jeudi 10 juillet 2008

La splendeur de l’administration française

Attention chers lecteurs, je sais bien que c’est inutile mais néanmoins, je tiens à vous rappeler que tout ce qui est raconté dans ce blog est entièrement vrai, vécu et très peu exagéré.

J’aime les fonctionnaires. Je veux être fonctionnaire. On a tous besoin des fonctionnaires pour que le pays fonctionne correctement. Non vraiment, j’aime les fonctionnaires. Mais des fois, je me dis que, putain, on n’est pas aidés dans ce pays ! Je m’explique.
Dans une semaine, je vous quitte chers lecteurs. Pas de panique, je vais revenir. Je m’en vais seulement deux semaines gagner un petit pécule. Je vais encadrer une colonie pour quinze jours. Je crois vous en avoir déjà touché deux mots. Je travaille avec un organisme appartenant à une entreprise du service public qui produit en grande quantité de la lumière et du chauffage pour vos maisons. De l’électricité aussi pour pouvoir brancher votre ordinateur et me lire, toujours avec autant de plaisir j’espère. Mercredi donc, bye-bye la grisaille et vive l’océan Atlantique. Je m’en vais surveiller, animer, soigner une bande de mômes, fils et filles de cette même entreprise publique. J’ai donc à faire avec des fonctionnaires pour régler les derniers détails de mon départ. Normalement, fin juin, j’aurai dû recevoir un petit livret de mon directeur contenant un tas d’informations très précieuses sur le séjour. Accessoirement, le nom de la gare où je dois arriver en train. Vous avez noté la subtilité de ma phrase, contenue à elle seule dans la conjugaison du verbe : je ne l’ai toujours pas. Mardi dernier, j’ai donc appelé un responsable de l’organisme pour obtenir cette info car comment réserver un billet de train quand on ne sait pas où l’on va ? La première personne que j’ai eue m’a dit qu’il n’était pas dans ses compétences de me donner cette information. Elle m’a donc aiguillée vers un autre numéro à appeler, me donnant même le nom de la personne à demander. Je raccroche et compose le nouveau numéro, demande madame Machin. « Ah non, me dit-on, ce n’est pas madame Machin ! Ce n’est pas son poste, attendez, je vous donne le numéro. » Numéro obtenu, je re-raccroche et compose le numéro de madame Machin (sachez au passage chers lecteurs que tous ces numéros ont exactement le même commencement, seuls les 3 derniers chiffres changent, pas conséquent, toutes ces personnes sont dans les mêmes locaux et peuvent très bien faire des transferts d’appels…:/ ) J’obtiens enfin madame Machin qui m’expédie pour cause de réunion téléphonique mais promet de me rappeler tudsuite après. La journée passe et mon portable reste désespérément silencieux. Le lendemain, la personne m’a rappelée… à 8h22 le matin ! Qui a dit qu’on ne bossait pas chez les fonctionnaires ?! Tête dans le cul, je décroche et note l’itinéraire à suivre : tgv + ter + bus de cambrousse.
Je fais donc appel à une deuxième entreprise publique, celle qui a des passages à niveau très dangereux partout, pour prendre mes billets de trains. Je vais sur son site internet, remplis tout bien le petit cadre pour un aller-retour. Bon, c’est pas tellement le fait qu’il ne veuille me donner qu’un aller simple qui m’a énervée… Non c’est plutôt le fait que le site refuse que je poursuive ma commande en cliquant sur le trajet voulu comme il me l’indiquait. Je suis zen et décontractée, je respire la sagesse et l’ingéniosité. Je retourne me coucher ! Deux heures plus tard, mon quota de sommeil atteint, j’avise Chou sur le fait que je dois aller dans une gare pour acheter mes billets parce que leur 8\/ !µ*% de site ne fonctionne pas. Chou a d’autres choses à faire que de m’indiquer la gare de chez lui, j’ai dû attendre ce matin pour y aller. Ce matin, aux aurores, je m’en vais donc à la gare la plus proche de ma maison prendre mes billets de train de main à main avec le guichetier. Je demande ma destination finale mais le monsieur me dit que non, ça n’existe pas. Comment donc ? La sncf vend sur internet des billets pour un service de bus de cambrousse qu’elle ne gère pas. Je demande donc les billets jusqu’au ter, tant pis, je me débrouillerai sur place pour avoir un billet de bus, le jour même, un petit coup de stress ça ne tue personne. Le monsieur me donne mes billets et je termine mes courses du matin dans l’entreprise publique que je préfère : la poste !
J’aime bien les fonctionnaires de la poste. Ils sont cool. Pas stressés pour deux sous eux. Faut dire aussi que le facteur qui remplace ma factrice habituelle pendant ses vacances est un illettré notoire. Si si, j’vous jure ! Il ne sait pas faire la différence entre rue et résidence. Il n’a pas compris non plus que le nom sur la boîte aux lettres doit normalement correspondre au destinataire du courrier. J’entre dans la salle d’attente (oui y’a plus de gens qui y attendent que de gens servis, je vois pas pourquoi on l’appellerait autrement !) et j’attends. Viens mon tour. Je donne le papier du colis que je dois récupérer pour Maman où j’ai imité sa signature pour m’autorisé à aller le chercher (Maman étant en vacances). D’habitude ils te font tout une comédie parce qu’il faut que tu viennes avec la pièce d’identité du destinataire et la tienne, là j’avais le passeport, mais non, la guichetière elle s’en fichait. Et pour cause ! Mon illettré de facteur remplaçant est en plus de ça un abruti fini à l’urine et un retardataire récurent. Donc quand il te laisse l’avis de passage, il te prescrit d’aller chercher ton colis à partir du lendemain 10h mais lui ne livre que très tard dans la matinée et de fait les colis ne sont retirables que le surlendemain. Normal quoi. Ravie d’avoir fait la queue pour rien et de devoir la refaire le lendemain.
Bref, ce que je préfère dans tout ça, c’est quand je rentre à la maison et que je retire mes chaussures. Tranquille. Je repense à l’entreprise qui gère ma colo qui n’a pas assez de bras pour coller un timbre sur une enveloppe à temps et me fournir le projet du directeur ; je songe à la maintenance déplorable du site internet de la société des trains en retard ; je médite sur la capacité du facteur à noter le bon jour pour retirer le colis raté sur l’avis de passage qu’il laisse parfois sans même sonner dans ma boîte aux lettres… Et la radio m’annonce que le pays a trop de fonctionnaires, qu’on va encore supprimer des postes de profs gauchistes, de membres de l’administration champions du mikado. Mais une nouvelle question me taraude : il vit où Nabot ? Non parce que des histoires comme celles que je viens de conter, on en a tous vécu. Pas lui ? Pourquoi qu’il dit qu’il y a trop de fonctionnaires alors que visiblement, tout le reste de la France en manque ? Moi je dirai qu’il y en a juste un de trop. A vous de deviner lequel ^^

1 commentaire:

Fufu a dit…

Je sais pas s'il y en a trop, mais alors qu'est-ce qu'ils sont mal organisés. Comme tu dis dans certains services ils ont un niveau de productivité 0, tandis que dans d'autres ils sont surchargés de travail.