samedi 25 août 2007

Voilà, c’est fini…

... Comme dit la chanson. Encore une fois, il va falloir faire le deuil de l’aventure. Encore une fois, il va falloir se résoudre à perdre pour toujours la majorité des visages familiers de ces trois semaines. C’est la dure loi des colonies. Quoique celle-ci ait un goût particulier. Pour la première fois, je suis rentrée à la maison mes jours de congé, j’ai vu les gens que j’aime (ou tenté de voir :p ) et, miracle des miracles, je n’ai pas dormi tout le temps pendant ces sacro-saintes 24h accordée généreusement par la loi aux pauvres animateurs sous-payés.
Pour ceux qui me connaissent moins bien que d’autres, tous les étés, je troque ma tenue d’étudiante contre celle d’animatrice en colonies pour les enfants d’employés d’une grande compagnie de gaz et d’électricité. Ces colonies comptent en moyenne 35 enfants et ont un thème bien particulier, plus ou moins précis selon les tranches d’âge des jeunes. Après avoir fait les 9-11 ans l’an dernier, dans un patelin bien paumé au fin fond des Alpes, où la voiture est indispensable si tu veux bouger ton jour de congé, j’ai eu très envie de civilisation. Par bonheur, une colonie de 15-17 ans est située dans Paris. En fait, il y en a même deux. La première, la mienne, propose les activités danses du monde, danse hip-hop et graffiti ; la seconde atelier mode et rollers dans Paname.
Ok, je plante le décors : un hôtel dans le XXe à Paris, chambres avec salle de bain et télé (et oui… et encore, on leur a gaulé les téléphones !) une salle de projection, une salle commune aux quelques 80 personnes qui composent cette colo, un self pourri où règne la malbouffe, un bureau d’animateurs/directeurs où j’ai dû entrer à peu près 5 fois en 3 semaines et une carte orange au mois par personnes pour bouger autant que faire se peut.
Bien sûr, qui dit deux colonies dit deux équipes d’animation qui doivent cohabiter, deux directeurs et deux directeurs adjoints, soit deux fois plus de chefs sur le dos et deux fois plus d’emmerdes si quelque chose tourne mal. Coup de bol, les deux équipes n’ont fait qu’une dès les premiers jours, les deux directeurs ont travaillé main dans la main, ce qui nous a grandement simplifié la vie. Tant mieux parce que c’était pas gagné. Trois animateurs, six animatrices dont une apprentie flic, deux Elise et deux Camille ! De quoi dérouter les gamins assez facilement. Heureusement, nous étions épaulés d’un dixième animateur improvisé arrivé sur le tard, Bruno, un jeune trisomique résident à l’hôtel. Adorable Bruno, qui a fait le pointage le jour de l’arrivée des jeunes et qui a cherché jusqu’au bout "Nom Prénom" qui n’était pas venu le jour J et qui du coup était resté en blanc. Prévoyant Bruno qui, lors de la réunion d’accueil avec les ados, leur a formellement demandé de déposer couteaux, pistolets et autres bombes sur la table avant de monter dans leurs chambres. Dynamique Bruno, toujours prêt a nous accompagner dans toutes nos sorties, surtout quand il s’agit d’un concert à Paris Plage.
Pour ce qui est de mes têtes blondes, je vous épargnerai la liste exhaustive des 70 prénoms. Je vais juste me permettre d’en citer quelques uns pour vous donner un échantillon. Notons la première partie, Christelle, que j’ai perdue dans le Louvre bondé dès le premier dimanche, grande fille du Sud exubérante et gaie, oreilles de Mickey sur son casque de roller, scandant aux inconnus dans le métro qu’ils venaient de choisir le mauvais wagon, car c’était celui des colons et qu’on allait les faire chier tout au long du trajet. Il y avait aussi Maylis, la petite chiante qui a tenté pendant trois semaines d’exploser le carcan que ses parents soixantenaires lui imposent au quotidien ; petite râleuse jamais contente que même les animateurs pleins de bonne volonté finissent par envoyer chier tellement elle nous gonfle. Elias, le taggeur fou, inscrivant son blase sur toutes les surfaces possibles et imaginables à en faire vomir tellement on ne peut plus voir en peinture ce « Kéfir » omniprésent. Il y avait aussi Christie la clepto et Amélie-miss-connerie. Cette dernière a eu l’excellente idée de nous fausser compagnie à 2h du matin, de se saouler la gueule avec un inconnu et de le ramener dans la chambre de ses copines. Imaginez ce qui aurait pût arriver si les filles n'avaient pas eu la présence d'esprit d'aller réveiller notre fliquette animatrice… Jean-Manuel, fier de la Vendée et de ses mojettes. Guillaume, le tombeur, pour qui trois semaines = trois gonzesses. Gabrielle, l’artiste ; Maëla, folle du prof de hip-hop ; Elodie et son look "Tokyo Hôtel" ; Yoann le marseillais, la force tranquille ; Dimitri, 16,82 au bac cette année ; Marion D son humour décapant et sa musique trop top. Je retiendrais aussi Nicolas, 16 ans et tellement de gentillesse et de maturité dans ses yeux bleus et dans l’encre de son stylo. Damien, le seul qui a failli me faire pleurer le jour du départ, le bon copain de ces demoiselles que j’ai dû éloigner d’un dealer à la sortie du métro, mon petit protégé au jeu de l’ange-gardien… enfin petit, façon de parler vu qu’il fait 1m80 ! Et son contraire, la toute petite Minimoys Sabrina-la-timide. Anne, la seule qui soit partante pour toutes mes sorties culturelles ; avortées, faute de participants. Petite poupée blonde loin d’être bête et qui prouve que le monde n’est pas perdu, que les jeunes regardent les infos et qu’ils se préoccupent un peu du monde qui les entoure. Et Jeanne, la même, un soupçon d’égocentrisme en plus avec ses allures d’Olivia Newton John et son plaisir de danser. Parmi les danseuses, il y avait aussi celles qui sont belles, presque femmes, mais qui l’ignorent encore : Agathe, Marion M et Suzie, entre autres. Melissa et ses arabesques aux coins des yeux ; Anaïs, styliste en herbe aux allures de Lisa Plenske qui a bluffé tout le monde lors du défilé de mode final tellement sa robe de soirée, sa coiffure et ses yeux sans lunettes la transformaient ; Laurane, miss potins à la bonne humeur inébranlable… Mon Dieu, j’ai déjà cité tout ça ! Je vais m’arrêter-là je crois. En fait, on ne peut pas raconter une colo comme ça. Il faut le vivre pour le comprendre, il faut le dire de vive voix pour le faire revivre… Vivement l’année prochaine !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon retour chez toi :)
Je suis content de voir que ta colo s'est bien passé. Reposes-toi bien.
Biz
Fufu

3 Petites Notes de Musique... a dit…

j'aime bcp te lire, ça me rappelle ds souvenirs!
j'aurais pu faire pareil avec mes miens, j'ai pas eu le courage de me lancer.