier du Stade Français (que personnellement je trouve de moins en moins "artistique") et les méconnaisseurs, un sport de brutes qui aiment se faire marcher sur la tronche.
A vrai dire, elle a mal commencé cette coupe du monde de rugby. J’ai beau habiter à quelques minutes de voiture du Stade de France, j’ai beau avoir vadrouillé dans Paris pendant tout le mois d’août, je n’ai trouvé aucune liesse populaire à l’approche de l’évènement. Si peu de décorations dans les vitrines des magasins et de banderoles se balançant de balcon à balcon. Peut-être que c’est seulement l’atmosphère de l’Ile de France qui fait ça et qu’à Toulouse, Agen ou Perpignan, les municipalités ne vivent que pour ça. Mais en tout cas, ici, rien à signaler de particulier.
Pourtant c’est un très beau sport le rugby. Le fair-play et l’arbitrage vidéo en font une discipline juste, appréciable. Rares sont les erreurs d’arbitrage. J’aime à voir les équipes, titulaires et remplaçants, tous soudés pour chanter en grande majorité les hymnes nationaux. J’aime l’attitude du public qui ne siffle pas lesdits hymnes et qui encouragent son équipe jusqu’au bout, même si le score est de 140 à 3 et qu’il reste 5 minutes à jouer. J’aime l’humilité des joueurs qui se prêtent volontiers au jeu des interviews, tant que les caméras n’entrent pas dans les détails de leur vie privée au sein du groupe. J’aime aussi la Chabalothite aigue qui se propage de plus en plus. La barbe drue va redevenir à la mode, c’est moi qui vous le dis ! J’aime enfin me promener dans Paris et, de temps à autre, passant devant un café, entendre les supporters anglais ou écossais chanter en chœur en attendant le coup d’envoi.
Mais vous, messieurs les journalistes et autres acteurs des médias, vous nous gâchez la fête. Oui parfaitement. Pour des raisons obscures d’argent et d’audimat, tous les matchs ne sont pas retransmis, comme dans la coupe du monde de foot. Et comme pour notre équipe de France de foot, la mode est à dénigrer notre équipe nationale de rugby. Ils perdent de 5 points contre l’Argentine et c’est tout un drame, la coupe du monde est perdue d’avance, Laporte est un imbécile. Et lorsqu’au match suivant, nous écrasons la Namibie 87 à 10, (excusez du peu !) vous trouvez encore le moyen de rabaisser nos joueurs en annonçant que la Namibie est une équipe d’amateurs et que c’est un minimum de gagner ce match car si ce n’était pas le cas, nous n’aurions rien à faire dans cette compétition. Mais si je ne m’abuse, la Namibie a participé à des phases qualificatives pour arriver jusque-là, c’est bien la preuve qu’avec leur équipe d’amateurs, ils ne sont pas si nuls. A vous écouter messieurs, il faudrait que la France batte les All Blacks avec 50 points d’écart pour trouver grâce à vos yeux.
Avec vos analyses à deux balles, vous nous gâchez le plaisir. Pas étonnant qu’après la victoire d’hier soir, pas un coup de klaxon n’ait retenti dans la rue, pas un drapeau n’ait flotté aux fenêtres. Je regrette que la coupe du monde de rugby ne génère pas la même passion chez les Français que le football en 1998. Le rugby a beau être un sport fair-play, il n’en est pas moins festif. Peut-être qu’à Toulouse, Agen et Perpignan, cette coupe du monde est plus festive, plus fédératrice, parce qu’on y a la "culture". Mais tout le monde n’avait pas la culture en 1998 et on a pourtant vu toute une nation derrière son équipe. On a vu des scènes de liesses totales dans les chaumières. On a envahit les rues de Nantes, Lyon, Marseille et Trifouillis-lès-oies pour s’embrasser et trinquer à la santé d’Aimé Jacquet. On a littéralement transformé les Champs Elysées en marée humaine, folle de joie, criant à la gloire du dieu Zizou dont le visage projeté sur l’Arc de Triomphe se reflétait dans les yeux de tous les gosses. On a vu dans les 9 mois suivant la finale, une vague de petits footeux en herbe, un véritable babyboom. Cela m'étonnerai que cette coupe du monde soit aussi fertile. Comme j’aimerai voir cette même joie aujourd’hui, même si la France n’est pas championne du monde de rugby.
Qu’on leur foute la paix à ces joueurs. Arrêtons de critiquer. Contentons-nous de regarder la beauté du crampon dans la gueule et l'élégance de la mélée. Laissons-nous emporter par la rugbymania. Des coupes du monde comme celle de 1998, avec une victoire éclatante au bout et un engouement général, on n’en rencontre pas tous les ans. La prochaine viendra peut-être dans 50 ans qui sait ? Et pas forcément en foot. Et nous nous gâchons le plaisir de celle-ci à force de la comparer, d’attendre impatiemment le miracle. Apprécions la communion des peuples, sans demander à notre équipe nationale de briller tout en haut du tableau car si les miracles existent en football, il n’en est pas de même pour le rugby. Laissons-les jouer leur coupe du monde sans exiger d’eux l’exploit et supportons-les de notre mieux, dans les rues, les vitrines, les bars et à nos fenêtres. A voir les encouragements autour d’eux, leur motivation ne pourra que décupler… Et notre joie aussi.
Une semaine que les journalistes de tous les médias nous chantent la même rengaine : « la France a réglé ses montres sur les chronomètres des arbitres officiels, tout le monde est en bleu et patati et patata. » Les publicitaires sautent également sur l’occasion, Fabien Pelous pour la lessive, Frédéric Michalak et son hamburger. Excusez-moi de vous contredire messieurs les journalistes (j’englobe aussi les dames sous ce terme, évidemment) mais je ne crois pas que la France se soit réellement mise à cet horaire-là. Je pense qu’elle s’est calée sur le timing de la rentrée, des courses, du temps couci-couça et des soucis d’après l’été. A mon avis, seuls les journalistes ont réglé leurs montres car, à part de leur bouche, je n’entends personne parler de cette coupe du monde. Arrêtez le premier venu dans la rue, demandez-lui quel match se joue aujourd’hui et voyez ce qu’il vous répond. "Ah bon ? Y’a la Champions League le lundi maintenant ?" Voilà, c’est dit. Le rugby, à mon grand regret, n’est pas aussi populaire que le football. Les femmes n’y voient souvent que le calendrier du Stade Français (que personnellement je trouve de moins en moins "artistique") et les méconnaisseurs, un sport de brutes qui aiment se faire marcher sur la tronche.
A vrai dire, elle a mal commencé cette coupe du monde de rugby. J’ai beau habiter à quelques minutes de voiture du Stade de France, j’ai beau avoir vadrouillé dans Paris pendant tout le mois d’août, je n’ai trouvé aucune liesse populaire à l’approche de l’évènement. Si peu de décorations dans les vitrines des magasins et de banderoles se balançant de balcon à balcon. Peut-être que c’est seulement l’atmosphère de l’Ile de France qui fait ça et qu’à Toulouse, Agen ou Perpignan, les municipalités ne vivent que pour ça. Mais en tout cas, ici, rien à signaler de particulier.
Pourtant c’est un très beau sport le rugby. Le fair-play et l’arbitrage vidéo en font une discipline juste, appréciable. Rares sont les erreurs d’arbitrage. J’aime à voir les équipes, titulaires et remplaçants, tous soudés pour chanter en grande majorité les hymnes nationaux. J’aime l’attitude du public qui ne siffle pas lesdits hymnes et qui encouragent son équipe jusqu’au bout, même si le score est de 140 à 3 et qu’il reste 5 minutes à jouer. J’aime l’humilité des joueurs qui se prêtent volontiers au jeu des interviews, tant que les caméras n’entrent pas dans les détails de leur vie privée au sein du groupe. J’aime aussi la Chabalothite aigue qui se propage de plus en plus. La barbe drue va redevenir à la mode, c’est moi qui vous le dis ! J’aime enfin me promener dans Paris et, de temps à autre, passant devant un café, entendre les supporters anglais ou écossais chanter en chœur en attendant le coup d’envoi.
Mais vous, messieurs les journalistes et autres acteurs des médias, vous nous gâchez la fête. Oui parfaitement. Pour des raisons obscures d’argent et d’audimat, tous les matchs ne sont pas retransmis, comme dans la coupe du monde de foot. Et comme pour notre équipe de France de foot, la mode est à dénigrer notre équipe nationale de rugby. Ils perdent de 5 points contre l’Argentine et c’est tout un drame, la coupe du monde est perdue d’avance, Laporte est un imbécile. Et lorsqu’au match suivant, nous écrasons la Namibie 87 à 10, (excusez du peu !) vous trouvez encore le moyen de rabaisser nos joueurs en annonçant que la Namibie est une équipe d’amateurs et que c’est un minimum de gagner ce match car si ce n’était pas le cas, nous n’aurions rien à faire dans cette compétition. Mais si je ne m’abuse, la Namibie a participé à des phases qualificatives pour arriver jusque-là, c’est bien la preuve qu’avec leur équipe d’amateurs, ils ne sont pas si nuls. A vous écouter messieurs, il faudrait que la France batte les All Blacks avec 50 points d’écart pour trouver grâce à vos yeux.
Avec vos analyses à deux balles, vous nous gâchez le plaisir. Pas étonnant qu’après la victoire d’hier soir, pas un coup de klaxon n’ait retenti dans la rue, pas un drapeau n’ait flotté aux fenêtres. Je regrette que la coupe du monde de rugby ne génère pas la même passion chez les Français que le football en 1998. Le rugby a beau être un sport fair-play, il n’en est pas moins festif. Peut-être qu’à Toulouse, Agen et Perpignan, cette coupe du monde est plus festive, plus fédératrice, parce qu’on y a la "culture". Mais tout le monde n’avait pas la culture en 1998 et on a pourtant vu toute une nation derrière son équipe. On a vu des scènes de liesses totales dans les chaumières. On a envahit les rues de Nantes, Lyon, Marseille et Trifouillis-lès-oies pour s’embrasser et trinquer à la santé d’Aimé Jacquet. On a littéralement transformé les Champs Elysées en marée humaine, folle de joie, criant à la gloire du dieu Zizou dont le visage projeté sur l’Arc de Triomphe se reflétait dans les yeux de tous les gosses. On a vu dans les 9 mois suivant la finale, une vague de petits footeux en herbe, un véritable babyboom. Cela m'étonnerai que cette coupe du monde soit aussi fertile. Comme j’aimerai voir cette même joie aujourd’hui, même si la France n’est pas championne du monde de rugby.
Qu’on leur foute la paix à ces joueurs. Arrêtons de critiquer. Contentons-nous de regarder la beauté du crampon dans la gueule et l'élégance de la mélée. Laissons-nous emporter par la rugbymania. Des coupes du monde comme celle de 1998, avec une victoire éclatante au bout et un engouement général, on n’en rencontre pas tous les ans. La prochaine viendra peut-être dans 50 ans qui sait ? Et pas forcément en foot. Et nous nous gâchons le plaisir de celle-ci à force de la comparer, d’attendre impatiemment le miracle. Apprécions la communion des peuples, sans demander à notre équipe nationale de briller tout en haut du tableau car si les miracles existent en football, il n’en est pas de même pour le rugby. Laissons-les jouer leur coupe du monde sans exiger d’eux l’exploit et supportons-les de notre mieux, dans les rues, les vitrines, les bars et à nos fenêtres. A voir les encouragements autour d’eux, leur motivation ne pourra que décupler… Et notre joie aussi.
4 commentaires:
Encore une fois bien dit!
Le rugby a se côté familiale et sain que le foot n'a pas. Il n'y a pas d'incident au corus d'un match de rugby, c'est conviviale avec un esprit d'équipe!!!
Ma ville reçoit l'équipe sud africaine et toute la ville est décorée sous le signe du rugby même mon lycée!! bon pas pour la France mais pour dire bienvenue à l'équipe sud africaine et je trouve ça super!! =)
Et encore une fois merci ^^
Je n'y connais pas grand chose au rugby mais j'aime le sport en général et je suis une chauvine invétérée.
Bien sûr que ca serait génial si le miracle se produisait, si la France gagnait au nez et à la barbe de tous ses concurents que l'on s'obstine a donner vainqueurs d'avance. Mais j'ai peur que si cela arrivait, la finale passe presque à la trappe, comme une anecdote du mois d'octobre 2007... Mais que la dernière grande nation de rugby de l'hémisphère nord gagne enfin le titre suprême, ce n'est pas une anecdote bordel !!!
Enfin, ravie de savoir qu'il y a au moins une ville qui se met aux couleurs de l'évènement pour accueillir l'adversaire ^^ Ca doit etre chouette.
pour ma part vous connaissez mon engouement pour le foot ou le rubgy ou tout autre sport.. enfin je le vis mais pas de maniere forcement voyante, mais en discutant avec les gens qui sont passionnées, intéressés, j'essaye de comprendre comme ça fonctionne etc etc
Toutefois peut etre que les rugbymen ne sont pas mis à l'honneur comme les footeux, peut etre parce que leurs supporters préfèrent rester discrets et vivre leur plaisir sans forcement demander à ceux que ça n'interesse pas d'y participer ^^
c'est marrant, autant je suis d'habitude d'accord avec ton analys autant là non. Où alors j'habite dans une microcosme rugbymaniaque! mais autour de chez moi tous les bars annoncianet "ouverture exceptionelle ce dimanche pour le rugby".
J'ahibte pas loin d'un écran géant ou je suis allée voire plusieurs matchs et où c'est toujours plein. De françias fans ou qui découvren, et d'étrangers qui viennent soutenir leur équipe.
Par contre ce que tu dit sur la différence avec le foot là je dis oui et c'est vrai que l'ambiance est tellement plus respecteueuse!
lors du match angleterre/afrique du sud, tout le monde se respectait, au foot, tant de proximité et rpomiscuité entre les deux groupes de supporters l'aurait fait peur, là je me sentais à l'aise.
Le foot semble exacerber de la haine là ou il y a juste un fort esprit d'équipe et de sport en rugby. Que c'est appréciable!
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