Ayé, c'est bon ! J'ai passé la semaine la plus pourrie de l'année. Voire pour les dix ans à venir. Du moins je l'espère... Non mais le ciel il va quand même pas avoir le culot de me faire subir plus que ça franchement parce que sinon, bah la vie est profondément injuste ! Petit topo :
Lundi, j'allais à la fac et je me suis fait tout bonnement agressée dans une rue passante, à côté d'une entreprise où il y avait du monde devant, à 14 heures. Pas envie de m'étaler plus. Sachez seulement que oui, j'ai porté plainte et que non, je n'ai rien si ce n'est la peur à vie de me déplacer seule dans la rue, quelle que soit l'heure et le lieu où je me rend. J'étais déjà pas d'une nature tranquille mais là, j'en arrive à sursauter en voyant mon ombre. Au passage, pas besoin de vos conseils pour "la prochaine fois". J'espère bien qu'il n'y en aura pas ! Ca m'énerve ça, la réaction des gens. D'abord, quand t'annonce ça, tout le monde te réplique "Non ! tu rigole ?" Bah oui que j'rigole ! C'est tellement drôle comme blague ! Et ensuite, les gens t'écoutent à peine et te donnent tout pleins de conseils en anihilant totalement la peur que tu peux ressentir dans le feu de l'action. Chacun à son avis et bien sûr, personne n’utilise la première personne du singulier pour les prodiguer.
Mardi, je vais porter plainte chez les flics qui me conseillent de ne plus jamais me déplacer seule dans la rue. Parce que vraiment, des plaintes comme celle que je viens de déposer, il y en a à la pelle dans leurs dossiers en cours. Toutes inabouties, bien entendu. Bah voyons ! J'ai les moyens, moi pauvre petite étudiante encore pleine d'illusions de me payer deux molosses pour toutes mes sorties. Les copains ? Dans la mesure du possible pourquoi pas ? Seulement ils ne sont pas à ma disposition tout le temps. Pis si je dois appeler un ami à chaque fois que je vais chercher du pain, on n'est pas sortis de l'auberge !
Mercredi, recalée. Manque trois putains de points bordel. Fait chier. Pas envie d'en parler non plus. A la recherche d'un plan B, si quelqu'un a des infos et des idées, je prends !
Jeudi, je file à l'auto-école pour avoir enfin une bonne nouvelle. Mais non. Les dates sont là mais le directeur ne les a pas encore attribuées. "Ne t'inquiète pas, je t'appellerai aussitôt fait, me dit la secrétaire, ceux qui passent le 30 mai ne sont même pas encore au courant, eux." Ca fait juste deux semaines qu'ils me promettent une date, qu'ils repoussent l'échéance toutes les semaines (encore hier alors c'est pour dire !) Je ne m'inquiète pas. De toute façon j'ai un emploi du temps des plus libre depuis que je suis recalée. J'espère juste qu'ils auront la décense de me prévenir au moins une semaine à l'avance de ma date de passage, histoire de reprendre des heures (qui ont augmenté de deux euros entre-temps) pour ne pas arriver le jour du permis sans avoir conduit depuis trois semaines. Mais vu comment la chance est de mon côté...
Jeudi toujours, je tente de trouver une colo pour cet été vu que je suis maintenant libre comme l'air. Evidemment jour de grève respecté dans le service public. Quand je n'écoute pas pendant des heures de la musique classique, tapant sur 1, 3, 12 et 27 pour avoir la personne recherchée, on me promet qu'on me rappelle... J'attends toujours.
Vendredi, lueur d'espoir, je retente les colo et là, premier coup de fil, miracle ils ont un poste pour moi dans la période demandée. Ouf, c'est déjà ça. Et la meilleure dans tout ça, c'est que ce n'est ni dans le Nooooord, ni dans l'Est, ni en Bretagne mais au bord de la mer dans un coin où ils savent ce que c'est que trois semaines sans pluies et 31° de température au mois d'août.
Samedi... Rien. Bah oui, vous voulez pas qu'il m'arrive une merde tous les jours non plus !
Dimanche, cerise sur le mac do. Fête des mères oblige, après de nombreuses tergiversations entre Papa et Maman sur le thème "c'est qui qui va aller voir la mère de l'autre?", tout le monde dans la voiture direction chez Mémère, maman de ma Maman. Alors bon, c'est pas que j'aime pas aller chez ma grand-mère. Le problème c'est que quand on va la voir, on ne peut faire autrement que de se coltiner sa soeur et son beauf, souvent affublés de leur fils. S'ils étaient agréables, sympas, drôles, on s'en accomoderai bien. Vous vous doutez bien que non, c'est pas du tout ça. J'essaye de trouver le mot exact. Je crois que c'est "rustique". Mais pas rustique jovial. Plutôt rustique vieux. Rustique chiant. Autant dire que le dimanche à la con à été long. Déjà on se fait engueuler en arrivant. Pas par ma grand-mère. Non non non. Par le vieux tonton qui hurle parce qu'il est 12h30 et qu'il est pas à table. Il se met ensuite à râler parce que bien entendu, ma grand-mère, en femme du monde, nous offre l'apéritif et qu'un apéro, ça ne se refuse pas.
Pendant qu'il ronchonne à côté de Papa qui feint d'être absorbé par les infos pour ne pas avoir à lui causer, la vieille tata entre en scène. Elle attaque sur les questions classique : les études. Sauf que bon, vu la semaine, j'ai pas spécialement envie d'en parler. Je réponds poliment et sobrement surtout. L'erreur ! Voilà qu'elle embraye sur les études de ses petits enfants à elle, que je sais même pas de qui elle me parle et qu'à priori, comme je ne les vois jamais, j'men fout.
Le vieux tonton se met à râler comme un putois parce que bon, on n'est toujours pas à table. Et on n'est pas prêts de s'y mettre vu qu'on attend son fils à lui, qu'habite le plus près mais qu'est tellement mauvaise langue qu'il est persuadé qu'on arrivera toujours après lui. Il débarque l'air de rien à 13h30, comme une fleur. Re-apéro pour monsieur qui fait remarqué qu'il n'y a plus de gateaux. "T'avais qu'à arriver à l'heure !" glisse sournoisement Maman. Merci Maman.
Le vieux tonton commence à vraiment nous les briser menues alors bon, on passe quand même à table. Et bien sûr, comme c'est pas ma semaine, je me retrouve à côté de lui. Là, il explique enfin pourquoi il est pressé. Y'a match. Le dernier match de la saison de les équipes de foot locales qu'il y va tous les dimanche et que là, il peut absolument pas faire une exception. C'est le dernier alors tu comprends ? Non tu comprends pas lecteur ? C'est normal. Donc le tonton, il veut que tout aille vite. Il faut vite finir le plat. Bien sûr, il ne manque pas de faire des commentaires sur ce que je me sers dans mon assiette. Genre je prends de toutes les crudités, sauf des asperges. Parce que bon, d'une j'aime ça mais je cours pas après non plus, de deux j'en n'avais pas envie, de trois ça a des effets secondaires pas sympas chez les femmes de ma famille. Il me demande pourquoi j'en n'ai pas pris, je lui réponds "parce que j'en n'ai pas envie !" (avoue lecteur, on peut difficilement faire plus clair, oui mais voilà souviens-toi de mon premier post... Ce n'est qu'un homme) Je tourne la tête deux secondes pour accepter l'eau que ma soeur me propose et tendre mon verre et v'là t-y pas que des asperges ont poussées dans mon assiette. Furieuse, je répette que non je n'en veux pas décidément et faisant fi de toutes les convenances, je remets lesdites asperges dans le plat. Et le vieux tonton, ça le fait marrer ! Ca ne fait rire que lui d'ailleurs. Heureusement, Papa m'a vengée sur le plat suivant en faisant exactement la même chose avec la moutarde que le vieux tonton voulait pas. Merci Papa. Sauf que ça, je pouvais encore le supporter, vous vous doutez bien que ça ne s'est pas arrêté là. J'avais un superbe morceau de pain, intact, près de mon assiette. Un superbe morceau de pain que le vieux tonton s'est auto-attribué sans me demander mon avis en commentant "t'es jeune, t'as qu'à tendre le bras pour t'en prendre un autre !". Là, je fume. Ziboux pas prêter son manger bordel !!!
Voilà. Je viens de me rendre compte que ça faisait bien long là alors je vais vous passer les autres détails de ce repas horrible et la chiantitude de l'après midi qui a suivi, jusqu'au départ de la morpion's family. J'vous jure, des fois j'me dit que y'a des vieux qu'on devrait tuer à la naissance ! En tout cas c'est bon, j'ai fait ma B-A de l'année. Et la Ziboux jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus...