mercredi 29 août 2007

Foutue malchance !

Je ne sais pas vous, mais il y a des jours comme ça, où on regrette amèrement de s'être levé toute la semaine. Et oui, au cas où personne ne l'aurai relevé dans mes précédents posts, je suis souvent sujette à la malchance. Bon j'admets aussi que quand j'ai du bol, je ne fais pas les choses à moitié. Mais bon, quand ça va bien, il n'y a aucune raison de râler.
Or en ce moment, si en général ma vie va plutôt bien, il y a quand même deux-trois petites broutilles qui ont le don de m'énerver. Un petit pas-de-bol par-ci par-là passe encore ; mais mis bout-à-bout, tous ces petits rien provoquent un GROS ras-le-bol. Oui, parfaitement, une envie subite de tout envoyer chier, d'emmerder le monde, de revenir à des temps ancestraux et de s'enfermer dans une cahute bien paumée sur le plateau du Larzac et d'y fonder une communauté indépendante de la France, des problèmes et où le temps est régie selon mon ordre à moi !
Souvent j'entends les gens dire "De toute façon, la malchance, c'est par période. Il y a des moments où tout va bien et d'autres où rien ne colle." Admettons... N'empèche que ! Pour moi, il n'y a pas de phases A et B comme en économie, il n'y a que des phases B plus ou moins puissantes. Des exemples ? Rien que ces passages à niveau de merde qui prennent un malin plaisir à clignoter et s'abaisser dès qu'ils voient se pointer une voiture avec moi à bord. En particulier quand je suis pressée. Et des fois, même pas besoin de voiture, ma paire de baskets suffit. C'est comme ça. Je dois avoir un truc qui déclenche les passages à niveau. Je vais peut-être déménager... l'un d'entre-vous connait-il un coin en France où on peut aller au ciné, faire ses courses, à la fac ou au boulot sans avoir à recontrer une intersection avec une voie ferrée ? Non ? Bon, tant pis.
Ma période de phase B très prononcée a débutée pas plus tard qu'hier. Je vais à l'auto-école. Oui, car après une longue période de réflexion, j'ai enfin décidé de retenter le permis et de l'avoir, si possible (petit message à ma bonne étoile, bien planquée en ce moment). Je me rends donc pour ma première leçon de code depuis mai 2001. J'ai pas encore eu le temps de tout relire le bouquin, je fais donc avec les moyens du bord. Pas facile de se caler sur le dvd. Pas simple de s'y adapter tout court en fait puisque perso, quand j'ai eu mon code la première fois, on marchait à la diapo. Je me fais donc avoir comme une cruche et sur les 10 premières questions, 7 sont fausses. Ca commence super bien. Les questions défilent. Arrive une image d'une route de campagne à double sens on-ne-peut-plus-banale avec un petit cycliste roulant sur le bord de la rive droite. Comme si les cyclistes à la campagne roulaient tous bien serré le long de la chaussée ! La question est la suivante : à quelle distance puis-je doubler le cycliste? 0,5m, 1m, 1,5m, 2m... tic-tac-tic-tac... hé-hé, je sais la réponse, la distance légale est de 1,5m. Je coche réponse C et c'est mon dernier mot Jean-Pierre. Et ben c'est faux ! La bonne réponse est C ET D. Et oui, si je peux dépasser à 1,5m, pourquoi pas à 2 si j'ai personne en face !!! GRRR!!! Et une faute de plus. Bon au final, je m'en sors avec 14 fautes. Mais ça fait quand même chier !!!
Je sors de là, pas du tout fière de moi et je rejoins mon chéri qui m'attends dans la voiture, revenant de chez le médecin. Le docteur se trouvant à quelques pas du resto marocain dans lequel nous avions décidé avec quelques copains de nous remplir la panse le soir même, je lui demande s'il y est passé reserver la table. Non. Bon, ça n'est pas grave, ce n'est qu'un homme, on ne peut pas penser à tout. Le soir venu, nous nous rendons au resto et là, manque de bol, une jolie pancarte nous y attend : fermeture annuelle du 28 juillet au 29 août. Pffffff, tous les copains qui se sont tapé des bornes pour un couscous ou une tajine vocifèrent et voilà que nous finissons au Courtepaille. Non pas que ça nous déplaise, mais c'était pas franchement l'idée de départ.
Passent la nuit et la matinée du lendemain (aujourd'hui donc ^^). Mon amoureux rentré dans ses quartiers après avoir tenté avec moi de faire cuire sur les plaques quasi-neuves de la cuisine un semblant de pâtes pour le déjeuner, je décide d'aller faire tirer les photos de cette été. Ma sélection est faite depuis longtemps, ma clef USB dans mon sac. Me voilà partie. Je chope le bus pile à temps, sans courir et heureusement parce que depuis deux jours, malchance oblige, une vieille douleur me lance dans le genou. Vive le neuriplège (la seule crème anti-inflamatoire à laquelle j'ai le droit vu que je suis allergique à l'acide salicilique, composant de toutes les autres crèmes) et la bande (vu que Papa a planqué sa genouillère) ! Je descends sans encombres à l'arret du Auchan, oui enfin sans compter la roue de poussette d'une maman qui s'est dévissée et a rouler le bus, le retardant un peu.
J'entre et je me dirige vers le développeur de photos. Là, une maman est justement en train de lancer un développement sur la borne "vos photos en 1h" des quelques 300 images de ses (environ) 12 cartes mémoire de son bébé fraîchement né. Les photos se ressemblent toutes: bébé dans les bras de papa, de maman, de mamie, de tata, bébé tout seul dans le parc, le landeau, le berceau, le cosi, sur la table à langer... Si je prends autant de photos de mes gosses un jour, confisquez-moi l'appareil par pitié !
Bref, 25 minutes passent, maman s'en va et je me glisse devant la borne, avant que le vieux peu urbain qui a rêvé de me doubler n'y parvienne. Je suis les indications de la machine qui met, au bas mot, dix minutes à reconnaitre ma clef. J'en ai tellement marre que je ne fais pas attention à ce que je fais et que je coche l'option "avec marge"... Je déteste ça mais trop tard. Tant pis. Je donne mon ticket au monsieur qui me dit de revenir dans 1h30. Vive les photos en 1h top chrono.
Je file donc dans la galerie marchande, repère quelques merveilles pour ma rentrée vestimentaire puis décide que, tant que je suis là, autant aller faire mes courses de rentrée au super-marché. Je vadrouille donc dans les rayons à la recherche de stabilos, d'agenda et autres fournitures. Me voilà à la caisse et je me rends compte que j'ai pris du papier calque 24/32 à la place du 21/29,7 classique. Bien entendu, si je quitte la file, je suis bonne pour repoireauter une demi-heure avant de passer en caisse. Tant pis.
Je paye et je vais chercher mes photos. 17h, je suis pile à l'heure... mais pas le vendeur. Il y a un monde fou. J'expire de fatigue en entendant la nana arrivée après moi raler parce qu'elle attend depuis 3 minutes. Mon chéri m'appelle pour un détail sur un dessert qu'il est en train de concocter et dont je ne verrai pas la couleur. Je réponds tant bien que mal, vu que c'est le cadet de mes soucis.
25 minutes plus tard, le temps de rater le bus qui passe toutes les 40 minutes en été, je sors du magasin, attrape le premier bus arrivé, descends à l'arret le moins loin de chez moi et fais le reste à pieds avec mon genou en vrac, ma bande qui par en vrille et en serrant du plus fort que je peux le sac plastique de l'enseigne dans mes bras. Car bien sûr, j'ai oublié de prendre un sac pour mes achats. J'en ai acheté un au super-marché qui a fait à peu près 10m avant de se trouer des deux côtés sous la pression de la pochette de calque. Me voilà donc à abandonner les poignées si pratiques pour tenir le sac comme un bébé, afin de ne pas avoir à ramasser mes courses sur le macadam. Que du bonheur.
En rentrant, je m'affale sur le canapé pour regarder un docu-fiction que j'avais enregistré. Plus question vu l'heure et mon état d'aller au code comme je l'avais espéré. Evidemment, pour une obscure raison, l'enregistrement est de médiocre qualité et pour couronner le tout, au dîner de ce soir, j'ai été la seule à me battre avec les arêtes de mon poisson, mes parents rigolant à côté. "Ca fait plaisir de manger avec un para-merdes !" lance Papa. Trop drôle.
Bref, journée de merde, un million de choses encore à faire pour avant hier et pas le temps dans mon agenda déjà overbooké. Et la cerise sur le McDo, c'est que j'ai le sentiment que je suis la seule à être rentrée de vacances. Pas un post nouveau chez les copines bloggeuses à se mettre sous la dent et peu de commentaires sur mes posts précédents... Foutue malchance !

samedi 25 août 2007

Voilà, c’est fini…

... Comme dit la chanson. Encore une fois, il va falloir faire le deuil de l’aventure. Encore une fois, il va falloir se résoudre à perdre pour toujours la majorité des visages familiers de ces trois semaines. C’est la dure loi des colonies. Quoique celle-ci ait un goût particulier. Pour la première fois, je suis rentrée à la maison mes jours de congé, j’ai vu les gens que j’aime (ou tenté de voir :p ) et, miracle des miracles, je n’ai pas dormi tout le temps pendant ces sacro-saintes 24h accordée généreusement par la loi aux pauvres animateurs sous-payés.
Pour ceux qui me connaissent moins bien que d’autres, tous les étés, je troque ma tenue d’étudiante contre celle d’animatrice en colonies pour les enfants d’employés d’une grande compagnie de gaz et d’électricité. Ces colonies comptent en moyenne 35 enfants et ont un thème bien particulier, plus ou moins précis selon les tranches d’âge des jeunes. Après avoir fait les 9-11 ans l’an dernier, dans un patelin bien paumé au fin fond des Alpes, où la voiture est indispensable si tu veux bouger ton jour de congé, j’ai eu très envie de civilisation. Par bonheur, une colonie de 15-17 ans est située dans Paris. En fait, il y en a même deux. La première, la mienne, propose les activités danses du monde, danse hip-hop et graffiti ; la seconde atelier mode et rollers dans Paname.
Ok, je plante le décors : un hôtel dans le XXe à Paris, chambres avec salle de bain et télé (et oui… et encore, on leur a gaulé les téléphones !) une salle de projection, une salle commune aux quelques 80 personnes qui composent cette colo, un self pourri où règne la malbouffe, un bureau d’animateurs/directeurs où j’ai dû entrer à peu près 5 fois en 3 semaines et une carte orange au mois par personnes pour bouger autant que faire se peut.
Bien sûr, qui dit deux colonies dit deux équipes d’animation qui doivent cohabiter, deux directeurs et deux directeurs adjoints, soit deux fois plus de chefs sur le dos et deux fois plus d’emmerdes si quelque chose tourne mal. Coup de bol, les deux équipes n’ont fait qu’une dès les premiers jours, les deux directeurs ont travaillé main dans la main, ce qui nous a grandement simplifié la vie. Tant mieux parce que c’était pas gagné. Trois animateurs, six animatrices dont une apprentie flic, deux Elise et deux Camille ! De quoi dérouter les gamins assez facilement. Heureusement, nous étions épaulés d’un dixième animateur improvisé arrivé sur le tard, Bruno, un jeune trisomique résident à l’hôtel. Adorable Bruno, qui a fait le pointage le jour de l’arrivée des jeunes et qui a cherché jusqu’au bout "Nom Prénom" qui n’était pas venu le jour J et qui du coup était resté en blanc. Prévoyant Bruno qui, lors de la réunion d’accueil avec les ados, leur a formellement demandé de déposer couteaux, pistolets et autres bombes sur la table avant de monter dans leurs chambres. Dynamique Bruno, toujours prêt a nous accompagner dans toutes nos sorties, surtout quand il s’agit d’un concert à Paris Plage.
Pour ce qui est de mes têtes blondes, je vous épargnerai la liste exhaustive des 70 prénoms. Je vais juste me permettre d’en citer quelques uns pour vous donner un échantillon. Notons la première partie, Christelle, que j’ai perdue dans le Louvre bondé dès le premier dimanche, grande fille du Sud exubérante et gaie, oreilles de Mickey sur son casque de roller, scandant aux inconnus dans le métro qu’ils venaient de choisir le mauvais wagon, car c’était celui des colons et qu’on allait les faire chier tout au long du trajet. Il y avait aussi Maylis, la petite chiante qui a tenté pendant trois semaines d’exploser le carcan que ses parents soixantenaires lui imposent au quotidien ; petite râleuse jamais contente que même les animateurs pleins de bonne volonté finissent par envoyer chier tellement elle nous gonfle. Elias, le taggeur fou, inscrivant son blase sur toutes les surfaces possibles et imaginables à en faire vomir tellement on ne peut plus voir en peinture ce « Kéfir » omniprésent. Il y avait aussi Christie la clepto et Amélie-miss-connerie. Cette dernière a eu l’excellente idée de nous fausser compagnie à 2h du matin, de se saouler la gueule avec un inconnu et de le ramener dans la chambre de ses copines. Imaginez ce qui aurait pût arriver si les filles n'avaient pas eu la présence d'esprit d'aller réveiller notre fliquette animatrice… Jean-Manuel, fier de la Vendée et de ses mojettes. Guillaume, le tombeur, pour qui trois semaines = trois gonzesses. Gabrielle, l’artiste ; Maëla, folle du prof de hip-hop ; Elodie et son look "Tokyo Hôtel" ; Yoann le marseillais, la force tranquille ; Dimitri, 16,82 au bac cette année ; Marion D son humour décapant et sa musique trop top. Je retiendrais aussi Nicolas, 16 ans et tellement de gentillesse et de maturité dans ses yeux bleus et dans l’encre de son stylo. Damien, le seul qui a failli me faire pleurer le jour du départ, le bon copain de ces demoiselles que j’ai dû éloigner d’un dealer à la sortie du métro, mon petit protégé au jeu de l’ange-gardien… enfin petit, façon de parler vu qu’il fait 1m80 ! Et son contraire, la toute petite Minimoys Sabrina-la-timide. Anne, la seule qui soit partante pour toutes mes sorties culturelles ; avortées, faute de participants. Petite poupée blonde loin d’être bête et qui prouve que le monde n’est pas perdu, que les jeunes regardent les infos et qu’ils se préoccupent un peu du monde qui les entoure. Et Jeanne, la même, un soupçon d’égocentrisme en plus avec ses allures d’Olivia Newton John et son plaisir de danser. Parmi les danseuses, il y avait aussi celles qui sont belles, presque femmes, mais qui l’ignorent encore : Agathe, Marion M et Suzie, entre autres. Melissa et ses arabesques aux coins des yeux ; Anaïs, styliste en herbe aux allures de Lisa Plenske qui a bluffé tout le monde lors du défilé de mode final tellement sa robe de soirée, sa coiffure et ses yeux sans lunettes la transformaient ; Laurane, miss potins à la bonne humeur inébranlable… Mon Dieu, j’ai déjà cité tout ça ! Je vais m’arrêter-là je crois. En fait, on ne peut pas raconter une colo comme ça. Il faut le vivre pour le comprendre, il faut le dire de vive voix pour le faire revivre… Vivement l’année prochaine !